Macron affirme depuis Kiev avoir obtenu de Poutine « qu'il n'y ait pas d'escalade »

Emmanuel Macron est arrivé à Kiev pour y rencontrer son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky. (AFP).
Emmanuel Macron est arrivé à Kiev pour y rencontrer son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky. (AFP).
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Publié le Mardi 08 février 2022

Macron affirme depuis Kiev avoir obtenu de Poutine « qu'il n'y ait pas d'escalade »

  • Le président français Emmanuel Macron a assuré mardi avoir "obtenu" lors de ses discussions avec Vladimir Poutine "qu'il n'y ait pas de dégradation ni d'escalade"
  • Dans le même temps et en pleine crise ukrainienne, Blinken se rend en Asie pour contrer la Chine

KIEV: Emmanuel Macron est arrivé mardi à Kiev en affirmant avoir "obtenu" des assurances de Vladimir Poutine "pour qu'il n'y ait pas d'escalade" supplémentaire dans la crise russo-occidentale liée à l'Ukraine.


Le président français a été accueilli à la mi-journée par son homologue Volodymyr Zelensky, qui lui a donné une poignée de main, dans un palais de Kiev, la capitale ukrainienne.


Les Occidentaux craignent une invasion de l'Ukraine, des dizaines de milliers de soldats russes étant déployés à la frontière ukrainienne. Face à l'une des pires crise russo-occidentales depuis la fin de la Guerre froide, les Européens ont intensifié les contacts diplomatiques.


Emmanuel Macron, dont le pays préside actuellement l'UE, a ainsi été lundi à Moscou, où il a rencontré pendant plus de cinq heures Vladimir Poutine.


"J'ai obtenu qu'il n'y ait pas de dégradation ni d'escalade", a affirmé le chef de l'Etat français aux journalistes dans l'avion l'emmenant de la capitale russe à Kiev. 


"Il s'agissait pour moi de bloquer le jeu pour empêcher une escalade et ouvrir des perspectives nouvelles (...) Cet objectif pour moi est rempli", a-t-il ajouté, disant avoir trouvé son homologue russe "déterminé, assez sûr de lui et avançant avec sa logique".


Lundi soir, Emmanuel Macron avait déjà dit avoir reçu des assurances de la part de Vladimir Poutine concernant "la stabilité et l'intégrité territoriale de l'Ukraine". Le président français juge qu'il y a des "solutions concrètes" pour aboutir à une fin de crise et  pense "possible de faire avancer les négociations" de paix. 

De son côté, le président ukrainien s'attend à « un sommet avec la Russie, la France et l’Allemagne très bientôt ».

En pleine crise ukrainienne, Blinken en Asie pour contrer la Chine

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken est parti tôt mardi pour la région Asie-Pacifique pour y consolider des partenariats locaux face à une Chine conquérante, alors même que la crise en Ukraine s'intensifie.


M. Blinken doit passer trois jours à Melbourne pour une réunion des ministres des Affaires étrangères du "Quad", une alliance des Etats-Unis avec l'Australie, l'Inde et le Japon, que Washington espère voir devenir un rempart efficace contre les volontés de domination régionale de la Chine.


Le secrétaire d'Etat américain y rencontrera des hauts fonctionnaires australiens, dont le Premier ministre Scott Morrison, avec qui il devrait tenter de renforcer de renforcer l'alliance militaire trilatérale "AUKUS" (Australie, Royaume-Uni, Etats-Unis), annoncée en septembre pour contrer la Chine. Canberra a acheté des sous-marins nucléaires américains dans le cadre de cette alliance.


Après son départ d'Australie prévu samedi, M. Blinken doit aussi faire une escale à Fidji pour s'entretenir avec plusieurs dirigeants d'îles du Pacifique, en personne ou virtuellement, dont beaucoup sont courtisés par la Chine.


"Le message principal que portera le secrétaire d'Etat est que nos partenariats tiennent leurs promesses", a déclaré Daniel Kritenbrink, secrétaire d'Etat adjoint chargé du Pacifique et de l'Asie orientale. "Le +Quad+ est un composant clé en matière économique et sécuritaire de la politique étrangère américaine dans la région indo-pacifique (...) pour contrer l'agression et la coercition".


Créé en 2007, le "Quad" a été relancé en 2017 lorsque l'Australie s'y est réellement impliquée pour contrer Pékin, accusé notamment d'intimidation et d'expansionnisme militaire en mer de Chine méridionale.


Canberra avait participé à des manoeuvres communes de cette alliance en 2020, année qui a vu s'affronter plusieurs fois des troupes chinoises et indiennes à propos d'une zone frontalière contestée, poussant New Delhi, généralement non alignée, vers le Quad.


La réunion de Melbourne sera également consacrée au Covid-19 et au réchauffement climatique, et préparera l'ordre du jour pour une réunion des chefs d'Etat du Quad prévue vers le milieu de l'année.


Le déplacement de M. Blinken intervient alors que la menace russe sur l'Ukraine perdure. Selon Washington, la Russie a amassé plus de 110.000 soldats sur sa frontière avec l'Ukraine afin d'envahir sa voisine pro-occidentale.


"Ce n'est pas de l'alarmisme. Ce sont simplement les faits", a déclaré M. Blinken lundi lors d'une conférence de presse.

L'homme fort de la Russie a estimé que "certaines des idées" de M. Macron pourraient "jeter les bases d'avancées communes" et doit reparler au chef de l'Etat français après son déplacement en Ukraine.


Le parcours diplomatique d'Emmanuel Macron doit se poursuivre dans la soirée à Berlin par des entretiens avec le chancelier allemand Olaf Scholz, lui-même tout juste rentré de Washington.


L'inconnu subsiste quant aux réelles intentions de M. Poutine qui n'a dit mot lundi des troupes russes déployées aux frontières de l'Ukraine. 


Il a en revanche une fois encore vilipendé le refus occidental de lui céder sur la fin de la politique d'élargissement de l'Otan et le retrait de ses moyens militaires d'Europe de l'Est. La Russie a présenté ces exigences comme étant les conditions d'une désescalade.


Mais, selon la présidence française, Vladimir Poutine a accepté de se pencher sur des propositions de M. Macron.


Il s'agit d'un engagement à ne pas prendre de nouvelles initiatives militaires des deux côtés, de l'amorce d'un dialogue notamment sur le dispositif militaire russe, des négociations de paix sur le conflit en Ukraine et du début d'un dialogue stratégique.


La Russie s'engagerait aussi à retirer ses forces militaires du Bélarus, une fois des manoeuvres terminées en février.  


Moscou a déjà annexé une partie de l'Ukraine en 2014, la péninsule de Crimée. Depuis la même année, des séparatistes prorusses soutenus par la Russie sont aussi en guerre avec l'armée ukrainienne dans l'est de ce pays (plus de 13.000 morts).

Lignes rouges

Le président français est le premier dirigeant occidental de premier plan à avoir rencontré Vladimir Poutine depuis l'aggravation des tensions en décembre.


Convaincre Kiev d'accepter des compromis, potentiellement très impopulaires, s'annonce difficile. 


Lundi, le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba a insisté sur trois "lignes rouges" : aucun compromis sur l'intégrité territoriale de l'Ukraine, pas de négociations directes avec les séparatistes et pas d'ingérence dans sa politique étrangère.


Les discussions entre les présidents français et ukrainien s'annoncent "pas faciles", a du coup jugé Vladimir Poutine.


Américains comme Européens ont en outre prévenu qu'une nouvelle attaque russe de l’Ukraine aurait des conséquences terribles pour la Russie, avec l'adoption de sanctions dévastatrices.


Recevant Olaf Scholz à Washington lundi, Joe Biden a promis qu'un tel assaut signifierait "la fin" du gazoduc russo-allemand stratégique mais controversé Nord Stream 2. 


Les Etats-Unis, l'Allemagne et le Royaume-Uni ont aussi envoyé des renforts militaires en Europe.


L'Ukraine elle-même prévoit de vastes manoeuvres militaires sur son territoire du 10 au 20 février, recourant aux drones de combats achetés à la Turquie ainsi qu'à des missiles antichars livrés par Washington et Londres, en parallèle des exercices russo-bélarusses.


"Je peine à comprendre en quoi menacer l'Ukraine fait avancer les objectifs du président Poutine", a observé le Premier ministre britannique Boris Johnson dans le Times. 


"Nous ne pouvons pas récompenser, et donc encourager, une diplomatie reposant sur la force et une désescalade de la part de la Russie est donc la condition nécessaire à un dialogue fructueux", a-t-il dit.

Arrivée de premiers renforts militaires américains en Roumanie

Un premier détachement de militaires américains, envoyés par Washington pour rassurer ses alliés inquiets des tensions russo-ukrainiennes, est arrivé en Roumanie, a annoncé mardi le ministre de la Défense.


"Une centaine de militaires américains, des spécialistes chargés de préparer le déploiement (du futur contingent, NDLR), sont déjà arrivés", a déclaré Vasile Dancu à la presse.  


"Le reste des troupes ne tardera pas" à les rejoindre, a-t-il ajouté, sans plus de précisions sur le calendrier ou les bases militaires où ces militaires seront stationnés.


Les Etats-Unis avaient annoncé début février l'envoi de 3.000 militaires américains supplémentaires en Europe de l'Est, dont un millier en Roumanie, en soutien aux forces de l'Otan.


Les Occidentaux craignent une invasion de l'Ukraine, des dizaines de milliers de soldats russes étant déployés à la frontière ukrainienne.


De premiers militaires américains sont également arrivés samedi en Pologne, où est attendu au total un contingent de 1.700 soldats.


La France, prête à "s'engager sur de nouvelles missions" selon son président Emmanuel Macron, avait pour sa part envoyé fin janvier des experts en Roumanie, en vue du possible déploiement de troupes.


Cette série d'annonces vise à renforcer la présence militaire de l'Otan dans la zone de la mer Noire, où elle est actuellement beaucoup plus faible qu'au nord, dans la région de la Baltique.


La Roumanie, membre de l'Alliance atlantique depuis 2004, accueille déjà 900 soldats américains, 140 italiens et 250 polonais.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.