PARIS : Gérald Darmanin va recevoir vendredi les syndicats de policiers et deux associations de soutien après un mois de janvier marqué par une vague de suicides dans la police, a appris l'AFP lundi auprès de son entourage.
Depuis le 1er janvier, 11 policiers se sont donné la mort, dont deux ce week-end.
Dimanche, un brigadier-chef de 50 ans affecté à la police aux frontières (PAF) de Roissy a été retrouvé décédé à son domicile de Saint-Martin-Longueau (Oise).
Samedi soir, un policier de 55 ans en poste au commissariat de Herblay (Val-d'Oise) s’était suicidé avec son arme de service à son domicile d'Ermont.
A ces onze décès de policiers, s'ajoutent ceux d'un gendarme dans les Ardennes et d'un agent administratif au commissariat de Rennes.
Le directeur général de la police nationale, Frédéric Veaux, a déjà reçu syndicats et associations les 20 et 21 janvier à ce sujet.
Il a notamment été décidé d'accélérer l'extension du réseau "Sentinelles", un dispositif de repérage par des policiers qui veillent sur leurs pairs. Ces agents sont formés à la détection des personnes en situation de fragilité.
En 2021, une quarantaine de "Sentinelles" ont été formées. La DGPN souhaite en former près de 2.000 fin 2022 afin d'avoir une "Sentinelle" pour 70 à 90 agents.
Le DGPN va également rappeler la nécessité de la pratique sportive - deux heures minimum par semaine - et renforcer la médecine de prévention, qui ne compte aujourd'hui que 70 professionnels (en équivalent temps-plein) pour tout le ministère de l'Intérieur, soit près de 300.000 personnes.
La semaine dernière, Gérald Darmanin avait annoncé le recrutement d'une vingtaine de psychologues dans les endroits les plus difficiles de la police nationale, portant à 120 les effectifs du service de soutien psychologique opérationnel (SSPO). Ce service avait été créé en 1996, année marquée par le triste record de 70 suicides.
Trente à soixante policiers se suicident chaque année en moyenne.
En 2019, dernière année noire, 59 fonctionnaire s'étaient donné la mort
Depuis, deux lignes d'écoute ont été mis en place par le ministère de l'Intérieur.
Depuis septembre 2019, une cellule de soutien psychologique disponible 24h/24 est joignable au 0805 230 405, assurant des appels "anonymes, confidentiels et gratuits", via la société privée Pros-Consulte.
Depuis l'été 2020, les policiers victimes d'agressions et de menaces peuvent joindre le 0800 95 00 17, tous les jours, de 5 heures à 23 heures.