L'ancien vice-président se rebiffe contre Trump sur l'assaut du Capitole

«Il n'y a pas d'idée moins américaine que la notion qu'une seule personne puisse choisir le président». (Photo, AFP)
«Il n'y a pas d'idée moins américaine que la notion qu'une seule personne puisse choisir le président». (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 05 février 2022

L'ancien vice-président se rebiffe contre Trump sur l'assaut du Capitole

  • Mike Pence a rejeté les allégations de l'ancien président républicain, qui soutenait qu'en tant que vice-président, il aurait pu empêcher la certification de la victoire de Joe Biden
  • «Le président Trump a dit que j'avais le droit d'inverser l'élection, mais le président Trump a tort», a-t-il dit vendredi, dans des propos d'une rare fermeté

WASHINGTON : "Je n'avais pas le droit d'inverser l'élection": l'ancien vice-président américain Mike Pence s'est rebiffé vendredi contre Donald Trump sur l'assaut du Capitole, prenant le contre-pied du parti républicain qui a estimé que ces manifestations étaient une "expression politique légitime".

Lors d'un discours en Floride, Mike Pence a rejeté les allégations de l'ancien président républicain, qui soutenait qu'en tant que vice-président, il aurait pu empêcher la certification de la victoire de Joe Biden par les élus le 6 janvier 2021.

C'est lors de cette froide journée d'hiver que des milliers de partisans de Donald Trump s'étaient réunis à Washington et avaient envahi par centaines le siège du Congrès, pour tenter de faire pression sur M. Pence et les élus.

«Le président a tort»

"Le président Trump a dit que j'avais le droit d'inverser l'élection, mais le président Trump a tort", a-t-il dit vendredi, dans des propos d'une rare fermeté. 

"Et, honnêtement, il n'y a pas d'idée moins américaine que la notion qu'une seule personne puisse choisir le président", a-t-il accusé.

Fidèle parmi les fidèles quand Donald Trump était au pouvoir, Mike Pence, qui n'a pas écarté de se lancer lui-même dans la course à la Maison Blanche -- quitte à y affronter le milliardaire -- avait déjà contredit son président, mais jamais de façon aussi directe que vendredi.

Plusieurs élus républicains lui donnent raison, travaillant depuis des semaines main dans la main avec les démocrates sur un projet de loi pour éviter que toute élection ne puisse être inversée.

Mais les déclarations de Mike Pence ont surtout révélé au grand jour les divisions chez les conservateurs. 

Car seulement quelques heures plus tôt, le parti républicain, lui très fidèle au milliardaire a décidé de sanctionner politiquement deux élus de leur parti qui enquêtent sur le rôle de Donald Trump dans l'organisation de l'assaut du Congrès.

Cette motion de censure, essentiellement symbolique, accuse Liz Cheney et Adam Kinzinger d'un comportement "destructeur" pour "le parti républicain et notre république".

Rendez-vous dans le Wyoming

Plusieurs figures modérées du parti ont dénoncé la motion de censure de vendredi. "La honte s'abat sur un parti qui censurerait des personnes qui cherchent la vérité face au vitriol", a souligné le sénateur Mitt Romney.

Réuni en Congrès dans l'Etat montagneux de l'Utah, le parti conservateur a ensuite souligné que le 6 janvier 2021 n'était rien qu'une "expression politique légitime", quand certains démocrates qualifient les événements de "terrorisme". Mike Pence, lui, a qualifié la journée de "sombre".

Principale intéressée, l'élue Liz Cheney a fustigé que "les dirigeants du parti républicain se soient faits les otages volontaires d'un homme qui admet avoir tenté de renverser une élection présidentielle".

Le milliardaire républicain a maintes fois accusé cette élue du Wyoming, devenue une de ses plus grandes ennemies au Congrès américain, d'être "déloyale" et a annoncé soutenir sa rivale à une primaire républicaine pour l'empêcher de se faire réélire.

Ce scrutin dans le Wyoming, prévu en août, promet d'être l'un des plus surveillés des élections de mi-mandat.


L'Iran refuse de négocier directement avec les États-Unis

Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
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  • Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire
  • « Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères.

TEHERAN : L'Iran a rejeté dimanche tout dialogue direct avec les États-Unis, estimant que cela « n'aurait aucun sens », alors que le président américain Donald Trump suggère des pourparlers directs et menace de bombarder le pays en cas d'échec de la diplomatie.

Les pays occidentaux, les États-Unis en tête, soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire depuis des décennies. Téhéran rejette ces allégations et affirme que ses activités nucléaires n'ont qu'une finalité civile, notamment en matière d'énergie.

Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire. Mais le président américain a également menacé de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie et a pris des sanctions supplémentaires à l'encontre du secteur pétrolier iranien. 

« Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré samedi soir le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, selon des propos rapportés dimanche par son ministère.

« Mais nous restons attachés à la diplomatie et sommes prêts à essayer la voie de négociations indirectes », a ajouté M. Araghchi. 

Jeudi, le président américain a affirmé qu'il préférait mener des « négociations directes » avec l'Iran.

« À quoi bon menacer si l'on veut négocier ? », s'est interrogé samedi le président iranien, Massoud Pezeshkian, élu l'an dernier avec la promesse de reprendre le dialogue avec l'Occident afin d'obtenir un allègement des sanctions pour relancer l'économie.

En 2015, l'Iran a conclu un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Russie, États-Unis, France et Royaume-Uni) et l'Allemagne pour encadrer ses activités nucléaires.

Le texte prévoyait un allègement des sanctions en échange d'une limitation des activités nucléaires iraniennes. 

En 2018, Donald Trump a retiré son pays de l'accord avec fracas durant son premier mandat et rétabli les sanctions. En guise de représailles, l'Iran s'est désengagé du texte et a accéléré son programme nucléaire.

L'Iran ne cherche pas à se doter de l'arme nucléaire, mais « n'aura d'autre choix que de le faire » en cas d'attaque contre le pays, a mis en garde lundi Ali Larijani, un proche conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.


Netanyahu rencontrera lundi Trump à la Maison Blanche

Le président américain Donald Trump et  le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
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  • Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran.
  • Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

JERUSALEM : Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran, ont annoncé samedi ses services.

« Les deux dirigeants vont s'entretenir des droits de douane, des efforts pour ramener les otages israéliens, des relations israélo-turques, de la menace iranienne et de la lutte contre la Cour pénale internationale », a déclaré le bureau du Premier ministre dans un communiqué. 

Une grande partie des produits que les États-Unis importent du reste du monde sont soumis, depuis samedi, à des droits de douane additionnels de 10 %, mais l'addition sera encore plus lourde dès le 9 avril pour certains pays qui exportent plus qu'ils n'importent auprès du partenaire américain.

Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

Cette annonce intervient également au moment où un nouveau cessez-le-feu semble lointain dans le territoire palestinien de Gaza, où l'armée israélienne a intensifié ses opérations, et où les tensions autour du nucléaire iranien s'intensifient.

Le président américain, qui a appelé Téhéran à entamer des négociations sur son programme nucléaire, a menacé ces derniers jours de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie.

L'Iran se dit prêt à discuter avec les États-Unis, mais a refusé des pourparlers directs sous la menace et la pression.


Londres accuse Israël d'avoir refoulé deux députés travaillistes britanniques

Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
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  • Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu.
  • « Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie.

LONDRES : Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu, dans le cadre d'un voyage officiel.

« Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, dans le cadre d'une délégation parlementaire en Israël, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie dans un communiqué de son ministère publié sur X.

« J'ai clairement fait savoir à mes homologues du gouvernement israélien que nous n'accepterions pas un tel traitement réservé à des parlementaires britanniques avec qui nous sommes en contact et à qui nous apportons notre soutien », a insisté M. Lammy.

Le ministre a rappelé que « le gouvernement du Royaume-Uni restait focalisé sur la reprise du cessez-le-feu et des négociations pour mettre fin à l'effusion de sang, ainsi que sur la libération des otages et la fin du conflit dans la bande de Gaza ».

La diplomatie britannique n'a dévoilé aucun détail supplémentaire.

S'appuyant sur un communiqué du ministère israélien de l'Immigration cité par la chaîne de télévision Sky News, le journal The Guardian indique que les parlementaires refoulées à l'aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv, sont deux femmes, Yuan Yang et Abtisam Mohamed. Elles sont soupçonnées d'avoir voulu « documenter les activités des forces de sécurité (israéliennes) et diffuser une haine contre Israël ».

Mercredi dernier, Hamish Falconer, sous-secrétaire d'État britannique aux Affaires étrangères, a dénoncé l'élargissement des opérations militaires d'Israël dans la bande de Gaza, se disant « profondément préoccupé » par la reprise des hostilités.

« La politique du gouvernement britannique et celle du gouvernement israélien diffèrent. Ces divergences persisteront jusqu'à ce que nous retrouvions la voie d'une solution à deux États », avait déclaré M. Falconer devant la commission des Affaires étrangères du Parlement britannique.