Cuba: pleurs et tension au procès de 33 manifestants du 11 juillet

Des policiers se dirigent vers le site où l'opposition a appelé à des manifestations contre le gouvernement cubain en juillet, à La Havane, le 15 novembre 2021. (Photo, AFP)
Des policiers se dirigent vers le site où l'opposition a appelé à des manifestations contre le gouvernement cubain en juillet, à La Havane, le 15 novembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 05 février 2022

Cuba: pleurs et tension au procès de 33 manifestants du 11 juillet

  • Lundi, une trentaine de personnes ont commencé à former un cercle, près du tribunal, pour crier «Justice» et «Liberté» pour leurs proches
  • Selon l'organisation d'opposition Justicia 11J, au moins 14 d'entre eux ont été arrêtés «avec violence», dont l'activiste Carolina Barrero

LA HAVANE, Cuba : Un climat de tension régnait cette semaine autour du tribunal de La Havane où étaient jugés pour sédition 33 participants aux manifestations du 11 juillet 2021, leurs proches, émus et apeurés, attendant des nouvelles dans un parc voisin.

"Le lundi, j'ai eu un problème ici, ils m'ont arrêtée et j'ai peur qu'ils m'arrêtent à nouveau", témoigne, les yeux humides de larmes, Belkis Ortiz, la grand-mère de Duannis Dabel Leon Taboada, un jeune de 22 ans contre qui le parquet a requis 21 ans de prison.

Au total, 33 manifestants comparaissaient de lundi à jeudi pour le délit de sédition, au tribunal du quartier 10 de Octubre, risquant jusqu'à 25 ans de prison.

Lundi, une trentaine de personnes ont commencé à former un cercle, près du tribunal, pour crier "Justice" et "Liberté" pour leurs proches.

Selon l'organisation d'opposition Justicia 11J, au moins 14 d'entre eux ont été arrêtés "avec violence", dont l'activiste Carolina Barrero.

Jeudi, cette dernière a été forcée de quitter le pays pour l'Espagne, un sort similaire à celui d'autres figures de la dissidence et du journalisme indépendant ces derniers mois.

"La sécurité de l'Etat m'a donné 48 heures pour partir", a-t-elle raconté sur Facebook, expliquant que si elle refusait, les mères de manifestants et les activistes arrêtés "seraient poursuivis pour le délit de désordre public".

«Violence extrême»

L'audience de lundi s'est déroulée sous une imposante présence policière.

Le procès est connu comme celui du Toyo, du nom d'une boulangerie devant laquelle des échauffourées avaient eu lieu le 11 juillet entre pro et anti-gouvernement. Des véhicules avaient été endommagés, une voiture de police renversée, et la chaussée recouverte de pierres et de bouteilles.

Ces derniers jours, les autorités cubaines, jusque-là muettes sur ces procédures judiciaires, ont donné leur version des faits.

Ceux accusés de sédition "ont agi avec une violence extrême, ont organisé les troubles de l'ordre public, se sont mis d'accord, expressément ou de façon tacite, pour ne pas respecter les institutions officielles chargées de garantir la sécurité et la tranquillité citoyenne", a affirmé au portail officiel Cubadebate Lisnay Maria Mederos Torres, de la direction des procédures judiciaires au parquet général.

En outre, "ils ont utilisé un langage grossier et offensant pour inciter à la violence, ils ont lancé des objets pointus, contondants ou incendiaires contre des biens publics, ils ont détruit tout ce qu'ils trouvaient sur leur passage".

Elle a assuré que les procès se déroulaient "avec une large participation" des avocats de la défense.

Au total, plus de 700 Cubains, dont 55 âgés de moins de 18 ans, ont été inculpés pour les manifestations, inédites depuis la révolution de 1959, et 172 autres ont déjà été condamnés, selon la justice.

Au procès du tribunal de 10 de Octubre, seul un membre de la famille de l'accusé pouvait entrer, et pas la presse étrangère. Une fonctionnaire du tribunal a expliqué à l'AFP que, pour assister aux procès, les médias doivent être autorisés directement par le président du Tribunal suprême.

Critiques de Washington

Les autorités américaines n'ont cessé ces dernières semaines de critiquer ces procès. Jeudi, le porte-parole du département d'Etat, Ned Price, s'est inquiété du sort des prisonniers politiques, notamment des artistes Luis Manuel Otero Alcantara et Maykel Osorbo.

"Nous exhortons le gouvernement de Cuba à cesser d'emprisonner ses citoyens pour avoir exercé leur liberté d'expression", a-t-il tweeté.

Pour Laila Prieto de La Rosa, épouse d'un manifestant de Toyo, son mari ne mérite pas ce qui lui arrive.

"Il a grimpé sur le toit d'une voiture de police et pour cela ils demandent 25 ans de prison", dit la jeune femme de 20 ans, en haussant la voix de colère. "Le procès est une totale mise en scène et je ne suis pas d'accord, je n'attends rien de bon".

Lors d'une interruption de séance, elle sort du tribunal et va se réunir avec ceux qui patientent dans le parc et se plaignent de ne pouvoir s'approcher plus.

"Ils nous envoient ici, à plus d'un pâté de maison", soupire Caridad Garcia, 62 ans, dont la petite-fille de 24 ans risque 17 ans de prison.

Le procès s'est conclu jeudi, et le jugement a été mis en délibéré.

"La justice, c'est tout ce qu'on demande, ce sont trop d'années (en prison), ces gamins sont très jeunes", dit, assise sur l'herbe, Yesenia Diaz, 32 ans, dont le frère Oscar Bravo, 23 ans, travaillait à l'aéroport de La Havane jusqu'à son incarcération.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.