Le Train jaune, un centenaire qui flirte avec sommets et abîmes dans les Pyrénées

Peinture murale réalisée pour célébrer les 100 ans du Train jaune à Villefranche-de-Conflent, dans le sud-ouest de la France, le 21 janvier 2022. (Raymond Roig /AFP)
Peinture murale réalisée pour célébrer les 100 ans du Train jaune à Villefranche-de-Conflent, dans le sud-ouest de la France, le 21 janvier 2022. (Raymond Roig /AFP)
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Publié le Lundi 31 janvier 2022

Le Train jaune, un centenaire qui flirte avec sommets et abîmes dans les Pyrénées

  • Les rails ne sont écartés que d'un mètre, au lieu des 1,435 m d'une voie classique qui n'aurait pas permis des courbes aussi prononcées sur cette ligne de montagne
  • Dans le dépôt, le long des voies de Villefranche-de-Conflent, une vingtaine d'agents de la SNCF dorlotent et révisent cette «relique»

VILLEFRANCHE-DE-CONFLENT, France : De cimes enneigées en précipices, il dessert une vingtaine de gares, dont la plus haute de France: hiver comme été, le Train jaune grimpe à près de 1.600 m d'altitude, se jouant des courbes et des pentes au flanc des Pyrénées catalanes.

D'une technologie calquée sur le premier métro parisien, il en a gardé l'allure avec ses wagons de bois plaqués de métal et son troisième rail électrique, sur une voie étroite. Une particularité qui, depuis plus d'un siècle, permet au Train jaune d'affronter des côtes à 6% et de les redescendre, sans risquer de décoller dans les virages.

«On se dit pourvu que ça ne tombe pas!», plaisante Daniel Seguin, 60 ans, mécanicien automobile en retraite, sans cacher son «plaisir» d'un voyage en nostalgie dans ce TER, qui flirte avec les sommets des Pyrénées-Orientales en transportant jusqu'à 250 passagers.

Partant de la citadelle médiévale de Villefranche-de-Conflent, aux remparts renforcés par Vauban au XVIIe siècle, le «Canari» - ainsi surnommé pour ses wagons jaunes ornés d'un liseré rouge, aux couleurs de la Catalogne - longe le torrent fougueux de la Têt, à 427 m d'altitude.

A travers bois, il gravit peu à peu la montagne, passe par la gare de Bolquère, son point culminant à 1.592 m, et dessert la station de ski de Font-Romeu, avant de filer sur le plateau ensoleillé de la Cerdagne jusqu'à Latour-de-Carol, à la moyenne tranquille de 30 km/h.

- 19 tunnels, 40 ponts -

Inauguré en juillet 1910, il «est resté quasiment tel qu'il était». «On est sur de la vieille mécanique, pas sur du train moderne comme le TGV», a précisé à l'AFP Laurent Lenfant, 49 ans, directeur de la ligne.

Les rails ne sont écartés que d'un mètre, au lieu des 1,435 m d'une voie classique qui n'aurait pas permis des courbes aussi prononcées sur cette ligne de montagne. Des motrices, munies d'étraves rouge vif, servent d'ailleurs de chasse-neige lorsque la poudreuse blanchit le tracé.  

Le parcours d'environ 60 km a nécessité l'édification de pas moins de 650 ouvrages d'art, dont 19 tunnels et 40 ponts. Deux sont classés monuments historiques: le viaduc Séjourné avec sa peu banale arche en ogive, qui surplombe un ravin de 65 m, et le pont Gisclard, dernier pont suspendu ferroviaire en service, à 80 m au dessus du vide.

Dans le dépôt, le long des voies de Villefranche-de-Conflent, une vingtaine d'agents de la SNCF dorlotent et révisent cette «relique». «C'est un train chargé d'histoire», souligne Galdric Sère, 36 ans, responsable de maintenance, fier du côté «artisanal» de son métier et de «technologies qui ne sont plus connues».

Les lourds frotteurs d'acier, qui captent le courant du 3e rail, sont ainsi fabriqués sur place. Sous un hangar voisin, des wagons sont démontés, leur structure de chêne mise à nu afin d'être traitée avant de retrouver sa carapace d'acier.

- Technologie des années 1900 -

Mais pour certaines pièces, il faut l'expertise d'autres cheminots, tels ceux qui réparent les ponts et savent encore concevoir des rivets sur le modèle de l'assemblage de la tour Eiffel.

La prochaine grande révision générale du Train jaune, prévue fin 2022, durera trois ans et permettra de mettre en circulation du «matériel neuf avec un design proche de l'ancien», assure le directeur de la ligne.

«Outre le préserver, il y a vraiment une envie de le développer pour continuer l'exploitation au delà de 2030 et doubler sa capacité», en passant de 10 à 20 trajets quotidiens en été, la saison haute, précise-t-il.

Avec 100.000 voyages par an, le Train jaune, qui à la belle saison circule en wagons découverts, a une forte vocation touristique. «Je voulais découvrir les beaux paysages», explique ainsi Aurore Lambert, étudiante belge de 25 ans.

«C'est plus agréable que la voiture», renchérit Martine Patrick, 69 ans. Et «je pense que c'est important pour les gens qui habitent dans le coin», ajoute cette assistante juridique en retraite.

Car si les horaires actuels du «Canari», qui démarre après 9h00 en hiver, se prêtent peu aux trajets domicile-travail, il pallie les inconvénients de la route. Ainsi en 2020, lorsqu'elle a été obstruée par des éboulements lors d'inondations, le Train jaune a continué de desservir toute la vallée.


A Marseille, Notre-Dame de la Garde, symbole de la ville, se refait une beauté

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  • "C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David
  • Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle

MARSEILLE: Cent mètres carrés de feuilles d'or à appliquer derrière un échafaudage surplombant la baie de Marseille, dans le sud de la France: un chantier monumental s'apprête à démarrer à Notre-Dame de la Garde pour redonner son éclat à la "Bonne Mère", statue de la vierge à l'enfant emblématique de la ville.

"C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David.

"On est enfin arrivé au plus haut, au plus précieux, au plus important", ajoute-t-il à propos de la redorure de la statue haute de 11,2 mètres et dont la couronne, à 225 mètres au-dessus de la Méditerranée, est le point culminant de la deuxième ville de France.

Pour évaluer avec précision les travaux, prévus de février à décembre, Xavier David a notamment descendu en rappel les quatre versants de la vierge dorée.

"Il faut voir aussi avec la main, on ne peut pas seulement voir avec l'oeil", explique celui qui arpente depuis plusieurs décennies l'étroit escalier en colimaçon situé dans les entrailles de la "Bonne-Mère", au sommet duquel on peut observer, par une trappe au milieu de la couronne de la statue, toute la ville de Marseille, sa baie et ses collines.

Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle.

"La redorure de la statue a lieu à peu près tous les 30 ans", explique à l'AFP le père Olivier Spinosa, recteur du sanctuaire.

"Peu de personnel" 

Et de rappeler que la "Bonne Mère" est "véritablement une statue qui rassemble parce que, quand on arrive à Marseille, on la voit de loin, parce que, un jour ou l'autre, beaucoup de Marseillais se sont tournés vers elle, pour retrouver un peu de souffle, un peu d'espérance, de la joie".

"La vierge, c'est la mère, c'est l'enfant, c'est très méditerranéen, c'est l'amour, donc voilà, je crois que rien que pour ça, il faut la redorer", s'enthousiasme Nicole Leonetti, une retraitée marseillaise en visite à la basilique.

En amont de ce chantier de près de 2,5 millions d'euros, le diocèse de Marseille, propriétaire de l'édifice, a lancé une campagne de dons, proposant aux particuliers de financer une des 30.000 feuilles d'or nécessaires.

Le diocèse a également reçu le soutien de mécènes, comme l'armateur CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé, basé à Marseille, ou encore le club de foot Olympique de Marseille et le groupe de spiritueux Pernod Ricard.

Lors du lancement de la campagne en mai, le cardinal de la ville, Jean-Marc Aveline, avait insisté sur "l'importance symbolique de Notre-Dame de la Garde", assurant que la "Bonne Mère" évoquait aux Marseillais des valeurs d'accueil et de dignité.

Marseille est "une ville où la population, pour la plupart, est arrivée d'ailleurs (...) à cause de divers problèmes de guerre, de famine, de misère, de corruption", avait détaillé le cardinal.

Le chantier ne concernera pas seulement la surface de la statue, mais aussi sa structure métallique ou encore les anges du clocher.

"Il y aura peu de personnel, seulement des compagnons très pointus, très compétents qui vont travailler sur la pierre, d'autres sur le fer, avant l'arrivée des doreurs" au mois d'août, explique Xavier David.

Une douzaine de doreurs travailleront "dans une sorte d'atmosphère stérile" à l'intérieur de l'échafaudage recouvert de la bâche.

La statue a été réalisée au XIXe siècle en "galvanoplastie", qui consiste à plonger un moule en plâtre dans un bain de cuivre.

Elle est la plus grande au monde réalisée avec cette technique, "qui donne en sculpture le travail le plus fin et le plus pérenne, puisque 140 ans plus tard, cette statue est encore parfaitement intacte", explique l'architecte. "A la condition qu'on lui apporte un soin particulier tous les 25-30 ans."


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

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  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.