RIYAD: Une entreprise française de construction et de conception a ouvert mardi son siège régional à Riyad, dans le cadre d'un partenariat à égalité de parts avec la holding saoudienne Zuhair al-Habib Group.
Connue pour ses cloisons écologiques, la décision de Clestra Hauserman d'ouvrir un bureau régional dans la capitale intervient un an après l'annonce par le prince héritier, Mohammed ben Salmane, du plan Stratégie 2030 de Riyad.
«L'Arabie saoudite est notre plus grand marché et depuis cette année, je peux dire que 80 % de notre activité se concentre ici», a déclaré Farid Habbas, directeur Moyen-Orient de Clestra Hauserman.
«C'était une décision naturelle pour l'entreprise qui nous réjouit et pour laquelle nous étions prêts. Notre entreprise aura désormais un accès direct à l'économie locale, ce qui nous permettra de bénéficier d’opportunités financières et géographiques», indique-t-il à Arab News.
Clestra Hauserman, qui était basée à Dubaï, rejoint ainsi plus de quarante multinationales qui s’installent à Riyad.
Le plan comprend une politique stipulant que le gouvernement et les institutions soutenues par l'État ne signeront plus de contrats avec des entités étrangères à partir de 2024, à moins que leur siège régional ne soit basé dans le Royaume.
Cette politique, qui a ouvert la voie à un programme d'attraction des sièges régionaux, vise à faire de «Riyad l'une des dix plus grandes économies urbaines» au monde.
Créée en 1913, l'entreprise française, spécialisée dans la fabrication et la pose de cloisons préfabriquées démontables, est implantée dans la région depuis plus de quarante ans. Son premier projet en Arabie saoudite a été réalisé avec Aramco dans les années 1970 et l'entreprise a étendu depuis sa présence régionale avec des projets d'aéroport et de nombreux bâtiments éducatifs et bureaux d'entreprise dans toute la région du Golfe.
Le groupe Clestra Hauserman possède désormais des bureaux en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis (EAU), au Qatar, au Koweït et à Oman.
«Chez Clestra, nous développons et nous concevons nos produits à partir de zéro, puis nous aménageons complètement les bâtiments vides du début à la fin des travaux», explique Farid Habbas à Arab News. «Notre travail s'étend à la maintenance et aux services après-vente pour tous nos clients, où nous pouvons être sur place pour tout réglage nécessaire dans les vingt-quatre heures.»
M. Habbas précise que la particularité de leurs produits réside dans leur capacité à être déplacés, qu’il a comparée au système de blocs mobiles fabriqué par Lego – la taille des cloisons peut facilement être ajustée en ajoutant ou en supprimant des panneaux.
«Nous ne vendons pas seulement un produit, nous proposons une solution. Nous pensons que l'Arabie saoudite a besoin du type de flexibilité que nous offrons avec nos produits et notre expertise, sans parler de l’aspect durable de nos cloisons utilisables indéfiniment.»
L'un de leurs chantiers les plus remarquables est celui de l'université King Saud, qui compte plus de deux cents kilomètres de cloisons fabriquées par l'entreprise française, utilisées depuis plus de quarante ans – ce qui témoigne de la durabilité du produit, dont le secret réside dans l’acier et l’aluminium.
Farid Habbas ajoute que l'entreprise prévoit d'ouvrir une petite usine dans un premier temps, suivie d'une plus grande dans un deuxième temps, en plus d’ateliers visant à fournir des connaissances, une expertise et une formation aux employés, une décision qui devrait entraîner la création de nombreux emplois.
Fahad al-Rasheed, PDG de la Commission royale pour la ville de Riyad, a déclaré que d'ici à 2030, le programme du siège régional apportera 18 milliards de dollars (1 dollar = 0,90 euro) à l'économie locale et permettra la création de quelque 30 000 nouveaux emplois.
Depuis l'annonce de la Vision saoudienne 2030, ainsi que de plans tels que la stratégie de Riyad 2030 et la stratégie nationale d'investissement, la métropole est reconnue comme un centre régional pour les entreprises, le commerce et les nombreuses possibilités d'investissement.