Pour la candidate animaliste Hélène Thouy, «une autre vie est possible pour les animaux»

Hélène Thouy «est la candidate parfaite pour le Parti animaliste», créé en 2016 et qui revendique 5 000 adhérents. (Photo, AFP)
Hélène Thouy «est la candidate parfaite pour le Parti animaliste», créé en 2016 et qui revendique 5 000 adhérents. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 13 février 2022

Pour la candidate animaliste Hélène Thouy, «une autre vie est possible pour les animaux»

  • Selon un récent sondage Ifop, 69% des Français considèrent que le bien-être animal est un thème de campagne électoral important
  • Pour Hélène Thouy, il est «fondamental» que les jeunes, notamment, militent à ses côtés

ORLÉANS : Végétarienne depuis ses sept ans, sensible "depuis aussi longtemps qu'(elle se) souvienne" à la cause animale, la candidate animaliste à la présidentielle Hélène Thouy a tenu samedi soir à Orléans un meeting pour montrer qu'une "autre vie est possible pour les animaux".

Hélène Thouy "est la candidate parfaite pour le Parti animaliste", créé en 2016 et qui revendique 5 000 adhérents, lâche tout sourire Simon Nordmann, 26 ans, lors d'une visite du sanctuaire animalier Le Vernou, en Sologne.

À côté de lui, la cofondatrice du Parti animaliste enchaîne caresse sur caresse: Joséphine la "cochon-glier", mi-cochon mi-sanglier qui se couche quand on la gratte, Peter l'immense bœuf sauvé de l'abattoir, mais aussi boucs et ânes.

"Ça fait du bien d'être ici parce qu'on voit surtout des vidéos d'animaux enfermés, on voit qu'il y a une autre vie qui est possible pour eux avec leurs besoins et leurs intérêts", souffle Mme Thouy, toute de noir vêtue, avec de hautes bottes roses en caoutchouc pour affronter la boue.  

Son engagement pour les animaux remonte à l'enfance. "J'ai vécu à la campagne", raconte la Girondine. J'étais au contact des animaux et j'ai tout de suite fait (attention à) la façon dont on les traitait", poursuit-elle. 

En grandissant, "j'entendais les coups de feu des chasseurs tous les week-ends, j'avais de la viande servie sur la table quotidiennement dans ma famille, ma grand-mère avait un abattoir à côté de chez elle et j'entendais les animaux hurler en permanence", détaille la trentenaire. "Je me bouchais les oreilles", confie-t-elle.

"Très jeune, dès sept ans, j'ai arrêté de manger de la viande. Puis je me suis orientée vers des études de droit pour défendre la cause animale et je suis aussi devenue vegan il y a une quinzaine d'année", explique la candidate qui défend notamment l'association antispéciste L214.

Elle a un chat et deux lapins qu'elle a sauvés de l'élevage intensif, raconte-t-elle. "Si je pouvais en avoir plus…", dit-elle en souriant. 

Macron et son chien

Selon un récent sondage Ifop, 69% des Français considèrent que le bien-être animal est un thème de campagne électoral important.

Pour Hélène Thouy, il est "fondamental" que les jeunes, notamment, militent à ses côtés. Au premier meeting du Parti animaliste à Orléans samedi soir, les jeunes occupaient quasiment la moitié de la salle.

"Pour moi, sa candidature représente une énorme source d'espoir pour la cause animale", martèle Marion Bigoin, militante du Campus animaliste, une association de jeunesse du Parti animaliste, créée en octobre 2021.

"Elle est transcendée par les convictions qu'on partage tous et elle a vraiment cette capacité à pouvoir débattre, elle a ça dans le sang", poursuit la jeune femme de 20 ans.

"Je suis assez curieux du programme de la candidate. Je pense que la cause animale est une thématique évidente de la campagne, qui est d'ailleurs pas mal éclipsée chez les autres candidats", estime de son côté Julien Bara, un technicien orléanais de 28 ans, présent au meeting.

"C'est fondamental que des jeunes s'engagent pour les animaux (...) la cause animale elle rassemble des personnes très diverses, de toutes origines, de toutes catégories sociales, de tout âge, des ruraux, des urbains, c'est absolument fondamental qu'ils reprennent le flambeau et ça donne de l'espoir", affirme la candidate.

Environ 200 personnes étaient présentes au meeting, dont Jean-Marie Boutiflat, un retraité de 71 ans. "Je suis engagé au sein de La France insoumise et nous avons un certain nombre de revendications communes au Parti animaliste, notamment pour développer les refuges, donc je trouvais ça important d'être là ce soir", témoigne l'Orléanais.

La cause animale doit notamment sa visibilité croissante depuis cinq ans aux actions militantes d'associations comme L214 et ses vidéos choc de maltraitance dans des abattoirs. 

Depuis que le Parti animaliste a récolté 2,2% des suffrages aux élections européennes en mai 2019, la cause animale s'invite de plus en plus dans le débat politique.

Le gouvernement a notamment annoncé la fin de la castration à vif des porcelets et le broyage des poussins mâles à la naissance a été interdit depuis dimanche dernier.

De son côté, le chef de l'État Emmanuel Macron a régulièrement mis en scène son chien Nemo, adopté à la SPA, tandis que sa rivale Marine Le Pen s'affiche avec ses chats.


Plusieurs centaines de personnes ont manifesté lors d'un rassemblement antifasciste à Paris

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  • Plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées samedi après-midi à Paris contre le fascisme, après l'agression d'un homme à l'arme blanche devant une association culturelle turque la semaine passée.
  • « Nous sommes là car nous avons été attaqués. Nous sommes là pour montrer que Paris n'est pas à eux. Nous continuerons la lutte antifasciste et révolutionnaire », a lancé au micro un leader de Young Struggle.

PARIS : Plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées samedi après-midi à Paris contre le fascisme, après l'agression d'un homme à l'arme blanche devant une association culturelle turque la semaine passée, pour laquelle six membres de l'ultradroite ont été inculpés, a constaté un journaliste de l'AFP.

« Paris, Paris, Antifa ! », « Pas de quartier pour les fachos, pas de fachos dans nos quartiers », « Nous sommes tous antifascistes », ont scandé les manifestants réunis place de la République. Un drapeau rouge « No pasaran » a été accroché sur un flanc de la statue, au centre de la place emblématique.

Ce rassemblement se tient six jours après l'agression à l'arme blanche d'un homme membre du collectif Young Struggle, qui se présente comme une « organisation de jeunesse socialiste » et adhérent au syndicat CGT. Il avait dû être hospitalisé quelques heures.

Dimanche dernier, « une vingtaine de personnes » appartenant à la mouvance d'ultradroite, « cagoulées et munies de tessons de bouteille » selon la préfecture de police, avaient pénétré dans la cour d'un immeuble où se situe une association culturelle de travailleurs immigrés de Turquie et agressé une personne avant de prendre la fuite.

Six jeunes hommes ont été inculpés pour violences volontaires aggravées. L'un d'eux, qui avait du sang sur ses vêtements et qui a reconnu sa participation, a été incarcéré.

« Nous sommes là car nous avons été attaqués. Nous sommes là pour montrer que Paris n'est pas à eux. Nous continuerons la lutte antifasciste et révolutionnaire », a lancé au micro un leader de Young Struggle, avant de faire siffler le nom de Bruno Retailleau, ministre français de l'Intérieur et connu pour ses positions très conservatrices.

« Partout, l'extrême droite se répand, encouragée par les saluts nazis de Elon Musk et Steve Bannon », a déclaré à sa suite Mathilde Panot, cheffe des députés du parti de gauche radicale LFI (La France Insoumise).

Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump, a récemment été sous le feu des projecteurs pour un geste qualifié de salut nazi lors de la convention CPAC, la grand-messe des conservateurs américains près de Washington.

Il a brièvement tendu sa main en l'air après avoir déclaré devant les supporters de Donald Trump : « Nous n'allons pas reculer, nous n'allons pas capituler, nous n'allons pas abandonner. Luttez, luttez, luttez ! »

En janvier, le milliardaire Elon Musk, conseiller de Donald Trump, avait lui-même été épinglé pour un geste ambigu analogue.


Macron dira à Trump qu'entre alliés on ne peut pas "faire souffrir l'autre" avec des droits de douane

Le président français Emmanuel Macron (C) et la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard (D) écoutent des artisans du cuir lors de la journée d'ouverture et de l'inauguration par le président français du 61e Salon international de l'agriculture au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 22 février 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron (C) et la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard (D) écoutent des artisans du cuir lors de la journée d'ouverture et de l'inauguration par le président français du 61e Salon international de l'agriculture au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 22 février 2025. (AFP)
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  • "Entre alliés, on ne peut pas faire souffrir l'autre avec des tarifs" douaniers, a déclaré Emmanuel Macron samedi au premier jour de l'ouverture du Salon de l'agriculture à Paris
  • Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a annoncé la mise en place de droits de douane réciproques

PARIS: "Entre alliés, on ne peut pas faire souffrir l'autre avec des tarifs" douaniers, a déclaré Emmanuel Macron samedi au premier jour de l'ouverture du Salon de l'agriculture à Paris alors que Donald Trump menace d'imposer des droits de douane sur de multiples produits européens.

"Je vais (lui) en parler parce qu'on a besoin d'apaiser tout ça", a relevé le président français qui doit rencontrer son homologue américain lundi à Washington.

"La filière agricole et agroalimentaire (française), c'est une grande filière d'exportation, donc il faut la défendre pour la rendre encore plus compétitive", a-t-il ajouté.

Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a annoncé la mise en place de droits de douane réciproques, c'est-à-dire que les États-Unis appliqueront le même niveau de droits de douane sur les produits en provenance d'un pays que le niveau appliqué dans ce pays aux produits américains.

Il a également annoncé le retour de droits de douane sur l'acier et l'aluminium. Et, s'il a déjà visé le Canada, le Mexique et la Chine, il a régulièrement assuré que les pays européens étaient également menacés.

En France, les viticulteurs sont particulièrement inquiets d'un retour des droits de douane américains sur le cognac et le vin, qu'ils exportent en masse vers les États-Unis, d'autant que le cognac souffre déjà d'un différend commercial entre l'UE et la Chine, son premier marché en valeur.

"Je suis déterminé sur tous les sujets pour avoir un échange" avec Donald Trump, a encore dit Emmanuel Macron. "On partagera nos accords, nos désaccords et j'espère surtout qu'on trouvera des solutions sur la question de l'Ukraine".

Le président américain est reparti à la charge vendredi contre son homologue ukrainien. Tout en estimant que Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine allaient "devoir se parler", pour "mettre fin au massacre de millions de personnes", il a jugé que la présence de l'Ukrainien n'était "pas importante" dans des négociations avec la Russie.

Il a ciblé par ailleurs Emmanuel Macron, et Keir Starmer, qui n'ont selon lui "rien fait" pour mettre un terme à la guerre. Le Premier ministre britannique est attendu jeudi à Washington.


Au Salon de l'agriculture, Macron attendu au tournant

Une femme marche devant une affiche sur laquelle on peut lire "Fiers et unis avec nos agriculteurs" à la veille de l'ouverture du 61e Salon international de l'agriculture (SIA), au parc des expositions de la Porte de Versailles, à Paris, le 21 février 2025. (AFP)
Une femme marche devant une affiche sur laquelle on peut lire "Fiers et unis avec nos agriculteurs" à la veille de l'ouverture du 61e Salon international de l'agriculture (SIA), au parc des expositions de la Porte de Versailles, à Paris, le 21 février 2025. (AFP)
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  • Le 61e Salon de l'agriculture est inauguré samedi à Paris par Emmanuel Macron, attendu au tournant par des agriculteurs toujours remontés et par des organisateurs aux aguets après sa visite chaotique de l'an dernier
  • Plus de 600.000 visiteurs sont attendus sur les neuf jours du Salon

PARIS: Visites politiques encadrées et les vaches seront bien gardées? Le 61e Salon de l'agriculture est inauguré samedi à Paris par Emmanuel Macron, attendu au tournant par des agriculteurs toujours remontés et par des organisateurs aux aguets après sa visite chaotique de l'an dernier.

Pas d'incitation à chahuter cette année, mais des appels au calme ambivalents de la part des principaux syndicats agricoles, qui doivent être reçus l'un après l'autre en début de matinée avant la traditionnelle coupe de ruban et la déambulation présidentielle.

Plus de 600.000 visiteurs sont attendus sur les neuf jours du Salon, qui ouvre ses portes au public à 09H00. En 2024, des milliers de personnes avaient été bloquées à l'extérieur pendant plusieurs heures en raison de heurts entre manifestants et CRS en marge de la venue d'Emmanuel Macron, entre huées, insultes, bousculades et violences.

Sécurité renforcée, commissariat mobile, chartes pour encadrer les visites politiques... Les organisateurs sont sur les dents pour ne pas voir se répéter le scénario catastrophe de l'an dernier.

L'entourage d'Emmanuel Macron lui a conseillé d'éviter une visite marathon, à l'image des 13 heures de déambulation de 2024 parmi les plus de 1.400 exposants et 4.000 animaux accueillis chaque année.

"Le président sera très probablement pris à parti", a averti Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, syndicat historique, qui l'attend sur les dossiers internationaux.

Cet automne, c'est l'opposition à l'accord de libre-échange UE-Mercosur qui a servi de cri de ralliement pour relancer les manifestations d'agriculteurs, qui dénoncent aussi les taxes douanières chinoises et craignent des mesures similaires de la nouvelle administration américaine.

"Je souhaite qu'il en parle à Donald Trump (...): arrêter les importations massives qui ne respectent pas nos normes, lever les contraintes qui nous empêchent d'être compétitifs", renchérit Pierrick Horel des Jeunes Agriculteurs, alliés de la FNSEA.

Pour Patrick Legras, porte-parole de la Coordination rurale, forte de sa percée aux élections professionnelles de janvier, "ça va être tendu". Selon lui, Emmanuel Macron va aussi avoir du mal à "expliquer qu'on négocie encore un accord pour importer du sucre ou du poulet d'Ukraine" — l'accord d'association UE-Ukraine, en cours de révision — évoquant des produits érigés en symboles d'une "concurrence déloyale".

Coutumière des actions coup de poing, la Coordination rurale a toutefois passé à ses sympathisants un message d'apaisement, dans l'espoir qu'Emmanuel Macron "aura vraiment quelque chose" à leur dire, selon sa président Véronique Le Floc'h.

- "Où sont les promesses?" -

Plus d'un an après la mobilisation qui avait bloqué routes et autoroutes, l'heure est au bilan des mesures obtenues par les agriculteurs qui réclament un revenu "décent", plus de considération et moins d'injonctions.

Pour le gouvernement, ses engagements ont été "honorés": "500 millions d'euros d'allégement de charges fiscales prévus dans le budget", "soutien à la trésorerie pour les agriculteurs en difficulté", "indemnisations à hauteur de 75 millions d'euros aux propriétaires du cheptel touché par les épizooties" ou encore "la mise en place du contrôle administratif unique en octobre dernier".

Surtout, deux jours avant le Salon, le Parlement a adopté la loi d'orientation agricole, attendue depuis trois ans par la profession. Ce texte érige l'agriculture au rang "d'intérêt général majeur", facilite les installations, la construction de bâtiments d'élevage et le stockage de l'eau, tout en dépénalisant certaines infractions environnementales.

"Un an après, où sont passés les prix plancher et ses promesses? Au Salon 2024, nous demandions des prix minimum garantis pour les producteurs: non seulement on n'a pas du tout avancé, mais la situation est pire aujourd'hui", s'indigne Laurence Marandola, porte-parole de la Confédération paysanne, troisième syndicat.

Elle estime que les demandes de l'alliance FNSEA-JA et de la CR ont été privilégiées, au détriment d'une "réelle transition agroécologique". Un argument repris par la gauche à propos de la loi d'orientation agricole.

Les personnalités politiques de tous bords devraient se succéder auprès de la vache limousine Oupette, égérie de l'édition 2025. Le Premier ministre François Bayrou est attendu lundi.

Malgré la volonté des organisateurs de limiter les visites à une journée pour chaque parti, Jordan Bardella (RN) a prévu de s'y rendre dimanche et lundi avec une délégation, comme en 2024, où les demandes de "selfies" avec le chef du parti d'extrême droite avaient contrasté avec la visite présidentielle.

En novembre, à la veille de nouvelles mobilisations paysannes, il s'était affiché dans le Lot-et-Garonne avec des cadres de la Coordination rurale, qui faisait campagne de son côté pour "dégager la FNSEA" des chambres d'agriculture.