Nouvel élan du partenariat France-Japon : Toshimitsu Motegi à Paris

M. Toshimitsu Motegi, ministre japonais des Affaires étrangères (Reuters)
M. Toshimitsu Motegi, ministre japonais des Affaires étrangères (Reuters)
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Publié le Dimanche 04 octobre 2020

Nouvel élan du partenariat France-Japon : Toshimitsu Motegi à Paris

  • « On constate une embellie dans la relation entre le Japon et la France pour couvrir d'autres horizons politiques, économiques et stratégiques »
  • Les entretiens entre MM. Le Drian et Motegi ont illustré la dynamique du partenariat bilatéral

PARIS :  Lors de sa visite à Paris, le jeudi 1er octobre, Toshimitsu Motegi, le ministre japonais des Affaires étrangères, a été reçu par Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, dans le cadre d'un partenariat renforcé entre deux puissances occidentales membres du G7 et partisanes d'une diplomatie multilatérale active.

 À en croire une source diplomatique française, les liens entre Paris et Tokyo sont au beau fixe malgré les aléas de « l'épisode » Carlos Ghosn (l'industriel franco-libanais controversé, présent à Beyrouth à la suite de sa fuite rocambolesque de Tokyo). Cette même source précise : « Au moment où la relation franco-chinoise connaît secousses et soubresauts, et alors que la méfiance continue de dominer le lien franco-russe, on constate une embellie dans la relation entre le Japon et la France pour couvrir d'autres horizons politiques, économiques et stratégiques ».

 Une fois de plus, une grande importance est accordée à la croissance des échanges économiques, aux efforts de relance économique, et au renforcement de la coopération dans les domaines des infrastructures, de la sécurité maritime, de l’environnement et de la santé (notamment à la coopération internationale dans la lutte contre la pandémie de Covid-19).

L'ordre du jour de la visite contenait quatre axes principaux :

-       Le dialogue politico-militaire

-       Le partenariat France-Japon dans la région indopacifique

-       La saison de la France au Japon pour 2021-2022

-       Les Jeux olympiques et paralympiques prévus à Tokyo en 2021

 Les entretiens entre MM. Le Drian et Motegi ont illustré la dynamique du partenariat bilatéral. Les ministres ont souligné les avancées dans la mise en œuvre de la feuille de route adoptée à l’occasion de la visite d'État du Président de la République Emmanuel Macron à Tokyo en juin 2019.

En misant sur l'approfondissement du partenariat franco-japonais dans l’Indopacifique, terrain d'intérêt commun aux deux parties, les ministres ont évoqué les grands dossiers internationaux et régionaux, en particulier la situation en Corée du Nord où selon un expert de la zone : « la France se montre solidaire du Japon et considère que ses craintes sont justifiées à la lumière de provocations nord-coréennes et du traitement de cette question par l'administration Trump ». On révèle dans ce cadre que les deux parties envisagent la nécessité de poursuivre un dialogue politico-militaire plus intense.

En somme, les entretiens entre les deux ministres ont confirmé le développement d’une « relation exceptionnelle » pour promouvoir la sécurité ainsi que la coordination des efforts de relance économique  et le progrès culturel sous l’étendard de la défense des valeurs de liberté et des droits de l’homme. Mais l’action la plus concrète est la poursuite du Plan franco-japonais pour le développement durable, la santé et la sécurité en Afrique, adopté en 2015, pour contrecarrer les autres actions internationales dans le continent noir, et en particulier celle de la Chine.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com  

 


Paris entend résoudre les tensions avec Alger « sans aucune faiblesse »

le chef de la diplomatie française, chef de la diplomatie française (Photo AFP)
le chef de la diplomatie française, chef de la diplomatie française (Photo AFP)
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  • Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ».
  • « L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

PARIS : Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ». Il s'exprimait au lendemain d'un entretien entre les présidents français et algérien, qui visait à renouer le dialogue après huit mois de crise diplomatique sans précédent.

« Les tensions entre la France et l'Algérie, dont nous ne sommes pas à l'origine, ne sont dans l'intérêt de personne, ni de la France, ni de l'Algérie. Nous voulons les résoudre avec exigence et sans aucune faiblesse », a déclaré Jle chef de la diplomatie française devant l'Assemblée nationale, soulignant que « le dialogue et la fermeté ne sont en aucun cas contradictoires ».

« L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

Les Français « ont droit à des résultats, notamment en matière de coopération migratoire, de coopération en matière de renseignement, de lutte contre le terrorisme et au sujet bien évidemment de la détention sans fondement de notre compatriote Boualem Sansal », a affirmé le ministre en référence à l'écrivain franco-algérien condamné jeudi à cinq ans de prison ferme par un tribunal algérien. 


Algérie: Macron réunit ses ministres-clés au lendemain de la relance du dialogue

Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
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  • Emmanuel Macron  réunit mardi plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune
  • Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales.

PARIS : Emmanuel Macron  réunit mardi à 18H00 plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue, a appris l'AFP de sources au sein de l'exécutif.

Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales après des mois de crise, selon le communiqué conjoint publié lundi soir.

Le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, effectuera de même une visite prochainement pour relancer la coopération judiciaire.

Le communiqué ne mentionne pas en revanche le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, figure du parti de droite Les Républicains, partisan d'une ligne dure à l'égard de l'Algérie ces derniers mois, notamment pour obtenir une nette augmentation des réadmissions par le pays de ressortissants algériens que la France souhaite expulser.

Bruno Retailleau sera présent à cette réunion à l'Élysée, avec ses deux collègues Barrot et Darmanin, ainsi que la ministre de la Culture, Rachida Dati, et celui de l'Économie, Éric Lombard, ont rapporté des sources au sein de l'exécutif.

 Dans l'entourage du ministre de l'Intérieur, on affirme à l'AFP que si la relance des relations décidée par les deux présidents devait bien aboutir à une reprise des réadmissions, ce serait à mettre au crédit de la « riposte graduée » et du « rapport de force » prônés par Bruno Retailleau. 


Algérie: la relance de la relation décriée par la droite

Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle  afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF).
  • Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

PARIS : La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF), Laurent Wauquiez déplorant « une riposte très provisoire » et Éric Ciotti, allié du RN, dénonçant une relation « insupportable » entre les deux pays.

« La riposte était très graduée et en plus très provisoire », a réagi Laurent Wauquiez sur X au lendemain de la conversation entre les présidents français Emmanuel Macron et algérien Abdelmadjid Tebboune, qui ont acté une relance de la relation bilatérale, après des mois de crise.

Lors de la réunion du groupe des députés LR, l'élu de Haute-Loire, qui brigue la présidence du parti face au ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, s'est dit convaincu que les autorités algériennes n'accepteront pas les OQTF.

« On va se retrouver dans 90 jours avec les OQTF dangereux qui seront dans la nature. Nous ne pouvons pas l'accepter », a déploré le député de Haute-Loire.

De son côté, Éric Ciotti, l'ancien président des LR alliés avec le RN, a directement ciblé le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau sur CNews, lui reprochant de n'avoir montré que « des petits muscles face à Alger ».

Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

« La relation privilégiée Macron-Algérie depuis 2016 perdure. Et cette relation est insupportable, parce qu'elle traduit un recul de notre pays. »

Les deux présidents, qui se sont entretenus le jour de l'Aïd el-Fitr marquant la fin du ramadan, ont marqué « leur volonté de renouer le dialogue fructueux », selon un communiqué commun.

La reprise des relations reste toutefois subordonnée à la libération de l'écrivain Boualem Sansal et à des enjeux de politique intérieure dans les deux pays.