BEYROUTH : Des troupes de la coalition antidjihadiste dirigée par les États-Unis ont pénétré jeudi dans le nord-ouest de la Syrie afin d'arrêter des combattants, ce qui a donné lieu à des affrontements, a rapporté l'Observatoire syrien (OSDH).
L'Observatoire, qui s'appuie sur un vaste réseau de sources en Syrie, a indiqué que des militaires ont atterri en hélicoptère près de camps de réfugiés à Atmé, dans la région d'Idleb, au nord-ouest de la Syrie.
Le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahman, a affirmé qu'ils s'agit de la plus importante opération de la coalition depuis la mort, en octobre 2019, d'Abou Bakr al-Baghdadi, chef de l'organisation Etat islamique (EI) lors d'un raid militaire américain dans la région d'Idleb, qui échappe toujours au contrôle de Damas.
Les affrontements de jeudi ont duré deux heures, selon l'OSDH, et les identités des djihadistes visés par cette opération n'ont pas été communiquées. L'Observatoire a fait état de "décès" sans donner de détails quant à leur nombre ou l' identité des victimes.
Des habitants de la région ont indiqué avoir entendu des bombardements et des tirs. Selon un enregistrement audio qui a circulé parmi la population et attribué à la coalition, une personne parlant arabe a demandé aux femmes et aux enfants d'évacuer les maisons dans la zone visée.
La coalition internationale anti-EI n'a pas souhaité faire de commentaires auprès de l'AFP au sujet de cette opération.
Selon des experts, des camps surpeuplés de la région d'Atmé, située au nord d'Idleb, servent de base aux chefs djihadistes qui se cachent parmi les réfugiés.
La coalition mène souvent des frappes dans la région d'Idleb visant les chefs djihadistes liés à Al-Qaïda.
En octobre, l'armée américaine avait annoncé la mort du haut dirigeant d'Al-Qaïda Abdul Hamid al-Matar, lors d'une frappe de drone dans le nord de la Syrie.
"Al-Qaïda utilise la Syrie comme une base de repli pour se reconstituer, se coordonner avec ses affiliés et planifier des opérations à l'étranger", avait déclaré John Rigsbee, un porte-parole du commandement central de l'armée américaine (Centcom).
La région d'Idleb est contrôlée par les djihadistes de Hayat Tahrir al-Sham (ex-branche syrienne d'Al-Qaïda) et leurs alliés.