PARIS: «Dans les 15 prochaines jours, nous savons que nous arriverons autour de 50% des lits de réanimation occupés par des patients Covid», a déclaré lundi l'Agence régionale de santé d'Île-de-France ajoutant que c'était «tout l'enjeu de freiner cette progression».
Car «l'enjeu principal est celui des ressources humaines. Nous sommes équipés en respirateurs, nous sommes équipés en médicaments, nous sommes équipés en équipements de protection individuelle pour les soignants, mais évidemment la tension sur les ressources humaines est extrêmement forte», a prévenu Aurélien Rousseau, directeur général de l'ARS, lors d'une conférence de presse dans le cadre de l'annonce de nouvelles mesures liées au Covid-19.
Selon l'ARS, actuellement 36% des lits de réanimation d'Ile-de-France sont occupés par des patients Covid, le seuil critique étant fixé à 30%.«C'est une hausse qui s'accélère de semaine en semaine», a prévenu Aurélien Rousseau.
«C'est ce qui a conduit un certain nombre d'établissement à déprogrammer des activités chirurgicales, pour récupérer des personnels, pour venir armer les lits de réanimation».
«Certains établissements l'ont fait dès la semaine dernière avec des déprogrammations qui vont jusqu'à 20% des activités. Déprogrammation, ça veut dire notamment reporter une opération, une prothèse de la hanche ou du genoux», a-t-il ajouté.
«Quelquefois ces personnes ont déjà vu ces opérations déprogrammées au printemps. Donc ce sont des situations très concrètes qui pèsent sur la vie des gens. On n'est pas dans une situation simplement d'adaptation et de faire face à une légère pression. La pression est forte», a-t-il insisté.
Concernant les Ehpad, il a indiqué que «115 Ehpad sur les 700 de la région connaissent un épisode actif de présence du Covid, avec au moins une personne malade».
«De ce fait, les visites seront autorisées mais uniquement sur rendez-vous, avec deux personnes maxi». «Nous devons suspendre les sorties collectives et inciter à limiter les sorties individuelles et à limiter aussi les sorties vers la famille», a-t-il dit.
Pour autant, «il ne s'agit pas de mesures couperet, les médecins, notamment les médecins coordonnateurs d'Ehpad doivent être à même de juger pour calibrer le plus justement possible, pour qu'on ne bascule pas dans cet isolement qui lui aussi, tue», a-t-il rappelé.