Fonds afghans saisis: les talibans menacent de « reconsidérer » leur politique vis-à-vis des Etats-Unis

Sur cette photo prise le 2 février 2022, le ministre afghan des Affaires étrangères Amir Khan Muttaqi s'exprime lors d'un entretien avec l'AFP dans son bureau du ministère des Affaires étrangères à Kaboul.(AFP)
Sur cette photo prise le 2 février 2022, le ministre afghan des Affaires étrangères Amir Khan Muttaqi s'exprime lors d'un entretien avec l'AFP dans son bureau du ministère des Affaires étrangères à Kaboul.(AFP)
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Publié le Mardi 15 février 2022

Fonds afghans saisis: les talibans menacent de « reconsidérer » leur politique vis-à-vis des Etats-Unis

  • Au total, les réserves brutes de la Banque centrale afghane s'élevaient fin avril 2021 à 9,4 milliards de dollars, selon le Fonds monétaire international.
  • Le président américain Joe Biden a signé vendredi un décret permettant la saisie de 7 milliards de dollars de réserves de la banque centrale afghane déposés aux Etats-Unis

KABOUL : Les talibans ont menacé lundi de "reconsidérer" leur politique vis-à-vis des Etats-Unis si Washington ne revient pas sur sa décision de saisir 7 milliards de dollars de réserves de la banque centrale afghane, dont la moitié en compensation pour les victimes des attentats du 11 septembre 2001.

Le président américain Joe Biden a signé vendredi un décret permettant la saisie de 7 milliards de dollars de réserves de la banque centrale afghane déposés aux Etats-Unis.

Il veut qu'une moitié de cette somme soit réservée pour des demandes d'indemnisation faites en particulier par des familles de victimes des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis.

Il prévoit que l'autre moitié soit consacrée à de l'aide humanitaire à l'Afghanistan, mais versée de manière à ce que l'argent ne tombe pas aux mains des talibans.

"Le président américain Biden a gelé les avoirs de l'Afghanistan, qui avaient été initialement déposés dans des banques de son pays, au mépris de toutes les normes internationales, et il veut maintenant en prendre le contrôle de manière irresponsable", a réagit lundi soir le porte-parole adjoint des talibans, Inamullah Samangani, dans un communiqué officiel sur Twitter.

"Les attentats du 11 septembre n'ont rien à voir avec l'Afghanistan. Tout détournement des biens du peuple afghan sous le prétexte de cet évènement est une violation flagrante de l'accord conclu avec l'Emirat islamique d'Afghanistan", ajoute le communiqué.

"Si les Etats-Unis ne changent pas leur position et poursuivent leurs actions provocatrices, l'Emirat islamique sera également contraint de reconsidérer sa politique envers" les Etats-Unis, est-il conclu.

Vendredi, dans une première réaction à la décision de Joe Biden, les talibans avaient qualifié de "vol" la saisie des fonds afghans qui "représente le niveau le plus bas de décadence humaine et morale d'un pays et d'une nation".

L'Afghanistan s'enlise dans une profonde crise humanitaire depuis la prise de pouvoir en août dernier des talibans, après 20 ans de guerre, et l'arrêt de l'aide internationale, qui représentait 75% du budget afghan. Selon l'ONU, 55% de la population, soit 23 millions d'Afghans, sont menacés de famine.

Au total, les réserves brutes de la Banque centrale afghane s'élevaient fin avril 2021 à 9,4 milliards de dollars, selon le Fonds monétaire international.

Cette somme, déposée avant que les talibans ne reprennent le pouvoir en août, est détenue surtout à l'étranger, et pour la majeure partie aux Etats-Unis.

Certainement conscients des controverses que la décision du président américain ne manquerait pas de susciter, les responsables de la Maison Blanche avaient assuré que ces réserves de la banque centrale afghane "provenaient de l'assistance continue et significative (à l'Afghanistan) des Etats-Unis et d'autres donateurs internationaux pendant deux décennies".

L'exécutif américain a aussi rappelé que les Etats-Unis étaient déjà le principal fournisseur d'aide à l'Afghanistan, et assuré que cette aide bilatérale restait distincte de la procédure de gel des actifs de la banque centrale afghane.

L'ONU plaide depuis des mois pour un allègement des sanctions infligées à Kaboul depuis août 2021 pour éviter l'effondrement du pays. 

La communauté internationale - qui n'a jusque-là pas reconnu le nouveau régime des fondamentalistes islamistes - est particulièrement choquée par le sort réservé aux filles et aux femmes, annulant les progrès faits pendant 20 ans, depuis que les talibans avaient été chassés du pouvoir par les Américains fin 2001.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.