PARIS : Jean Castex estime que Valérie Pécresse "crame considérablement la caisse" avec ses propositions pour la présidentielle, qui changent "tous les trois jours", et égratigne plusieurs autres candidats, dans un entretien sur radio J diffusé dimanche.
"Elle promet de ne pas cramer la caisse. Mais si je fais la somme des propositions qu'elle fait, elle la crame considérablement", ironise le Premier ministre au sujet de la candidate LR, qui ne cesse d'accuser Emmanuel Macron de "cramer la caisse".
"Elle nous explique qu'elle finance ça par des réductions de postes de fonctionnaires. Mais en nous disant qu'elle en crée beaucoup dans la justice, la magistrature (...) Qu'elle nous dise comment on fait. S'il y a des bonnes idées, je suis toujours prêt à les prendre, mais je n'en vois pas trop", continue-t-il.
Issu de la même famille politique que Valérie Pécresse, le chef du gouvernement glisse aussi qu'il n'a "pas bien suivi" ce qu'elle proposait sur les salaires, alors que le camp de la candidate a dit jeudi "retravailler" les modalités de sa proposition visant à augmenter de 10% les salaires nets du privé allant jusqu'à 2,2 Smic.
"Huit jours avant, elle nous disait: vous avez changé sans arrêt les protocoles sanitaires. Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis. Mais je ne sais pas trop ce qu'elle propose en la matière", dit-il.
La réponse du camp Pécresse ne s'est pas fait attendre avec son conseiller sur la santé Philippe Juvin sur franceinfo: "C'est l'hôpital qui se moque de la charité car question cramage de caisse, je pense qu'on a les champions du monde actuellement avec un président de la République qui se balade partout en France et qui fait des chèques sans provision".
"Car actuellement toute dépense supplémentaire de l'Etat est une dépense financée par les impôts de vos arrières-petits enfants probablement. Cela saute désormais plusieurs générations", a-t-il lancé, en référence au creusement de la dette.
Mme Pécresse est également revenue sur France 3 sur ces attaques: "Je vois bien que je les inquiète, je vois bien qu'ils ont peur car ils savent que je suis la seule qui peut battre Emmanuel Macron". "Mon programme est en totale rupture avec le macronisme", a-t-elle assuré.
Le Premier ministre a par ailleurs appelé une partie de la droite à faire "attention" de ne pas "regarder un peu trop vers" l'extrême droite, dénonçant avec force Eric Zemmour, dont "un certain nombre d'idées ne sont pas des idées républicaines".
La tentative de l'ex-polémiste de réhabiliter Pétain est, selon lui, "inadmissible" et relève du "négationnisme".
"On sait qui est Monsieur Zemmour et il faut le combattre sur le terrain politique, avec la dernière énergie" car "les idéologies et les régimes dont Monsieur Zemmour se fait l'apologue, ça s'est toujours terminé tragiquement".
Laissant entendre qu'il n'était guère ému par les derniers rebondissements dans la famille Le Pen, le Premier ministre répond "sûrement" lorsqu'on lui demande si les propos de Jean-Luc Mélenchon sur les policiers étaient la provocation de trop.
Le leader des Insoumis avait dénoncé jeudi soir sur C8 une "police violente" qui "fait ce qu'elle veut quand elle veut" et que beaucoup de Français "détestent".