La Commission générale des pêches pour la Méditerranée (CGPM) est un organe régional de gestion des pêches créé dans le cadre de la FAO. Elle œuvre à l’utilisation durable et à la conservation des ressources marines et au développement durable de l’aquaculture en Méditerranée et en mer Noire.
Son action s’appuie sur les compétences techniques de scientifiques spécialisés en gestion des pêches. Depuis la création de l’organe en 1952, de plus en plus de femmes sont venues grossir les rangs du personnel. Aujourd’hui, elles jouent un rôle important dans les groupes d’experts, les comités consultatifs et les organes de décision et comptent pour la moitié du personnel du secrétariat de la Commission, une proportion qui se réduit, malheureusement, à l’échelle mondiale, à moins de 30 pour cent des chercheuses en sciences.
Dans le cadre des histoires réelles qu’il diffuse désormais, le Bureau des actualités et médias de la FAO est allé à la rencontre de quatre femmes à la pointe du progrès scientifique dans le secteur des pêches. Il s’agit ici de refléter une volonté de la FAO de promouvoir l’égalité des genres en Méditerranée et en mer Noire, qu’Arab News en français se charge de relayer.
Les femmes ont besoin de la science, et la science a besoin des femmes
En cette Journée internationale des femmes et des filles de science, quatre chercheuses de la Commission générale des pêches pour la Méditerranée montrent la voie.
Olfa Ben Abdallah : « rattraper les hommes et enrichir les viviers de talents »
Originaire de l’est de la Tunisie, Olfa Ben Abdallah est titulaire d’un doctorat en pêche. Dans sa famille, Olfa a été la première à faire de la science son métier et travaille dans ce domaine depuis 15 ans.
Chercheuse à l’Institut national tunisien des sciences et des technologies marines, elle siège dans des groupes techniques de la Commission générale des pêches pour la Méditerranée en qualité de spécialiste nationale des stocks de poissons démersaux (NDLR : vivant près du fond des mers) et des crustacés des côtes.
Dans le cadre de son travail, elle utilise les données disponibles pour créer des modèles durables de stocks ichtyologiques. Sa participation aux travaux de la Commission lui permet de contribuer davantage aux efforts internationaux, juge-t-elle.
«La pêche n’est pas uniquement une activité entre une espèce d’intérêt commercial et un pêcheur, explique Olfa. Je mène des études temporelles et spatiales sur les niveaux auxquels les composantes des écosystèmes se détériorent.»
Olfa estime que «les femmes scientifiques peuvent faire valoir leurs compétences, prendre confiance en elles, rattraper les hommes sur le plan des capacités et enrichir les viviers de talents».
Le message qu’elle souhaite transmettre est le suivant: «soyez déterminées et inventives, car les femmes ont besoin de la science, et la science a besoin des femmes».
Elisabetta Betulla Morello : « Lisez ! »
Titulaire d’un doctorat en biologie marine, Elisabetta Betulla Morello travaille à la Commission comme spécialiste des ressources halieutiques. De double nationalité italienne et australienne, elle a passé une vingtaine d’années à faire de la recherche scientifique auprès du Conseil national italien de la recherche et de l’Organisation de la recherche scientifique et industrielle du Commonwealth, en Australie.
Le conseil que Betulla donne aux jeunes femmes souhaitant travailler dans le domaine des sciences est simple: «lisez, lisez, lisez encore, faites preuve de rigueur, de méticulosité et d’honnêteté. Réfléchissez avant de poser des questions et croyez en vous, toujours. Enfin, travaillez dur, mais sans oublier de vous amuser».
Yoana Georgieva : « La mer coule dans mes veines »
Originaire de la ville de Bourgas, en Bulgarie, sur la côte occidentale de la mer Noire, Yoana Georgieva a fait une thèse de doctorat en modélisation des écosystèmes et en évaluation des stocks ichtyologiques, la toute première rédigée en bulgare, sa langue maternelle, sur ce sujet. Chercheuse à l’Académie des sciences de Bulgarie, Yoana travaille aussi comme consultante sur le projet BlackSea4Fish mené par la Commission générale des pêches pour la Méditerranée où elle examine l’état des espèces exploitées, en particulier l’anchois, le rouget de vase et le turbot, et à formuler des recommandations qui contribueront à restaurer l’écosystème de la mer Noire et à reconstituer les moyens de subsistance des pêcheurs locaux.
«Mon père était plongeur professionnel, et j’ai grandi sur un littoral, raconte-t-elle. Il nous emmenait en excursion, ma sœur et moi. La mer coule dans mes veines, et j’ai choisi d’en faire mon métier », confie-t-elle.
Marianna Giannoulaki : «Ne baissez pas les bras »
De nationalité grecque, Marianna Giannoulaki est titulaire d’un doctorat en dynamique des populations et en modélisation des habitats des petits pélagiques. Directrice de recherche à l’Institut de ressources biologiques marines et des eaux intérieures du Centre hellénique de recherche marine, elle participe aux travaux de la Commission depuis plus de dix ans et prend plaisir à contribuer à la gestion et à la conservation des ressources marines au-delà de ses rives.
Aux jeunes femmes montrant de l’intérêt pour les sciences, son conseil est : «Ne baissez pas les bras, les obstacles sont là pour être surmontés. Ce n’est qu’en suivant son cœur qu’on accomplit de grandes choses.»
« Si nous voulons bénéficier du plein potentiel du genre humain, il faut que les femmes et les hommes soient égaux », souligne la Commission générale des pêches pour la Méditerranée (CGPM) de la FAO qui martèle : « Commençons par nous assurer que les contributions des femmes soient reconnues à tous les niveaux et dans tous les domaines de la société ».
L'histoire originale est disponible sur : https://www.fao.org/fao-stories/article/fr/c/1471550/