«Ghetto»: à Chypre, une petite ville confrontée à un afflux de migrants

Dans cette petite ville de 7 000 habitants, situé dans l'ouest de Chypre, le nombre de réfugiés, des Syriens la plupart, est passé de 800 à 1 700 en trois ans, représentant environ un quart de la population. (Photo, AFP)
Dans cette petite ville de 7 000 habitants, situé dans l'ouest de Chypre, le nombre de réfugiés, des Syriens la plupart, est passé de 800 à 1 700 en trois ans, représentant environ un quart de la population. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 09 février 2022

«Ghetto»: à Chypre, une petite ville confrontée à un afflux de migrants

  • Dans cette petite ville de 7 000 habitants, situé dans l'ouest de Chypre, le nombre de réfugiés, des Syriens la plupart, est passé de 800 à 1 700 en trois ans
  • A l'image de Chloraka, l'île méditerranéenne, membre de l'Union européenne, a vu une arrivée massive de migrants ces dernières années, en majorité des Syriens fuyant la guerre dans leur pays

CHLORAKA, Chypre : "C'est un ghetto". A Chypre, un maire dénonce la présence de centaines de migrants syriens dans sa petite ville et souhaite leur départ.

Mais ces demandeurs d'asile, qui louent des appartements dans un complexe touristique, craignent ne pas pouvoir obtenir de logement ailleurs.

"Nous avons un problème démographique", lance sans détours le maire de Chloraka, Nicholas Liasides. "Pour le résoudre, il faut répartir ces réfugiés à travers l'île", plaide-t-il.

Dans cette petite ville de 7 000 habitants, situé dans l'ouest de Chypre, le nombre de réfugiés, des Syriens la plupart, est passé de 800 à 1 700 en trois ans, représentant environ un quart de la population.

A l'image de Chloraka, l'île méditerranéenne, membre de l'Union européenne, a vu une arrivée massive de migrants ces dernières années, en majorité des Syriens fuyant la guerre dans leur pays, situé à moins de 100 km des côtes chypriotes.

Rapportée à sa population, Chypre -- divisée depuis son invasion en 1974 par la Turquie qui en occupe le tiers nord -- dit enregistrer le plus grand nombre de primo-demandeurs d'asile en Europe, accusant Ankara "d'instrumentaliser" les migrants en les faisant passer côté sud depuis le nord.

Si tant de migrants ont choisi Chloraka, c'est selon le maire la faute du propriétaire du "Saint Nicolas", un ancien complexe touristique où résident près de 700 réfugiés dans des appartements aux loyers abordables.

"C'est un ghetto et nous voulons le briser", dit  M. Liasides.

«Peur»

Ce complexe de 250 appartements, situé à l'écart de la commune, accueillait naguère de nombreux touristes, mais en raison notamment de la pandémie, les visiteurs européens ont cédé la place aux migrants.

Face à cet afflux, le ministère de l'Intérieur a émis en décembre 2020 un décret interdisant à tout nouveau réfugié de s'installer à Chloraka.

Et il y a un mois, les autorités locales ont coupé l'alimentation en eau au complexe, sur fond d'un différend financier lié à des factures impayées. 

"Ce ne sont que des excuses, ils veulent chasser les réfugiés", assure Neofyto Paranetis, propriétaire du "Saint Nicolas". "C'est une honte", s'insurge ce septuagénaire, précisant avoir porté l'affaire "devant la justice".

Les tensions à Chloraka se sont exacerbées en janvier après deux bagarres entre réfugiés, dont certains résidents du "Saint Nicolas", indique Michalis Nicolaou, porte-parole de la police de Paphos.

"En un mois, nous avons interpellé plus de 80 personnes résidant illégalement à Chloraka", assure-t-il, en référence au décret.

Depuis début janvier, deux manifestations ont été organisées par des habitants pour réclamer le départ des réfugiés.

"La plupart des habitants ont peur de s'approcher du complexe, le nombre de migrants est devenu trop important", explique le propriétaire d'un café, qui souhaite rester anonyme "par crainte de problèmes".

Geoffrey Velloza, un Britannique propriétaire d'une animalerie à Chloraka, affirme quant à lui "ne pas avoir été affecté" par la présence des migrants.

«Où aller ?»

Originaire de Syrie, Mohammed Ramadan Diab, 37 ans, dit avoir été interpellé par la police il y a quelques semaines au "Saint Nicolas", et attend une convocation du tribunal.

"J'essaie de trouver un logement ailleurs, mais on refuse de m'en louer un parce que je suis Syrien", explique ce père de six enfants, installé à Chloraka depuis un an après être arrivé clandestinement via la Turquie.

Son compatriote Nayef Al-Chouyoukh, 32 ans, réside au "Saint Nicolas" depuis trois ans. "Les policiers viennent régulièrement faire des contrôles d'identité, frappant brutalement à notre porte" en pleine nuit, dit-il.  

"Les enfants se réveillent traumatisés", dit ce père de trois jeunes enfants. "Je ne sais pas où aller."

Au "Saint Nicolas", le loyer pour un trois pièces, électricité et internet compris, est fixé à 350 euros.

Les autorités locales veulent une relocalisation des réfugiés dans des camps, dans l'est de l'île, mais pour Kisa, une ONG pour les droits des migrants, ces centres sont déjà surpeuplés.

"Le gouvernement devrait nous remercier" de leur fournir un logement, indique quant à lui M. Paranetis. 

"Un jour, nous deviendrons peut-être nous aussi des réfugiés, comme en 1974", dit-il en référence à l'exode de dizaines de milliers de Chypriotes-grecs vers le sud de l'île après l'invasion turque de la partie nord.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.