Présidentielle: une gauche encore plus divisée, une extrême droite toujours tiraillée

Christiane Taubira, candidate de gauche française à la présidentielle "Primaire populaire", prononce un discours au centre artistique Point Ephémère à Paris le 30 janvier 2022 après l'annonce des résultats de la "Primaire populaire". THOMAS COEX / AFP
Christiane Taubira, candidate de gauche française à la présidentielle "Primaire populaire", prononce un discours au centre artistique Point Ephémère à Paris le 30 janvier 2022 après l'annonce des résultats de la "Primaire populaire". THOMAS COEX / AFP
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Publié le Lundi 31 janvier 2022

Présidentielle: une gauche encore plus divisée, une extrême droite toujours tiraillée

  • Les adversaires d'Emmanuel Macron cherchaient lundi une nouvelle dynamique à un peu plus de deux mois du premier tour de la présidentielle
  • Les vibrants appels pour une «gauche unie et debout» de Christiane Taubira, après sa victoire dimanche soir, se sont fracassés sans surprise sur le refus ferme de ses rivaux: Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot et Anne Hidalgo

PARIS: Une gauche encore plus divisée avec Christiane Taubira qui n'arrive pas à rassembler les autres candidats, une extrême droite tiraillée entre Marine Le Pen et Eric Zemmour: les adversaires d'Emmanuel Macron cherchaient lundi une nouvelle dynamique à un peu plus de deux mois du premier tour de la présidentielle.
La Primaire populaire, initiative citoyenne inédite en France rassemblant près de 400.000 votants, avait l'ambition de rassembler une gauche scotchée à un score historiquement bas dans les sondages, avec seulement un quart des intentions de vote.
Mais elle n'a au bout du compte qu'ajouté de la confusion à la division.
Les vibrants appels pour une "gauche unie et debout" de Christiane Taubira, après sa victoire dimanche soir, se sont fracassés sans surprise sur le refus ferme de ses rivaux: l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon, l'écologiste Yannick Jadot et la socialiste Anne Hidalgo.

Hauteur et distance

L'euphorie de la victoire passée, l'ancienne ministre de la Justice a regretté lundi matin sur franceinfo la réaction des autres candidats de sa famille politique, "mépris est peut-être un mot trop fort, mais cette façon de tenir en distance de façon hautaine un processus démocratique".
"La question ce n'est pas de savoir si je m'entends bien avec les autres candidates et candidats, si on est contents de boire un chocolat chaud ensemble", a lancé Mme Taubira, créditée d'environ 5% des intentions de vote, derrière le leader insoumis (autour de 10%) et le candidat écologiste (autour de 7%).
"La question, c'est de répondre au problème du pouvoir d'achat de millions de Français, de s'assurer qu'ils ont des services publics sur l'ensemble du territoire, d'accompagner les métiers d'enseignement et les métiers du soin, etc", a-t-elle martelé. Ces thématiques, avec notamment une flambée des prix des carburants, constituent les premières préoccupations des Français.
Les prochains sondages donneront une indication pour savoir si elle a su créer une dynamique puissante en rassemblant le "peuple de gauche".
Ou si en prenant des points à Yannick Jadot et surtout à Anne Hidalgo, elle n'a fait qu'affaiblir ses rivaux les plus proches, notamment le PS, ancien parti de gouvernement ayant donné deux chefs d'Etat au pays et menacé aujourd'hui de disparition en étant tombé sous la barre des 5% dans les sondages.

Espèce de panique

Au sein de l'extrême droite, dont le poids électoral est plus conséquent avec environ 30% des intentions de vote, les "trahisons", petites phrases assassines et autres querelles familiales scandent désormais chaque jour de campagne.
Les atermoiements de Marion Maréchal, qui "penche" pour l'ex-polémiste Eric Zemmour, ont ravivé les plaies du clan Le Pen. "C'est brutal, c'est violent, c'est difficile pour moi", avait réagi vendredi, visiblement affectée, sa tante Marine Le Pen, déjà confrontée à des défections récentes de deux eurodéputés RN au profit de son rival d'extrême droite.
Un psychodrame familial qui a contraint Jean-Marie Le Pen à dire dimanche qu'il soutenait "bien sûr" sa fille... tout en assurant avoir de la "sympathie" pour Zemmour.
Il y a une "espèce de panique" au RN, a affirmé lundi Eric Zemmour après des propos jugés "assez pitoyables" de son président par intérim Jordan Bardella.
Ce dernier avait dénoncé la veille les "méthodes déloyales" de l'ex-polémiste pour attirer les cadres du RN. Chez "Eric Zemmour, ils ont contacté tout le monde, ils promettent de l'argent, des investitures aux élections législatives (...) Je me demande si l'opération Eric Zemmour n'est pas là pour empêcher l'élection de Marine Le Pen".
Réponse indignée de Zemmour: "Je suis assez triste pour Jordan Bardella", "ce qu'il est obligé de faire est assez pitoyable (...) On pourrait l'attaquer pour diffamation. Je n'ai jamais donné un sou à quiconque".
Pendant ce temps, la majorité présidentielle prépare l'entrée en campagne du président sortant, donné en tête au premier tour depuis plusieurs mois avec 25% des intentions de vote.
Le site de campagne, avecvous2022.fr, a été lancé la semaine dernière, invitant les internautes à "faire entendre leur voix".
Et les "Jeunes avec Macron" vont présenter leurs propositions en début de soirée au siège parisien d'En Marche.

 


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.