PARIS : L'édition 2022 du Service national universel (SNU) a démarré lundi pour 3.000 jeunes, avec l'objectif d'en toucher 50.000 au total cette année, selon les chiffres du ministère de l'Éducation nationale.
Destiné aux filles et garçons âgés de 15 à 17 ans, le SNU se déroule en plusieurs phases. Pendant quinze jours les jeunes participent d'abord à un «séjour de cohésion», moment de vie collective en dehors de leur département d'origine. Puis ils doivent s'engager auprès d'une association, d'une administration ou d'un corps en uniforme pour une mission d'intérêt général de 84 heures.
Alors que trois sessions de «séjours de cohésion» sont prévues cette année (en février, juin et juillet), les premiers ont lieu du 14 au 25 février. Pour cette session, 3.000 jeunes sont accueillis dans 31 centres, situés dans 30 départements, a indiqué le ministère dans un communiqué.
«C'est la première fois où nous avons une session en dehors du temps estival pour une raison toute simple: aller chercher cette diversité de parcours, c'est aussi permettre à des jeunes qui travaillent par exemple l'été ou qui sont dans des formations professionnelles de pouvoir bénéficier de ce temps de citoyenneté», avait indiqué mercredi la secrétaire d'Etat chargée de la Jeunesse et de l'Engagement, Sarah El Haïry, lors d'une audition au Sénat, estimant que «la trajectoire des 50.000 (jeunes accueillis) est atteignable» cette année, «parce que la courbe aujourd'hui des inscriptions continue».
Après une première expérimentation en 2019 auprès de 2.000 jeunes volontaires dans 13 départements, puis une session annulée en 2020 en raison de la crise sanitaire, 15.000 jeunes avaient participé l'été dernier à des stages de cohésion dans toute la France, au lieu des 25.000 prévus en début d'année.
A terme, le gouvernement voudrait rendre obligatoire ce dispositif.
Concernant la composition de la «cohorte» des séjours de février, le ministère précise que 36% des jeunes sont issus des territoires ruraux, 7,6% des quartiers prioritaires de la ville et 3,5% sont en situation de handicap.
«Nous avons des enjeux pour aller chercher cette mixité de manière un peu plus forte», avait reconnu Sarah El Haïry au Sénat.
Un bilan de l'édition 2021, publié en octobre par l'Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire (Injep), relevait que «les enfants d'artisans, commerçants et chefs d'entreprises sont surreprésentés» chez les participants et «les enfants de pères ouvriers sont sous-représentés».
Il soulignait aussi «la surreprésentation des enfants de +corps en uniforme+», avec 10% des répondants déclarant avoir un parent qui travaille dans l'armée, la police, la gendarmerie ou chez les pompiers, «alors que les policiers et militaires ne représentent que 1% de la population».