Canada: démonstration de force à Ottawa des camionneurs contre les mesures sanitaires

Les partisans du Freedom Convoy protestent contre les restrictions sanitaires devant le Parlement, le 29 janvier 2022 à Ottawa. (Photo, AFP)
Les partisans du Freedom Convoy protestent contre les restrictions sanitaires devant le Parlement, le 29 janvier 2022 à Ottawa. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 30 janvier 2022

Canada: démonstration de force à Ottawa des camionneurs contre les mesures sanitaires

  • La police d'Ottawa (SPO) avait indiqué s'attendre à l'arrivée de huit convois rassemblant quelques milliers de véhicules et 10 000 manifestants
  • Ce mouvement de protestation est parti de l'ouest du pays la semaine passée: des dizaines de camionneurs organisés en convoi ont rallié Vancouver à Ottawa pour protester contre les mesures sanitaires

OTTAWA : Drapeaux canadiens en étendard, pancartes "Liberté" et slogans contre Justin Trudeau: des milliers de personnes et des centaines de camions ont bloqué samedi le centre de la capitale Ottawa pour protester contre les mesures sanitaires.

Parti de la grogne des camionneurs contre l'obligation vaccinale imposée pour franchir la frontière entre le Canada et les Etats-Unis, le mouvement s'est ensuite étendu à des revendications plus larges.

"Je veux que tout cela cesse, toute cette dérive sanitaire. Les mesures sont maintenant injustifiées", estime Philippe Castonguay, entrepreneur de 31 ans.

Venu du nord du Québec, à sept heures de route d'Ottawa, il juge que "l'obligation vaccinale nous emmène vers une nouvelle société pour laquelle on n'a jamais voté".  

Autour, sous les bureaux du Premier ministre Justin Trudeau, malgré le froid polaire, une foule bigarrée s'est réunie dans le calme: des familles, des jeunes criant "Freedom" ("liberté"), des plus vieux avec des casseroles.

Un peu plus loin, les klaxons et les moteurs rugissants des centaines de camions et de pickups qui ont rejoint la capitale se font entendre non stop.

La police d'Ottawa (SPO) avait indiqué s'attendre à l'arrivée de huit convois rassemblant quelques milliers de véhicules et 10 000 manifestants.

Ce mouvement de protestation est parti de l'ouest du pays la semaine passée: des dizaines de camionneurs organisés en convoi ont rallié Vancouver à Ottawa pour protester contre les mesures sanitaires et notamment l'obligation vaccinale pour les chauffeurs routiers.

Depuis mi-janvier, le Canada et les Etats-Unis imposent la vaccination aux camionneurs qui traversent la frontière entre les deux pays, la plus longue du monde avec près de 9 000 km.

«Fin des restrictions»

"Tout cela c'est pour la liberté, pas seulement pour les camionneurs. Nous devons avoir le choix! Nous ne devons pas nous faire vacciner pour pouvoir travailler", explique Stephen Penderness, 28 ans, chauffeur routier de l'Ontario et non vacciné.

"Je veux que les gouvernements lèvent les mesures, comme cela se fait dans d'autres pays. Maintenir les restrictions c'est inutile", estime Angela Bernal, enseignante à la retraite de 67 ans.

Une grande partie de la colère des manifestants visait personnellement le Premier ministre canadien et de nombreux manifestants arborent des pancartes anti-Trudeau.

Les abords du Parlement ont été placés sous haute surveillance par les forces de l'ordre qui laissaient toutefois circuler la foule. Les autorités avaient indiqué craindre des débordements pendant cette manifestation décrite comme "unique, à risque et conséquente" par le chef de la police, Peter Sloly.

"Il y aura un petit groupe de personnes qui constituent une menace pour elles-mêmes, les unes pour les autres et pour les Canadiens", s'est inquiété Justin Trudeau lors d'une entrevue vendredi avec la presse canadienne.

"Les Canadiens ne sont pas représentés par cette minorité très troublante de Canadiens, petite, mais très bruyante, qui s'en prend à la science, au gouvernement, à la société", a-t-il ajouté.

D'après les médias canadiens, M. Trudeau et sa famille ont été escortés hors de leur domicile vers un lieu tenu secret dans la capitale canadienne.

Les élus avaient reçu des appels à la prudence, après des messages menaçants sur les réseaux sociaux.

Les camionneurs canadiens ont reçu jeudi le soutien du milliardaire américain et patron de Tesla Elon Musk, qui a tweeté: "Les camionneurs canadiens assurent."

A ce jour, 82% des Canadiens de 5 ans et plus sont vaccinés contre la Covid-19, et plus de 90% des adultes.

Estimant que la "vaste majorité" des chauffeurs de poids lourds est vaccinée au Canada, l'Alliance Canadienne du Camionnage, importante association du secteur, a "fortement désapprouvé" cette manifestation.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.