En Grèce, le mouvement anti-éolien a le vent en poupe

Des éoliennes le long de la route provinciale de l'île d'Evia près d'Agii Apostoli, la photo est prise le 3 février 2022 (AFP)
Des éoliennes le long de la route provinciale de l'île d'Evia près d'Agii Apostoli, la photo est prise le 3 février 2022 (AFP)
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Publié le Vendredi 11 février 2022

En Grèce, le mouvement anti-éolien a le vent en poupe

  • Les riverains du village balnéaire d'Agii Apostoli sont révoltés par le préjudice énorme que leur région subit et dénonce une véritable «torture des yeux»
  • Sous la houlette du mouvement «Montagnes libres sans éoliennes» les protestations se sont multipliées dans les régions montagneuses. Le gouvernement grec a été contraint d'interdire les éoliennes dans six régions dy pays

AGII APOSTOLI, Grèce: Les éoliennes se dressent à perte de vue sur les collines encadrant le village balnéaire d'Agii Apostoli sur l'île grecque d'Eubée, une véritable "torture" pour les yeux et les oreilles de riverains révoltés par le "préjudice énorme" que leur région subit.

"+Pourquoi avoir laissé commettre ce crime+ nous demandent les touristes qui viennent ici depuis des années", rapporte  Stamatoula Karava, responsable d'une association culturelle locale.

De sa maison, où elle aime contempler les montagnes à l'horizon, cette habitante d'Agii Apostoli s'indigne que la vue soit "complètement gâchée" par les éoliennes "géantes", dont les petites lumières rouges clignotent toute la nuit.

A quelque 80 km au nord-est d'Athènes, l'île d'Eubée figure parmi les toutes premières régions de Grèce à avoir accueilli un parc éolien il y a vingt ans, mais la multiplication des immenses structures ces dernières années a saturé le sud peu habité de l'île. 

La municipalité de Karystos, d'une superficie de 672 km2, compte plus de 400 éoliennes, dont certaines le long de la route principale.

Les plus vieilles sont abandonnées, hélices cassées, sur une colline, "sans aucun programme de recyclage, un scandale", dénonce Chryssoula Bereti, présidente du Front anti-éolien de Karystos.

Battue par les vents forts de la mer Egée, "Eubée est une île de forte capacité éolienne, de nombreuses licences ont été délivrées, atteignant presque un niveau maximal", explique à l'AFP Athanasios Dagoumas, président de l'Autorité grecque de la régulation de l'énergie (RAE).

Recul de la lignite en Grèce

Actuellement de 8.205 MW à travers le pays, la puissance maximale de l'éolien a été multipliée par plus de six en deux ans, selon la RAE.

Pour répondre à ses engagements européens sur le changement climatique, la Grèce a dû mettre les bouchées doubles pour verdir son énergie.

La principale ressource du pays, la lignite, est en perte de vitesse, avec la fermeture de certaines usines ou leur transformation en unités de production de gaz naturel.

La Grèce ne dépend désormais plus qu'à 10% de la lignite et se tourne davantage vers le gaz naturel (40%) et les énergies renouvelables (30%), dont 18% pour l'éolien.

Mais avec son relief montagneux et sa riche biodiversité, "on ne peut pas tolérer en Grèce autant de parcs éoliens", estime Dimitris Soufleris, responsable de la société de protection de l'Environnement de Kymi, dans le centre d'Eubée.

A Kymi, "il en arrivait une tous les trois jours au printemps 2020", fustige-t-il.

"Les éoliennes ont été installées sur le sommet des montagnes, dans des forêts, près de sites archéologiques, sur les îles, les régions aquatiques, dans des zones Natura 2000 protégées (...), c'est comme si la production énergétique n'était plus que la seule activité possible dans ce pays", dénonce-t-il.

Sous la houlette du mouvement "Montagnes libres sans éoliennes", les protestations se sont multipliées en 2021 dans les régions montagneuses surtout dans le nord du pays, dans le massif de Pindos, ainsi que sur les îles cycladiques de Tinos, Andros et Skyros.

Le gouvernement grec a été contraint d'interdire les éoliennes dans six zones montagneuses où "les licences ont été révoquées", selon M. Dagoumas.

Et dans le nord d'Eubée, dont les épaisses forêts ont été dévastées à l'été 2021 par d'importants incendies, la construction d'éoliennes prévues a été suspendue "pour l'instant".

« C'est un calvaire »

Ces deux dernières années, les panneaux photovoltaïques ont dépassé les éoliennes qui sont "plus exigeantes" et plus chères en moyenne, souligne Athanasios Dagoumas.

Selon M Soufleris, dix-huit éoliennes doivent être installées prochainement près d'Agii Apostoli. 

Nikos Balaskas, dont la maison est située à 340 mètres d'éoliennes, a saisi la justice: "En tant qu'ingénieur, je ne suis pas contre l'énergie verte mais il faut respecter les normes" car, à ce niveau de nuisances, "c'est de la torture, un calvaire, on ne peut plus dormir à cause du bruit".

A Styra, station balnéaire voisine, quatorze éoliennes doivent être érigées sur la seule colline qui n'en comporte pas encore, selon les habitants.

"Ce sera un préjudice énorme pour notre région, qui attire des milliers de randonneurs étrangers chaque année, ça suffit!", s'exclame Afroditi Lekka, présidente de l'Union locale des hôteliers.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.