Présidentielle: la maire LR de Calais Natacha Bouchart soutient Macron

La maire LR de Calais Natacha Bouchart a annoncé jeudi soir son soutien à Emmanuel Macron pour la présidentielle. (AFP)
La maire LR de Calais Natacha Bouchart a annoncé jeudi soir son soutien à Emmanuel Macron pour la présidentielle. (AFP)
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Publié le Vendredi 11 février 2022

Présidentielle: la maire LR de Calais Natacha Bouchart soutient Macron

  • «Je souhaite qu'Emmanuel Macron soit réélu, j'estime qu'il est le plus en capacité de gagner la prochaine élection présidentielle»
  • C'est «le degré 0 de la politique», s'est indigné le député LR Eric Diard en raillant «les convictions, la colonne vertébrale» de Mme Bouchart, qui va «avec Macron» car elle «pense qu’il est le favori»

 

PARIS: La maire LR de Calais Natacha Bouchart a annoncé jeudi soir son soutien à Emmanuel Macron pour la présidentielle, faisant valoir "l'intérêt général" de sa ville et louant "les actes" du président "face à la difficulté de la gestion migratoire", dans une interview au Figaro.


"Je souhaite qu'Emmanuel Macron soit réélu, j'estime qu'il est le plus en capacité de gagner la prochaine élection présidentielle", a déclaré Mme Bouchart, affirmant vouloir "continuer à travailler avec ce gouvernement".


"J'aborde cette présidentielle sans esprit partisan mais par le biais uniquement de l'intérêt général de Calais, une ville exposée en permanence", a-t-elle ajouté, assurant qu'il ne s'agissait pas d'un "choix contre Valérie Pécresse", la candidate de son parti pour le scrutin d'avril.


"Depuis 2017, on a trouvé une écoute attentive et un soutien de la part du président avec des actes face à la difficulté de la gestion migratoire", a encore justifié Mme Bouchart, maire depuis 2008 de la cité portuaire et proche de Nicolas Sarkozy.


"Je peux attester que sur ce plan-là que le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a toujours été présent. On a eu les renforts qu'on demandait en septembre. Les démantèlements continuent d'être effectués", a-t-elle vanté.


Ce ralliement est une nouvelle pierre dans le jardin de Mme Pécresse, qui a essuyé mercredi la défection du député et ancien ministre Eric Woerth, et de l'ancienne ministre de Jacques Chirac Catherine Vautrin, avant un grand meeting dimanche à Paris. 


C'est "le degré 0 de la politique", s'est indigné le député LR Eric Diard en raillant "les convictions, la colonne vertébrale" de Mme Bouchart, qui va "avec Macron" car elle "pense qu’il est le favori".


"Ce n'est pas tirer sur une ambulance que de prendre une décision. Je sais que je vais décevoir certaines personnes mais je veux être au clair avec les militants", a expliqué Mme Bouchart. 


L'édile a cependant dit espérer ne pas être exclue de son parti, dont elle rappelle être "adhérente depuis 1979". "Je n'ai pas l'intention de rejoindre la République en marche", a-t-elle insisté.


Ce soutien "est une grande nouvelle", s'est réjoui sur Twitter M. Darmanin, en soulignant que Mme Bouchart "a vu quotidiennement le travail difficile mais énergique du président de la République pour aider Calais et la région des Hauts-de-France".


L'eurodéputé RN et conseiller de Marine Le Pen Philippe Olivier a de son côté assuré qu'il s'agissait "autant d'une clarification que la marque de la recomposition politique en cours". "LR n’attend pas le premier tour pour craquer", souligne-t-il encore.


A Buenos Aires, l'hommage symbolique de Macron aux victimes de la dictature

Le président français Emmanuel Macron est arrivé samedi soir dans la capitale de l'Argentine
Le président français Emmanuel Macron est arrivé samedi soir dans la capitale de l'Argentine
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  • Emmanuel Macron va rendre dimanche à Buenos Aires un hommage symbolique aux victimes, notamment françaises, de la dictature militaire argentine.
  • L'Argentine vient de retirer sa délégation des négociations climatiques de la COP29 à Bakou, et les spéculations vont bon train sur sa possible sortie de l'Accord de Paris sur le climat.

BUENOS AIRES : Emmanuel Macron va rendre dimanche à Buenos Aires un hommage symbolique aux victimes, notamment françaises, de la dictature militaire argentine, avant de retrouver le président ultralibéral Javier Milei, accusé de révisionnisme sur cette page sombre de l'histoire du pays latino-américain.

Le président français est arrivé samedi soir dans la capitale de l'Argentine au début d'une tournée régionale et a déjà eu un dîner de travail avec son homologue. Son objectif affiché : le « raccrocher » au « consensus international » et aux « priorités du G20 », auquel ils participeront ensuite, lundi et mardi, au Brésil.

La tâche s'annonce ardue, tant Javier Milei est un admirateur de Donald Trump, tenté comme le républicain qui vient d'être élu pour la deuxième fois président des États-Unis, de tourner le dos à plusieurs engagements multilatéraux.

L'Argentine vient de retirer sa délégation des négociations climatiques de la COP29 à Bakou, et les spéculations vont bon train sur sa possible sortie de l'Accord de Paris sur le climat. Un geste que Donald Trump avait lui-même effectué lors de son premier mandat.

Avant un nouvel entretien avec Javier Milei à la Casa Rosada, le chef de l'État français, accompagné de son épouse Brigitte, va déposer une gerbe au pied de l'église de la Santa Cruz, lieu de mémoire de la résistance contre la dictature (1976-1983).

L'Élysée évoque « un message fort » pour « dire que la France n'oublie pas ».

En décembre 1977, plusieurs membres fondateurs des Mères de la Place de Mai, qui réclamaient des informations sur leurs proches disparus, ont été arrêtés, torturés et assassinés après s'être réunis dans cette église.

Parmi les victimes figuraient les religieuses françaises Léonie Duquet et Alice Domon, qui avaient été enlevées puis tuées dans un « vol de la mort » de la dictature, avant d'être jetées au large du Río de la Plata depuis un avion.

Au total, au moins 22 Français ont été recensés parmi les morts ou disparus de cette époque.

- Bilan revisité -

Emmanuel Macron n'est pas le premier dirigeant français à saluer la mémoire de ces victimes. Mais le contexte a changé depuis l'arrivée au pouvoir de Javier Milei il y a 11 mois.

Le président, et encore plus sa vice-présidente Victoria Villaruel, issue d'une famille de militaires, sont accusés de révisionnisme par les organisations de défense des droits humains.

Ils préfèrent parler de « guerre » contre des « guérillas » d'extrême gauche plutôt que de « dictature », pour relativiser la responsabilité de l'armée.

Par ailleurs, ils n'hésitent pas à réviser le bilan de la junte militaire au pouvoir durant ces années : alors que celui, généralement admis, des organisations de défense des droits humains fait état de 30 000 morts, Javier Milei évoque moins de 9 000 victimes.

En juillet, six députés du parti au pouvoir ont rendu visite en prison à Alfredo Astiz et à d'autres ex-militaires condamnés pour crimes contre l'humanité. Le président Milei avait toutefois pris ses distances avec ce geste.

Astiz, ex-capitaine de marine de 73 ans, a été condamné à deux reprises en Argentine à la perpétuité, notamment pour l'enlèvement et la disparition des religieuses françaises. En France, il a été condamné à la prison à vie en 1990 pour le même dossier, en son absence.

Début novembre, des proches de Français disparus ont été reçus par des conseillers du président Macron à l'Élysée. Ils ont demandé au chef de l'État de transmettre à son homologue argentin leur « inquiétude » concernant la possible libération d'Alfredo Astiz.

« À ce stade, il n'y a pas de remise en cause des procédures judiciaires qui ont abouti à la condamnation des personnes responsables », assure-t-on dans l'entourage d'Emmanuel Macron, tout en précisant ne pas vouloir « interférer dans la politique intérieure argentine ».

Jean-Pierre Lhande, président de l'Association des parents et amis des Français disparus en Argentine, a estimé que l'hommage présidentiel était « insuffisant ».

« Ce que je réclame depuis des années, c'est qu'on nomme un responsable en France de la recherche des Français disparus en Argentine et que l'Argentine nomme quelqu'un d'autre », a-t-il dit à l'AFP, en soulignant que le temps presse car « les parents des disparus sont presque tous morts 


Le ministre français des Armées entame samedi soir une tournée dans les pays du Golfe

Le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu (Photo, AFP)
Le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu (Photo, AFP)
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  • Sébastien Lecornu débutera sa tournée par le Qatar, où il s'entretiendra dimanche avec son nouvel homologue, Saoud ben Abdelrahmane Al Thani.
  • Le ministre français se rendra ensuite en Arabie saoudite pour s'entretenir avec son homologue saoudien, Khalid Bin Salman.

PARIS : Le ministre français des Armées entame samedi soir une tournée dans les pays du Golfe où il évoquera notamment la guerre à Gaza et au Liban et travaillera « à la préservation » des intérêts stratégiques de la France dans la région, a annoncé samedi son ministère.

Sébastien Lecornu débutera sa tournée par le Qatar, où il s'entretiendra dimanche avec son nouvel homologue, Saoud ben Abdelrahmane Al Thani.

Cette visite intervient alors que le Qatar, où se trouve le bureau politique du Hamas, a suspendu sa médiation entre Israël et le groupe islamiste palestinien.

Avec les États-Unis et l'Égypte, le Qatar a participé pendant des mois à des efforts de médiation pour mettre fin à la guerre dévastatrice dans la bande de Gaza, déclenchée le 7 octobre 2023 par des attaques sanglantes du Hamas contre Israël.

Cependant, les deux parties s'accusent mutuellement de bloquer tout accord pour un cessez-le-feu.

L'émirat du Golfe s'engagera de nouveau « lorsque les parties feront preuve de volonté et de sérieux », a indiqué le porte-parole des Affaires étrangères du pays, Majed Al Ansari.

La visite de Sébastien Lecornu « s'inscrit dans le cadre de l'engagement commun de la France et du Qatar en faveur de la sécurité et de la stabilité au Proche et Moyen-Orient, ainsi que du renforcement de la coopération bilatérale de défense », a souligné son ministère dans un communiqué publié samedi.

Le ministre français se rendra ensuite en Arabie saoudite pour s'entretenir avec son homologue saoudien, Khalid Bin Salman.

Ce déplacement permettra de préparer la visite d'État d'Emmanuel Macron dans ce pays qui aura lieu du 2 au 4 décembre. Annoncée vendredi, la visite du président français vise à renforcer, avec le prince héritier Mohammed ben Salmane, le partenariat entre les deux pays, de la défense à l'économie du futur.

Mardi, Sébastien Lecornu se rendra aux Émirats arabes unis, partenaire stratégique pour la France, pour y rencontrer son homologue Mohamed Bin Mubarak Fadhel Al Mazrouei.

Il ira également visiter le 5ᵉ régiment de cuirassiers, implanté au milieu du désert, dans un camp militaire des Émirats.

« Ce régiment participe aux missions de coopération bilatérale avec les pays de la région et contribue à la préparation opérationnelle des unités projetées de France » dans le combat numérisé interarmes en milieu désertique et en zone urbaine, explique le ministère.

La tournée de Sébastien Lecornu dans le Golfe doit s'achever mercredi.


Macron en Argentine pour "raccrocher" Milei au "consensus international"

Le président français Emmanuel Macron attend l'arrivée du secrétaire général de l'OTAN Mark Rutte avant leur rencontre au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 12 novembre 2024. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron attend l'arrivée du secrétaire général de l'OTAN Mark Rutte avant leur rencontre au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 12 novembre 2024. (AFP)
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  • Emmanuel Macron est attendu samedi en Argentine pour rencontrer le président ultralibéral Javier Milei, admirateur de Donald Trump, dans l'espoir de le "raccrocher" au "consensus international" à la veille du G20 au Brésil
  • Le chef de l'Etat français doit arriver en fin de journée à Buenos Aires où il sera reçu pour un dîner en tête-à-tête par son homologue argentin

Buenos Aires, Argentine: Emmanuel Macron est attendu samedi en Argentine pour rencontrer le président ultralibéral Javier Milei, admirateur de Donald Trump, dans l'espoir de le "raccrocher" au "consensus international" à la veille du G20 au Brésil.

Le chef de l'Etat français doit arriver en fin de journée à Buenos Aires où il sera reçu pour un dîner en tête-à-tête par son homologue argentin. Ils auront ensuite un autre entretien dimanche.

Le moment est particulier. Javier Milei sera tout juste de retour de Mar-a-Lago, en Floride, où il a rencontré le président élu des Etats-Unis. Deux hommes ayant en commun une politique de coupes claires dans les dépenses publiques, que Donald Trump veut mettre en oeuvre lorsqu'il retournera à la Maison Blanche en janvier et que l'Argentin, qui se décrit comme un "anarcho-capitaliste", pratique depuis son arrivée au pouvoir il y a onze mois.

Ils caressent aussi tous les deux l'idée de tourner le dos aux grands accords et objectifs climatiques multilatéraux.

Dans ce contexte, Emmanuel Macron espère "surmonter" les "divergences", notamment environnementales, pour "convaincre l'Argentine de continuer de participer au consensus international", explique l'Elysée. Et donc "raccrocher le président Milei aux priorités du G20", auquel ils participeront lundi et mardi à Rio de Janeiro.

L'Argentine vient de retirer sa délégation des négociations climatiques de la COP29 à Bakou, et les spéculations vont bon train sur sa possible sortie de l'Accord de Paris sur le climat. Un geste que Donald Trump avait lui-même effectué lors de son premier mandat.

"C'est le président Milei lui-même qui a tendu la main" à la France, plaide-t-on à Paris. On avance aussi qu'Emmanuel Macron est l'un des seuls dirigeants étrangers reçus à Buenos Aires depuis l'élection de son homologue, et qu'il peut, avec son expérience des cénacles internationaux, avoir une influence sur celui dont ce sera le premier sommet du G20.

- Hommage aux victimes -

Le président français aime afficher sa capacité à dialoguer avec des homologues controversés, voire ostracisés. Quitte à mettre en scène une certaine proximité, sans nier les divergences -- même si les résultats de cette démarche ont été jusqu'ici mitigés.

"Ce sera un test pour le poids et l'influence de Macron en Amérique latine", estime Oscar Soria, un activiste argentin vétéran des négociations climatiques. "S'il n'arrive pas à convaincre Milei de rester dans l'Accord de Paris, cela montrera qu'il a perdu de son aura dans la région", ajoute-t-il, redoutant que cela ouvre la voie à d'autres retraits "en cascade" de pays d'Amérique du Sud.

Pour Alejandro Frenkel, de l'Université nationale de San Martín, Emmanuel Macron, qui s'était déjà opposé à l'ex-président brésilien d'extrême droite Jair Bolsonaro sur la déforestation, "a intérêt à s'imposer comme une référence" sur les questions environnementales et à "marquer sa différence".

Il va avancer ces sujets aussi pour expliquer aux pays du Mercosur, dont l'Argentine et le Brésil, pourquoi il s'oppose à la signature d'un accord de libre-échange entre ce bloc régional et l'Union européenne, dit cet expert en relations internationales à l'AFP.

Alors que les réformes à marche forcée pour ramener Buenos Aires vers l'équilibre budgétaire et tenter de sortir d'une profonde crise économique sont très controversées, la France se montre plutôt élogieuse, jugeant qu'elles "vont dans le bon sens".

Paris entend aussi approfondir les relations économiques, notamment dans le domaine des métaux critiques, alors qu'Eramet vient d'inaugurer une mine de lithium en Argentine.

Selon Ariel González Levaggi, du Conseil argentin pour les relations internationales, Emmanuel Macron devrait également profiter de sa visite pour faire avancer la possible vente de sous-marins français Scorpène, même si la présidence française relativise l'état d'avancement des négociations.

"L'Argentine ne dispose actuellement d'aucun sous-marin opérationnel et pour la marine argentine, c'est une priorité", explique-t-il à l'AFP, tout en soulignant que Buenos Aires doit "surmonter un problème de financement".

Dimanche, le président français rendra par ailleurs hommage à la vingtaine de Français disparus et assassinés sous la dictature militaire argentine entre 1976 et 1979, alors que Javier Milei est régulièrement accusé par ses détracteurs de révisionnisme sur cette page sombre de l'histoire de son pays.

Après l'Argentine, puis le G20, Emmanuel Macron se rendra au Chili, où il prononcera notamment jeudi devant le Congrès à Valparaiso un grand discours sur sa politique à l'égard de l'Amérique latine.