Présidentielle: Castaner «ne doute pas» que Macron sera candidat

Le président du groupe LREM à l'Assemblée nationale Christophe Castaner, s'exprime lors d'une session à l'Assemblée nationale française à Paris, le 5 janvier 2022. (Photo, AFP)
Le président du groupe LREM à l'Assemblée nationale Christophe Castaner, s'exprime lors d'une session à l'Assemblée nationale française à Paris, le 5 janvier 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 13 février 2022

Présidentielle: Castaner «ne doute pas» que Macron sera candidat

Le président du groupe LREM à l'Assemblée nationale Christophe Castaner, s'exprime lors d'une session à l'Assemblée nationale française à Paris, le 5 janvier 2022. (Photo, AFP)
  • «Je ne doute pas qu'il soit candidat, il sera candidat» mais «il lui appartiendra de le dire», a déclaré Christophe Castaner
  • École, amélioration salariale, immobilier... «Je pense qu'il faut aller plus loin aussi dans l'organisation même du bloc de la santé et il faut libérer les médecins d'un certain nombre d'actes administratifs»

PARIS: Le président du groupe LREM à l'Assemblée nationale Christophe Castaner a dit, dimanche, ne pas douter de la candidature proche d'Emmanuel Macron, ajoutant que son projet sera d'abord de mener les réformes prévues mais non mises en oeuvre, comme celle des retraites. 

« Je ne doute pas qu'il soit candidat, il sera candidat » mais « il lui appartiendra de le dire », a déclaré Christophe Castaner sur BFMTV, s'en tenant à un délai de « plusieurs jours ou plusieurs semaines ». 

Le « nouveau projet, c'est d'abord porter les grandes réformes que nous n'avons pas réussi à faire pendant ce quinquennat », a souligné le député des Alpes-de-Haute-Provence, à commencer par la réforme des retraites. 

Il faut « sauver le régime des retraites aujourd'hui, il est totalement déficitaire, il y a une situation grave, donc on ne peut fermer les yeux », a martèlé M. Castaner. 

École, amélioration salariale, immobilier... « Je pense qu'il faut aller plus loin aussi dans l'organisation même du bloc de la santé et il faut libérer les médecins d'un certain nombre d'actes administratifs ». 

« Il y a comme ça toute une série de sujets sur lequel nous avons réparé la France (...) Je suis convaincu, et je ne sais pas forcément, au moment présent, sur quels thèmes, que le président de la République portera aussi des ruptures nécessaires sur des mauvaises habitudes de notre pays ». 

Côté pouvoir d'achat, principale préoccupation des Français au moment où les prix de l'énergie flambent et alimente les convois anti-Macron et anti-pass, Christophe Castaner a estimé que c'était « déjà la priorité » du quinquennat. 

« Si le gouvernement n'avait pas agi comme nous avons agi, sur la question des énergies en particulier, nous serions sur les factures de gaz, sur les factures d'électricité, avec des coûts d'augmentation spectaculaires. Nous avons mis en place à la fois des aides directes avec le chèque énergie ou l'indemnité inflation nous avons mis en place des mesures directes pour protéger les Français », justifie-t-il. 

Mais ce doit être l'un des sujets d'action du « prochain quinquennat », avance le président du groupe LREM à l'Assemblée nationale. 


Kim Kardashian prête à «affronter» ses agresseurs, selon ses avocats

Le procès de ses braqueurs présumés a débuté lundi 28 avril. (AFP)
Le procès de ses braqueurs présumés a débuté lundi 28 avril. (AFP)
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  • "Elle souhaite assister en personne au procès et affronter ceux qui l'ont attaquée. Elle entend le faire avec dignité et courage", ont déclaré ses avocats français Léonor Hennerick et Jonathan Mattout, qui la représentent
  • Ils n'ont pas souhaité commenter le contenu de sa déposition à venir, "pour que chacun puisse entendre le récit des faits directement de la bouche de Mme Kardashian"

PARIS: La reine des influenceuses Kim Kardashian, qui doit venir à Paris le 13 mai témoigner au procès de son braquage dans la capitale française en 2016, est prête à "affronter" ses agresseurs, ont indiqué lundi ses avocats à l'AFP.

"Elle souhaite assister en personne au procès et affronter ceux qui l'ont attaquée. Elle entend le faire avec dignité et courage", ont déclaré ses avocats français Léonor Hennerick et Jonathan Mattout, qui la représentent avec son conseil américain Michael Rhodes.

Ils n'ont pas souhaité commenter le contenu de sa déposition à venir, "pour que chacun puisse entendre le récit des faits directement de la bouche de Mme Kardashian".

La femme d'affaires américaine, qui s'est tenue au courant du déroulé de la première semaine du procès, s'exprimera "sur ce qu'il s'est passé lors de cette terrible nuit" du 2 au 3 octobre 2016 quand elle avait été braquée, ligotée et séquestrée dans sa chambre d'hôtel parisienne, en pleine Fashion Week. Montant du butin: 9 millions d'euros de bijoux, le plus gros vol d'un particulier en France depuis vingt ans.

Kim Kardashian, âgée aujourd'hui de 44 ans, "particulièrement reconnaissante" du travail des autorités françaises et de la façon dont elle a été traitée selon ses avocats, "se pliera au jeu judiciaire et répondra à toutes les questions", ont assuré Mes Hennerick et Mattout.

Le procès de ses braqueurs présumés a débuté lundi 28 avril. Après une première semaine dédiée aux parcours de vie des dix accusés, la cour d'assises de Paris va désormais entrer dans le coeur du dossier, en commençant par entendre les enquêteurs, ces lundi et mardi.

Elle entendra ensuite les témoins. Puis, le 13 mai selon le planning prévisionnel, les parties civiles: le réceptionniste braqué de l'hôtel, l'assistante de Kim Kardashian qui s'était cachée pendant l'intrusion, et enfin Kim Kardashian elle-même.

Verdict prévu le 23 mai.


Face aux blocages, Bayrou évoque la tenue d'un référendum sur la réduction de la dette

Le Premier ministre français François Bayrou donne une conférence de presse sur le thème des déserts médicaux à Puycapel, dans le sud de la France, le 25 avril 2025. Comment lutter contre les déserts médicaux ? Le gouvernement dévoile son plan le 25 avril 2025,  (Photo Ed JONES / AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou donne une conférence de presse sur le thème des déserts médicaux à Puycapel, dans le sud de la France, le 25 avril 2025. Comment lutter contre les déserts médicaux ? Le gouvernement dévoile son plan le 25 avril 2025, (Photo Ed JONES / AFP)
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  • « C'est un plan d’ensemble que je veux soumettre. Il demandera des efforts à tous, et par l'ampleur qui doit être la sienne, il ne pourra réussir si le peuple français ne le soutient pas », a-t-il déclaré. 
  • Il estime qu'il lui faut trouver 40 milliards d'euros d'économies pour respecter ses objectifs de réduction du déficit public, qui doit passer de 5,4 % à 4,6 % du PIB cette année, puis l'an prochain.

PARIS : Un référendum pour surmonter les blocages politiques et réformer l'État et ses finances. C'est l'option mise sur la table samedi par le Premier ministre François Bayrou, qui a de nouveau évoqué un « Himalaya » de difficultés.

Rejetant « la méthode de l'artichaut » faite de mesures séparées et disparates, le chef du gouvernement s'est engagé à présenter un « plan cohérent, avec des propositions claires et lisibles » afin de réduire les déficits et la dette, dans un entretien au Journal du Dimanche (JDD) mis en ligne samedi soir.

« C'est un plan d’ensemble que je veux soumettre. Il demandera des efforts à tous, et par l'ampleur qui doit être la sienne, il ne pourra réussir si le peuple français ne le soutient pas », a-t-il déclaré. 

Le gouvernement de François Bayrou, qui est parvenu à faire adopter les budgets 2025 de l'État et de la Sécurité sociale en début d'année, en échappant à une série de motions de censure, est désormais engagé dans la préparation du budget pour 2026.

Il estime qu'il lui faut trouver 40 milliards d'euros d'économies pour respecter ses objectifs de réduction du déficit public, qui doit passer de 5,4 % à 4,6 % du PIB cette année, puis l'an prochain.

Dans cet entretien au JDD, le chef du gouvernement expose à nouveau les éléments de son diagnostic exposé lors d'une conférence sur les finances publiques le mois dernier. Il avait alors promis de faire connaître ses choix budgétaires pour 2026 avant le 14 juillet.

« Notre pays a devant lui deux défis massifs, les plus lourds de son histoire récente : une production trop faible et une dette écrasante », a-t-il appuyé samedi. 

Privé de majorité à l'Assemblée nationale et se heurtant aux oppositions de secteurs économiques, François Bayrou voit dans le référendum une manière de contourner les blocages. Toutefois, il s'agit d'une prérogative constitutionnelle du chef de l'État, et un pari politique toujours extrêmement risqué.

« Un référendum ne peut être décidé que par le président de la 
République. Le gouvernement propose, le président décide. Mais la question de l'adhésion des Français aux réformes est bien la question centrale », a-t-il estimé.

Jamais sous la Ve République une telle consultation des Français n'a été organisée pour adopter un texte budgétaire. 

- une question « grave » et « lourde » -

François Bayrou estime que son plan « doit proposer des solutions précises, avec un objectif clair : réduire la dépendance à la dette dès cette année, et revenir sous le seuil des 3 % de déficit public d'ici quatre ans ».

« Cela passera par une baisse déterminée des dépenses. - la simplification ; - une meilleure efficacité de l'État et de l'action publique en général ; »
Il a également rappelé que « la solution n'est pas dans de nouveaux impôts ».

« Je pense que la question est assez grave et assez lourde de conséquences pour l'avenir de la nation pour qu'elle s'adresse directement aux citoyens », a-t-il ajouté. 

Dans cet entretien, le leader centriste dresse un constat d'échec des tentatives de réforme de l'État et des finances publiques.

« Quand on réforme par les voies classiques, par le passage en force, que se passe-t-il ? Le pays entre en grève, les manifestations s'enchaînent, et personne ne sait si ceux qui défilent connaissent vraiment le contenu de ce qu'ils contestent », explique François Bayrou.

François Bayrou n'exclut pas une baisse des effectifs des fonctionnaires, qu'il juge « possible et salutaire », mais qui découlerait d'une réforme des missions de l'État et des collectivités territoriales.

Premier ministre depuis le 13 décembre, lorsqu'il avait pris la succession de Michel Barnier censuré sur le budget de la sécurité sociale, François Bayrou met régulièrement en avant l'« Himalaya » qui se dresse devant son action.

« Et un Himalaya, ce n'est pas une montagne, c’est une chaîne. Avec plusieurs sommets, tous au-dessus de 8 000 mètres », a-t-il dit au JDD. 


Le gouvernement lance la réflexion sur le financement des mobilités d'ici 2040

Le Premier ministre français François Bayrou s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale française, à Paris, le 29 avril 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale française, à Paris, le 29 avril 2025. (AFP)
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  • Le gouvernement lance lundi à Marseille une grande réflexion sur le sujet avec dans le viseur la manne issue des concessions autoroutières
  • Les besoins sont colossaux, d'une part pour financer les transports collectifs appelés à se développer massivement afin de décarboner les déplacements, mais aussi pour entretenir des infrastructures vieillissantes

PARIS: Comment assurer le financement des infrastructures de transport et des mobilités jusqu'en 2040 sans grever encore plus les finances de l'Etat? Le gouvernement lance lundi à Marseille une grande réflexion sur le sujet avec dans le viseur la manne issue des concessions autoroutières.

"Il s'agit de sortir des scénarios sur les financements des mobilités et des infrastructures sur la période 2026-2040", résume auprès de l'AFP le président de cette conférence baptisée Ambition France Transports, Dominique Bussereau.

Les besoins sont colossaux, d'une part pour financer les transports collectifs appelés à se développer massivement afin de décarboner les déplacements, mais aussi pour entretenir des infrastructures (routes, rail, ponts, gares, etc.) vieillissantes et dont la dégradation s'accélère avec le changement climatique.

D'après un rapport publié en 2023 par les sénateurs Hervé Maurey (groupe centriste) et Stéphane Sautarel (LR), les déplacements des Français et le transport de marchandises nécessiteront d'ici 2030 environ 100 milliards d'euros, fonctionnement et investissements confondus.

"Si on veut faire de la transition écologique en France, il faut faire plus de trains de fret, plus de transports publics, plus de camions électriques, plus de voies fluviales", énumère M. Bussereau, lui-même ancien secrétaire d'Etat aux Transports entre 2002 et 2004 puis de 2007 à 2010.

- Avenir des autoroutes -

Ambition France Transports, dont les travaux seront inaugurés lundi à Marseille par le Premier ministre François Bayrou, sera organisée sous forme de quatre ateliers, réunissant chacun entre 10 et 15 participants (élus, professionnels, économistes).

L'un portera sur le financement des transports du quotidien et en particulier les Serm (Services express régionaux métropolitains, les fameux RER métropolitains annoncés en 2023). Un atelier concernera la mobilité routière et notamment l'avenir des concessions autoroutières qui arrivent toutes à échéance entre 2031 et 2036, un autre le ferroviaire et un dernier le fret.

L'objectif est "de reposer les bases d'un système de financement durable, robuste et pérenne", selon une source gouvernementale, alors que le fossé ne cesse de se creuser entre les projets d'infrastructures annoncés, le nécessaire entretien des routes et des voies ferrées et "les ressources qui sont actuellement mobilisables".

L'âge moyen du réseau ferroviaire français atteint près de 29 ans là où, en Allemagne, il est de 17 ans, et en Suisse, référence mondiale en la matière, 15 ans.

La conférence doit rendre ses conclusions fin juillet, selon le gouvernement. Une grande partie des débats devraient tourner autour de l'avenir des concessions autoroutières.

- Ecotaxe -

Celles-ci, exploitées dans leur immense majorité par trois grands groupes (Vinci, Eiffage et l'Espagnol Abertis) arrivent à échéance entre 2031 et 2036.

Doit-on conserver le modèle des concessions? Passer à la gestion directe? Financer leur entretien par le péage ou bien par l'impôt? Et surtout, doit-on mettre la route à contribution pour financer le ferroviaire? Aucune piste ne sera écartée, assurent les organisateurs de la conférence.

"S’il y a une idée que j’exprimerai avec force, c’est qu’il faudra que les ressources dégagées par les autoroutes soient clairement fléchées vers le secteur des transports", déclarait le ministre chargé des Transports Philippe Tabarot mi-mars au Figaro.

Les sociétés concessionnaires réalisent environ 13 milliards d'euros de chiffre d'affaires par an. Pour défendre leur modèle, elles affirment assumer de nombreux investissements, à commencer par l'installation de bornes électriques dont le nombre sur les aires d'autoroute devra être multiplié par dix d'ici 2035 pour répondre à la demande, selon l'une d'entre elle.

Autre question qui risque de tendre les discussions: le retour éventuel de l'écotaxe poids lourds, mesure qui avait suscité un tollé en 2013 avant d'être abandonnée.

Si elle avait été maintenue, "on aurait six milliards de plus par an actuellement, donc on n'aurait pas besoin de faire une conférence", a rappelé Dominique Busserau.

L'Union des transports publics et ferroviaires (UTPF) défendra d'ailleurs cette mesure, a indiqué Florence Sautejeau, déléguée générale de cette organisation qui rassemble les entreprises de transports publics.