Madagascar: le cyclone Batsirai fait 10 morts et des dizaines de milliers de déplacés

 Un homme est assis sur un banc au milieu d'arbres déracinés et tombés sur un jardin public du centre d'Antsirabe suite au passage du cyclone Batsirai le 6 février 2022.(AFP)
Un homme est assis sur un banc au milieu d'arbres déracinés et tombés sur un jardin public du centre d'Antsirabe suite au passage du cyclone Batsirai le 6 février 2022.(AFP)
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Publié le Lundi 07 février 2022

Madagascar: le cyclone Batsirai fait 10 morts et des dizaines de milliers de déplacés

  • Les autorités malgaches ont indiqué auparavant que le cyclone perdait de sa puissance mais que des inondations restaient encore à craindre
  • Les habitants s'étaient préparés à faire face avec les moyens dont ils disposent sur l'île, l'un des pays les plus pauvres du monde, déjà frappé par une tempête tropicale meurtrière en janvier, Ana

MAHANORO : Le cyclone tropical Batsirai a fait au moins dix morts à Madagascar dans la nuit de samedi à dimanche, et contraint près de 50.000 personnes à quitter leur foyer face aux risques d'inondations, selon les autorités.

Batsirai s'est affaibli pendant la nuit, après avoir en partie ravagé l'île, l'un des pays les plus pauvres du monde, déjà frappé par une tempête tropicale meurtrière en janvier, Ana, et balayé depuis vendredi par le vent et une pluie continue.

Un responsable du Bureau national de gestion des risques et des catastrophes à Madagascar, Paolo Emilio Raholinarivo, a indiqué à l'AFP qu'au moins 10 personnes avaient péri et près de 48.000 été déplacées par les intempéries, selon un bilan provisoire.

Selon Météo-Madagascar, Batsirai devrait "ressortir en mer dans le canal de Mozambique au niveau de la partie Nord d’Atsimo Andrefana dans l’après-midi (de dimanche) ou la nuit prochaine", après avoir causé des inondations à travers le pays, détruit des bâtiments et arraché des arbres.

Batsirai avait touché terre samedi soir sous la forme d'un "cyclone tropical intense", avec des vents de 165 km/h, selon Faly Aritiana Fabien, du Bureau national de gestion des risques.

Dimanche, le cyclone s'était nettement affaibli, avec des vents de 80 km/h en moyenne et des rafales à 110 km/h - nettement moins que les pointes à 235 km/h enregistrées samedi soir, selon Météo-Madagascar.

Les habitants s'étaient préparés à faire face avec les moyens dont ils disposent, se réfugiant dans des bâtiments en dur ou lestant leurs toits avec des sacs de sables.

Cimetière balayé par les vagues 

Dans la ville de Mahanoro (est), surplombant la mer, Marie Viviane Rasoanandrasana, assise à même le sol, déplorait dimanche les dégâts causés par le cyclone dans le cimetière municipal où reposent son mari, son beau-père et sa fille. 

Les vagues ont emporté une partie du cimetière, déterrant à leurs passages plusieurs corps, dont ceux de sa famille.

"Nous sommes tristes (...) Nous avons déjà eu des dégâts à la maison à cause du cyclone. Maintenant ça !", a déploré cette veuve de 54 ans. "Il y a quelques jours la mer était loin, mais ce matin on m'a dit qu'elle avait emporté une partie du cimetière.

"La vie quotidienne est déjà très dure", a-t-elle poursuivi, avant d'expliquer que les dépouilles seraient placées dans des tombes temporaires jusqu'à ce que sa famille réunisse assez d'argent pour des "sépultures correctes".

A Mananjary, épicentre du cyclone lorsqu'il a frappé l'île, les habitants contemplent leur ville ravagée. "Mananjary est complètement détruite. Où que vous alliez, tout est détruit", a constaté Faby, un habitant.

Un autre homme, Fana, estime que "près de 95% de la ville a été détruite. Nous supplions le gouvernement de venir nous aider dès que possible".

Dans les terres, à Antsirabe (365 km au nord-ouest de Mananjary), le vent a fait tomber de grands arbres du parc public de la ville.

 Réchauffement climatique

Lorsque la tempête Ana avait frappé Madagascar fin janvier, près d'une soixantaine de personnes avaient péri, essentiellement dans la capitale Antananarivo. Des dizaines d'autres personnes avaient été tuées au Malawi, au Mozambique et au Zimbabwe, également touchés par Ana.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a dit craindre "une crise majeure" dans l'ancienne colonie française.

Sur l'île française de la Réunion, au large de laquelle Batsirai est passé il y a trois jours, près de 10.000 personnes restaient sans électricité dimanche soir, selon le gestionnaire du réseau électrique Enedis. Le cyclone y a fait 12 blessés, et jusqu'à 145.000 personnes au total avaient été privées d'électricité.

Chaque année durant la saison cyclonique (de novembre à avril), une dizaine de tempêtes ou cyclones traversent le sud-ouest de l'océan Indien, d'est en ouest, faisait souvent des victimes et causant d'importants dommages, à Madagascar et ailleurs.

En 2018, le pays avait déjà subi deux tempêtes meurtrières à la suite: le cyclone Ava avait tué 51 personnes en janvier, et son compère Eliakim avait fait 20 morts deux mois plus tard. Et en 2017, le cyclone Enawo avait fait au moins 78 morts.

Le réchauffement climatique provoque déjà des tempêtes tropicales et des inondations plus intenses, l'atmosphère étant plus humide et la saison des pluies perturbée - le sud de Madagascar subissait jusqu'ici la pire sécheresse depuis plusieurs décennies.

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a déclaré dimanche, à un sommet de l'Union africaine à Addis Abeba, en Ethiopie, que le continent subissait "les pires conséquences de phénomènes associés au réchauffement climatique, comme les sécheresses, les inondations et les cyclones".

"Bien que n'étant pas responsables du changement climatique, ce sont les Africains qui sont les premiers touchés et en paient le prix", a-t-il ajouté.

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.