Ukraine: Macron rencontre Poutine lundi à Moscou et Zelensky mardi à Kiev

Le président français Emmanuel Macron tient une réunion par vidéoconférence avec le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan (o, le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev et le président du Conseil européen Charles Michel à l'Élysée à Paris, le 4 février 2022. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron tient une réunion par vidéoconférence avec le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan (o, le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev et le président du Conseil européen Charles Michel à l'Élysée à Paris, le 4 février 2022. (AFP)
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Publié le Vendredi 04 février 2022

Ukraine: Macron rencontre Poutine lundi à Moscou et Zelensky mardi à Kiev

  • Le chef de l'Etat a multiplié ces derniers jours des entretiens téléphoniques avec ses homologues russe et ukrainien, ainsi qu'avec le président américain Joe Biden, afin de jouer les médiateurs dans cette crise
  • Emmanuel Macron s'est déjà entretenu tour à tour avec Vladimir Poutine puis Volodymyr Zelensky

PARIS : Emmanuel Macron rencontrera Vladimir Poutine lundi à Moscou puis le président ukrainien Volodymyr Zelensky mardi à Kiev, a annoncé l'Elysée vendredi, un nouvel effort diplomatique du président français qui veut avoir "un rôle pivot" pour parvenir à une désescalade dans la crise ukrainienne.

Le chef de l'Etat a multiplié ces derniers jours des entretiens téléphoniques avec ses homologues russe et ukrainien, ainsi qu'avec le président américain Joe Biden, afin de jouer les médiateurs dans cette crise.

Ces deux entretiens se dérouleront en tête-à-tête, a précisé l'Elysée, mais "en coordination avec les partenaires européens". Emmanuel Macron et ses conseillers se sont d'ailleurs entretenus avec plusieurs de leurs homologues européens au téléphone ces derniers jours, rappelle la présidence française.

Le tension reste vive ces dernières heures, Washington ayant assuré jeudi avoir des preuves -- sans les avoir présentées -- que Moscou préparait une vidéo de fausse attaque ukrainienne, prétexte à envahir l'Ukraine.

Kiev se montre cependant plus mesurée, le ministre de la Défense, Oleksiï Reznikov, jugeant "faible" jeudi le risque d'une "escalade significative" du conflit.

Emmanuel Macron s'est déjà entretenu tour à tour avec Vladimir Poutine puis Volodymyr Zelensky. MM. Poutine et Macron ont notamment discuté jeudi des "garanties de sécurité" exigées par Moscou, lors de leur troisième conversation téléphonique de la semaine sur ce sujet, a indiqué le Kremlin en évoquant "un dialogue constructif".

Alors que l'UE a semblé bien peu compter lors des premières discussions russo-américaines sur l'Ukraine, le président français tente depuis des semaines de remettre dans le jeu l'Europe, dont il prône depuis des années et non sans mal "l'autonomie stratégique".

La dernière rencontre entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine remonte à l'été 2019, lorsque le président français l'avait invité au Fort de Brégançon, dans le sud de la France. Le président français devait aller le voir à Moscou au printemps 2020 mais sa visite avait été reportée en raison de la crise sanitaire.

"La France a vocation à avoir un rôle pivot dans le multilatéralisme et dans les efforts vers la désescalade", a déclaré vendredi à la presse le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal en marge d'un déplacement en Indre-et-Loire.

"Depuis plusieurs mois que ce conflit est ouvert, beaucoup de réunions ont été provoquées à l'initiative de la France", a-t-il fait valoir. "Nous avons obtenu de solides avancées ces dernières semaines, notamment une réunion très importante (le 26 janvier) avec les conseillers diplomatiques des chefs d'État et de gouvernement des pays du format Normandie - Russie, Ukraine, Allemagne, France - pendant près de 9 heures, qui sont arrivés à une déclaration commune, la première depuis décembre 2019, pour rappeler l'engagement vers la désescalade", a précisé Gabriel Attal.

Interrogé sur les critiques de personnalités de gauche et de droite sur ces initiatives, il a regretté un "jeu politique" d'opposants "pas tout à fait à la hauteur, quand on parle d'enjeux aussi lourds et aussi graves que la situation internationale et le risque d'un conflit armé".

"On a vu un certain nombre d'approximations de leur part ces derniers jours sur d'autres dossiers, notamment le dossier malien", a-t-il glissé, allusion aux demandes de Valérie Pécresse et de Marine Le Pen d'expulser l'ambassadeur du Mali, qui a en réalité quitté la France depuis 2020.

 


Un nouveau directeur pour le British Museum, secoué par une affaire de vols

Des visiteurs admirent les marbres du Parthénon, également connus sous le nom de marbres d'Elgin, au British Museum de Londres le 9 janvier 2023. (AFP)
Des visiteurs admirent les marbres du Parthénon, également connus sous le nom de marbres d'Elgin, au British Museum de Londres le 9 janvier 2023. (AFP)
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  • Nicholas Cullinan, 46 ans, a été nommé après l'approbation unanime des administrateurs du musée et l'accord du Premier ministre Rishi Sunak
  • Nicholas Cullinan a salué l'«honneur» que représente la direction de «l'un des plus grands musées du monde»

LONDRES: L'actuel directeur de la National Portrait Gallery de Londres, Nicholas Cullinan, a été nommé directeur du British Museum, a annoncé jeudi l'institution secouée par le scandale du vol de 2 000 pièces et le feuilleton au long cours des marbres du Parthénon.

Le précédent directeur Hartwig Fischer, de nationalité allemande et premier non Britannique à diriger le musée, avait démissionné fin août 2023 après la révélation des vols.

L'intérim était depuis assuré par l'ex-directeur du Victoria & Albert Museum Mark Jones.

Nicholas Cullinan, 46 ans, a été nommé après l'approbation unanime des administrateurs du musée et l'accord du Premier ministre Rishi Sunak.

A la tête de la National Portrait Gallery depuis 2015, il a mené à bien un réaménagement complet des collections et du musée, dont l'espace ouvert au public a augmenté d'un cinquième, selon le communiqué annonçant sa nomination.

L'historien de l'art a notamment été commissaire au Metropolitan Museum of Art de New York et à la Tate Modern de Londres. Il prendra ses fonctions au British Museum cet été.

Nicholas Cullinan a salué l'"honneur" que représente la direction de "l'un des plus grands musées du monde".

Il a évoqué "un nouveau chapitre" qui "englobera les transformations les plus importantes, architecturales et intellectuelles, qui se déroulent dans tout musée dans le monde, pour continuer à faire en sorte que le British Museum soit aussi engagé et collaboratif que possible".

Fondé en 1753, le British Museum abrite une collection de huit millions d'objets, parmi lesquels la pierre de Rosette ou les frises du Parthénon, acquises à l'époque coloniale et revendiquées par la Grèce.

L'institution, dont la visite est gratuite, représente l'attraction touristique la plus prisée du Royaume-Uni, avec 5,8 millions de visiteurs en 2023, en augmentation de 42% par rapport à l'année précédent, selon l'association du secteur.

La révélation du scandale de vols à grande échelle a conduit au renvoi d'un employé, qui a été arrêté par la police sans qu'aucune poursuite ne soit engagée contre lui à ce stade.

Depuis leur découverte, le British Museum a indiqué avoir récupéré un peu plus de 350 objets.

Le nouveau patron du musée devra également mettre en oeuvre une rénovation majeure, estimée à plus d'un milliard d'euros, rendue nécessaire par l'état vétuste de certaines galeries.


Pont effondré à Baltimore: les corps de deux des six ouvriers retrouvés

Le pont Francis Scott Key, effondré, se trouve au sommet du porte-conteneurs Dali à Baltimore, dans le Maryland, le 27 mars 2024. (AFP)
Le pont Francis Scott Key, effondré, se trouve au sommet du porte-conteneurs Dali à Baltimore, dans le Maryland, le 27 mars 2024. (AFP)
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  • Les corps repêchés ont été identifiés comme ceux de deux hommes âgés de 35 et 26 ans, originaires du Mexique et du Guatemala
  • En raison de la quantité de béton et de débris, «les plongeurs ne sont plus en mesure de se frayer un chemin en sécurité» vers «ce que nous pensons être les véhicules piégés», dit la police

BALTIMORE: Les corps sans vie de deux des six ouvriers recherchés ont été repêchés mercredi des eaux glacées du port de Baltimore, sur la côte Est américaine, ont annoncé les autorités, au lendemain de l'effondrement spectaculaire d'un pont percuté par un porte-conteneurs.

"Des plongeurs ont localisé un pick-up rouge à environ 7.6 mètres de profondeur", a annoncé lors d'un point presse, la police du Maryland, l'Etat où se situe Baltimore. "Deux victimes du drame étaient prisonnières du véhicule".

Les corps repêchés ont été identifiés comme ceux de deux hommes âgés de 35 et 26 ans, originaires du Mexique et du Guatemala, qui faisaient partie de l'équipe d'ouvriers présente sur la chaussée du pont Francis Scott Key au moment de l'accident.

Les corps de quatre de leurs collègues, tous présumés morts, n'ont eux pas encore été retrouvés, ont ajouté les autorités.

Mais, en raison notamment de la quantité de béton et de débris, "les plongeurs ne sont plus en mesure de se frayer un chemin en sécurité" vers "ce que nous pensons être les véhicules piégés", a déclaré Roland Butler, de la police du Maryland.

Les secours vont donc chercher à retirer la structure de l'eau pour faciliter l'accès aux plongeurs, a-t-il précisé.

Les autorités avaient averti mardi soir qu'elles ne pensaient pas pouvoir "retrouver ces individus encore en vie", alors que deux membres de leur équipe avaient été secourus peu après le drame.

Les victimes, originaires d'Amérique latine selon la presse américaine, réparaient des nids de poule sur le pont lorsqu'il s'est écroulé dans le fleuve Patapsco.

«Pas conçu pour résister»

L'agence américaine de sécurité des transports (NTSB) a fourni mercredi une chronologie détaillée de la tragédie, basée sur l'analyse préliminaire de l'enregistreur de données du porte-conteneurs.

Long de 300 mètres pour 48 mètres de largeur, le Dali, battant pavillon singapourien, a quitté le quai du port de Baltimore mardi à 0H39 (04H39 GMT) à destination de l'Asie, a indiqué Marcel Muise, enquêteur du NTSB, lors d'une conférence de presse.

À 1H24 locales, des alarmes ont commencé à retentir à bord du navire, signalant des problèmes de propulsion. Le pilote a rapidement informé les autorités portuaires par radio que le navire se dirigeait vers le pont, et a demandé l'intervention de remorqueurs.

L'appel à l'aide a été également reçu par deux équipes de l'autorité locale des transports qui se trouvaient sur le pont en raison des travaux. Ces dernières ont alors fermé toutes les voies de circulation, sauvant ainsi probablement des vies.

Puis, à 1H29, l'enregistreur du navire a enregistré des "sons correspondant à la collision".

Le pont, emprunté chaque jour par des dizaines de milliers de véhicules, s'est alors effondré tel un château de cartes, des pans entiers de la structure se retrouvant sur le bateau.

Des images impressionnantes de vidéosurveillance montrent le porte-conteneurs dévier de son cap, heurter une pile du pont inauguré en 1977 puis s'écrouler.

Pour le ministre américain des Transports Pete Buttigieg, "ce type de pont (...) n'a tout simplement pas été conçu pour résister à un choc direct contre pilier de soutien essentiel".

L'équipage avait tenté en vain de ralentir la course du navire en jetant l'ancre.

L'enquête préliminaire montre qu'il s'agit d'un accident, selon les autorités.

«Coût de la reconstruction»

Le président Joe Biden s'est engagé à ce que "l'Etat fédéral paie la totalité du coût de la reconstruction" du pont, qui porte le nom de l'auteur des paroles de l'hymne national américain, en admettant que cela prendrait du temps.

"Nous serons aux côtés des habitants de Baltimore aussi longtemps qu'il le faudra", a-t-il encore assuré mercredi soir sur le réseau social X.

Car l'enjeu est aussi économique: ce pont à quatre voies, long de 2,6 km, est situé sur un axe nord-sud crucial pour l'économie de la côte Est des Etats-Unis.

Pour l'heure, le transport maritime y est "suspendu jusqu'à nouvel ordre", selon les autorités. Le port de Baltimore est le neuvième du pays en termes d'activité et génère plus de 15.000 emplois.

Le Dali est "stable" et ne représente pas de danger pour l'environnement et le public, en dépit de la présence à bord de 5,6 milliards de litres de diesel et de quelques conteneurs de matières dangereuses, a assuré mercredi Peter Gautier, responsable des gardes-côtes.

Deux conteneurs, sur un total de 4,700, sont tombés à l'eau.

Le navire est exploité par la société maritime Synergy Group et affrété par le géant danois du transport maritime Maersk.

Les autorités portuaires de Singapour ont déclaré mercredi qu'il avait passé avec succès deux inspections en 2023 et qu'une jauge de contrôle de la pression du carburant défectueuse avait été réparée en juin.

Les autorités chiliennes avaient signalé en 2023 un défaut dans les machines du navire, une anomalie rapidement réparée selon elles.


Mer de Chine méridionale: nouvel échange acerbe entre Manille et Pékin

Cette photo prise le 5 mars 2024 montre un navire des garde-côtes chinois dans la mer de Chine méridionale contestée. (AFP)
Cette photo prise le 5 mars 2024 montre un navire des garde-côtes chinois dans la mer de Chine méridionale contestée. (AFP)
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  • Samedi, trois soldats philippins ont été blessés lors d'un accrochage avec les garde-côtes chinois, qui ont bloqué leur navire
  • Pékin revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, y compris des eaux et des îles proches des côtes de plusieurs pays voisins

MANILLE: La Chine et les Philippines ont échangé jeudi de nouvelles accusations après de nouveaux accrochages en mer de Chine méridionale, où les deux pays ont des revendications concurrentes.

Samedi, trois soldats philippins ont été blessés lors d'un accrochage avec les garde-côtes chinois, qui ont bloqué leur navire et l'ont endommagé à l'aide de puissants canons à eau au large d'un des récifs disputés, l'atoll Second Thomas.

"Nous ne cherchons pas à entrer en conflit avec quelque nation que ce soit, en particulier avec les nations qui prétendent être nos amies, mais nous ne nous laisserons pas réduire au silence, à la soumission ou à l'asservissement", a déclaré jeudi dans un communiqué le président philippin Ferdinand Marcos.