MOSCOU : Emmanuel Macron est arrivé lundi à Moscou pour rencontrer Vladimir Poutine, se disant "déterminé et lucide" quant à la possibilité de faire baisser la tension aux frontières de l’Ukraine et reconnaissant ne pas attendre de solution "à court terme".
Le président français s'est dit "raisonnablement" optimiste, à bord de l’avion qui le conduisait à Moscou pour un entretien avec son homologue russe au Kremlin, avant de se rendre à Kiev mardi pour y rencontrer le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Emmanuel Macron a dit ne pas croire qu’il puisse y "avoir de victoire à court terme" dans les négociations mais que l’important était de "recréer" de la "confiance" avec Vladimir Poutine.
"Il faut essayer de lever toutes les incertitudes de part et d’autre et de réduire le champ des ambiguïtés pour voir où sont les points de désaccord et les points de convergence possibles", selon lui.
Dans l’immédiat, "nous avons à construire les termes d’une équation qui rend possible la désescalade sur le plan militaire", 125.000 soldats étant, selon lui, déployés aux frontières de la Russie et du Bélarus avec l’Ukraine.
Vladimir Poutine veut obtenir "un changement profond de la politique de l’Otan, en particulier ce qu’on appelle la politique de portes ouvertes, ce que ne peut pas lui donner l’Otan", à savoir la garantie que l’Ukraine n’entrera pas dans l’Alliance atlantique, rappelle le président français.
"La question de fond (…) qu’il veut rouvrir à un moment où il est dans une position stratégique plus forte qu’il ne l’était il y a 15 ans, est de savoir comment cet espace de sécurité qu'est l’Otan cohabite avec la Russie", selon lui.
Interrogé sur le schéma d’une "finlandisation" de l'Ukraine, c'est-à-dire une sorte de neutralité, Emmanuel Macron reconnait qu’il "fait partie des modèles sur la table" mais que la crise "ne peut pas se régler en disant qu’il resterait dans un no man's land, sans possibilité de souveraineté, de sécurité".
"Il ne faut jamais faire de compromis sur la question ukrainienne sans les Ukrainiens", a-t-il précisé, tout en se disant "frappé du sang froid qu'a eu le président Zelensky ces dernières semaines".
Selon lui, le travail entrepris "continuera au-delà" de l’élection présidentielle d’avril en France, à laquelle il ne s’est pas encore déclaré candidat. "C'est un travail considérable pour essayer de reconstruire cette nouvelle grammaire des relations avec la Russie".