En route vers la conduite autonome, Tesla tente le passage en force

Elon Musk (AFP)
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Publié le Dimanche 13 février 2022

En route vers la conduite autonome, Tesla tente le passage en force

  • Elon Musk répète à l'envi que ses voitures seront bientôt complètement autonomes, mais Tesla entretient le flou sur les réelles capacités de ses actuels systèmes d'aide à la conduite et rejette le blame sur les règles de la sécurité routière.
  • Sous l'administration Trump, la NHTSA a surtout concentré ses efforts sur la création d'un nouveau cadre pour les véhicules sans chauffeur, qui reste pour l'instant dans les limbes. 

NEW YORK: Elon Musk répète à l'envi que ses voitures seront bientôt complètement autonomes, mais Tesla entretient le flou sur les réelles capacités de ses actuels systèmes d'aide à la conduite et n'hésite pas à louvoyer entre les règles de la sécurité routière.

Virage trop serré, plot renversé, dépassement inopiné: comme illustré par de nombreuses vidéos sur internet, les Tesla testant la dernière version du système d'assistance à la conduite du constructeur, surnommé "FSD Beta", peuvent avoir des comportements erratiques. 

Le groupe d'Elon Musk a aussi accepté début février d'officiellement "rappeler" près de 54.000 véhicules dotés de "FSD Beta" pour désactiver, à distance, une option laissant les voitures ne pas marquer un arrêt complet au "Stop" dans certaines conditions.

"Ce n'était pas une simple erreur d'ingénierie, mais une décision délibérée de Tesla d'enfreindre le code de la route", remarque Phil Koopman, spécialiste de la sécurité des véhicules autonomes à l'Université Carnegie Mellon.

L'agence américaine de la sécurité routière, la NHTSA, a également lancé l'été dernier une enquête après une série de collisions de Tesla équipées du système "Autopilot" avec des véhicules de premiers secours.

"Tesla fait beaucoup de choses qui jouent avec les règles de la sécurité routière et beaucoup de marketing qui donne l'impression aux consommateurs que les véhicules sont plus avancés qu'ils ne le sont", déplore Michael Brooks, responsable du Centre pour la sécurité automobile.

« Pas d'homologation »

Aux Etats-Unis, les véhicules ne sont pas homologués avant de rouler. Les fabricants doivent simplement certifier qu'ils respectent les règles en vigueur. 

C'est seulement après coup que la NHTSA peut intervenir, si elle estime que le véhicule enfreint les normes ou qu'il présente un "danger déraisonnable".

Il arrive parfois que les règles n'existent pas, comme sur les régulateurs de vitesse, remarque Bryant Walker Smith, juriste spécialiste de la conduite autonome à l'université Stanford.

Sous l'administration Trump, la NHTSA a surtout concentré ses efforts sur la création d'un nouveau cadre pour les véhicules sans chauffeur, qui reste pour l'instant dans les limbes. 

Après quelques mois à prendre ses marques sous la nouvelle administration, l'agence a commencé à se pencher davantage sur l'impact des nouvelles technologies sur la sécurité routière.

Elle a demandé en juin à ce que lui soient rapportées toutes les collisions impliquant des voitures équipées de certains systèmes d'assistance à la conduite ou de conduite autonome puis, après l'ouverture de l'enquête liée aux véhicules de premiers secours, a demandé de plus en plus d'informations sur le sujet.

L'agence "continue à faire des recherches sur les nouvelles technologies, y compris les outils d'aide au conducteur, et à surveiller leurs performances en conditions réelles", a indiqué une porte-parole à l'AFP. 

"Fourbe et irresponsable

Tesla propose "Autopilot" sur toutes ses nouvelles voitures, qui permet d'adapter la vitesse à la circulation et de maintenir le cap sur une voie.

Le groupe propose aussi différentes options comme le changement de voie, l'aide au stationnement ou la prise en compte des feux de circulation, intégrées selon les pays dans les packages "Autopilot amélioré" ou "Capacité de conduite entièrement autonome".

Tesla promet enfin, "à venir", la "conduite automatisée en ville". Mais le constructeur fait déjà tester cette fonctionnalité en conditions réelles par un nombre grandissant d'automobilistes, environ 60.000 actuellement.

Sur son site internet, le groupe précise bien que le conducteur doit rester vigilant, avec les mains sur le volant.

Tesla a aussi estimé dans un courrier aux autorités californiennes l'an dernier que toutes ces fonctionnalités relevaient bien du niveau 2 sur l'échelle d'autonomie fixée par l'organisation Society of Automotive Engineers qui en compte 6, et qu'il n'était à ce titre pas soumis aux règles plus strictes prévues pour les tests de conduite autonome.

Mais Elon Musk ne cesse de vanter les mérites de ses logiciels et affirme clairement que l'objectif est de parvenir à un système de conduite autonome, comme sous-entendu par les noms "Autopilot" ou "Capacité de conduite entièrement autonome".

"Tesla essaie d'avoir le beurre et l'argent du beurre, d'une façon fourbe et irresponsable", estime Bryant Walker Smith.

Il n'absout pas les autres fabricants, qui "depuis des décennies font des publicités de véhicules roulant à toute allure dans le désert". Mais les développeurs de systèmes de conduite autonome aussi, voire plus avancés que Tesla, comme Waymo, "sont plus réticents" à fanfaronner sur leurs capacités. 

L'attitude de Tesla est regrettable, estime le spécialiste. Car les outils développés par le groupe pourraient vraiment aider à réduire les risques sur les routes, de nombreux accidents étant causés par l'inattention des conducteurs. 

 


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.