LONDRES: L’envoyé américain au Yémen, Tim Lenderking, s’est entretenu à Londres avec de hauts responsables du Royaume-Uni et du Golfe, dans le cadre de sa première tournée de 2022 visant à redynamiser les efforts de paix en coordination avec l’ONU.
Lors des entretiens avec le ministre britannique du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, James Cleverly, les deux responsables ont souligné qu'ils étaient «déterminés à travailler ensemble pour faire avancer une résolution durable du conflit au Yémen, aider à stabiliser l'économie et soutenir des mesures urgentes afin d’atténuer la crise humanitaire».
L'émissaire américain a également participé à une réunion du Quint organisée par le Royaume-Uni dans le but de discuter de la situation au Yémen avec de hauts représentants d'Arabie saoudite, des Émirats arabes unis, d'Oman et de Grande-Bretagne, ainsi qu'avec l'envoyé spécial de l'ONU, Hans Grundberg.
Lenderking s’est rendu à Riyad, aux Émirats arabes unis et à Oman la semaine dernière, où il s'est concentré sur le besoin urgent d’une désescalade et de la protection de tous les civils, sur la nécessité d’amener les parties à soutenir un processus de paix inclusif dirigé par l'ONU et sur la nécessité de faire davantage pour assurer la stabilité économique, l'accès à l'aide humanitaire et les pénuries de carburant, a déclaré un porte-parole du département d'État à Arab News.
Important meeting with US Special Envoy for Yemen @LenderkingTim today to discuss how we, the international community, can support @OSE_Yemen and all parties in working toward peace in #Yemen. pic.twitter.com/XOdVb1vtrl
— James Cleverly?? (@JamesCleverly) January 26, 2022
Sa visite intervient alors que la milice Houthi soutenue par l'Iran a intensifié ses attaques transfrontalières contre des zones peuplées d'Arabie saoudite et a tenté de frapper la capitale des Émirats arabes unis à deux reprises au cours des deux dernières semaines. Les Houthis ont également poursuivi leur offensive brutale sur la province yéménite de Marib, qui a servi de refuge à des millions de personnes déplacées à l'intérieur du pays qui fuient les combats depuis le début du conflit en 2014.
Les États-Unis se sont engagés à plusieurs reprises à continuer de travailler avec leurs partenaires dans la région, notamment l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, pour les aider à se défendre contre ces déplorables attaques des Houthis, a signalé le département d'État.
Cependant, l'augmentation des appels des alliés régionaux fait pression sur l'administration du président américain, Joe Biden, pour qu'elle réinscrive les Houthis sur la liste des organisations terroristes, un an après avoir annulé une décision de dernière minute de l'ancien président Donald Trump de désigner la milice comme organisation terroriste.
«Nous continuerons à travailler avec nos alliés et partenaires dans la région, surtout pour promouvoir la responsabilité des Houthis, des dirigeants houthis qui sont à l'origine de ces attaques terroristes», a affirmé le département d'État.
Il a ajouté que la reclassification des Houthis en tant qu’«organisation terroriste internationale» est «en cours d'examen» et que Washington devraient prendre des mesures supplémentaires, notamment des sanctions, pour tenir les leaders houthis responsables.
Mais lorsque interrogé par Arab News sur la possibilité que l'administration Biden introduise la milice dans la liste des organisations terroristes, il a répondu: «Les États-Unis restent déterminés à améliorer la situation humanitaire au Yémen et devraient examiner pleinement les implications humanitaires.»
“The recent escalation of violence in the region poses a threat to all, and we must all work together to press the parties to return to dialogue,” #USEnvoyYemen Lenderking said in a meeting with Omani FM @badralbusaidi. @USEmbMuscat pic.twitter.com/QititoEAzL
— U.S. State Dept - Near Eastern Affairs (@StateDept_NEA) January 26, 2022
Le porte-parole du département d'État, Ned Price, avait aussi déclaré qu'il n'allait pas relâcher leurs efforts pour désigner les dirigeants et entités houthis impliqués dans des offensives militaires qui menacent les civils et la stabilité régionale et perpétuent le conflit, qui sont responsables de certaines des violations des droits de l'homme ou du droit humanitaire international.
«Lorsque vous parlez de la crise humanitaire, il y a un acteur qui est principalement responsable de la souffrance du peuple yéménite, de la souffrance généralisée du peuple yéménite. Et ce sont les Houthis», a expliqué Price aux journalistes lors d'un point de presse.
Il a ajouté qu'ils vont utiliser tous les outils appropriés pour demander des comptes aux Houthis.
Le département d'État a réitéré la condamnation américaine des attaques houthies contre l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis et a souligné qu'il restait déterminé à résoudre le conflit yéménite.
«Aider à faire avancer une résolution durable qui mette fin au conflit au Yémen, améliore la vie des Yéménites et crée un espace permettant aux Yéménites de déterminer collectivement leur propre avenir reste une priorité absolue de la politique étrangère américaine», a-t-il soutenu.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com