LONDRES : Les loyers au Royaume-Uni se sont envolés l'an dernier à une vitesse record, et la hausse devrait se poursuivre en 2022, quoique plus modérée, selon une analyse du site de petites annonces immobilières Rightmove.
"Les loyers moyens ont progressé au rythme le plus rapide jamais enregistré et s'élèvent désormais à 1 068 livres (presque 1 300 euros) par mois à l'extérieur de Londres", soit une hausse de 9,9% en un an, a annoncé Rightmove dans un communiqué.
À Londres, les loyers ont atteint un nouveau record de 2 142 livres (plus de 2 500 euros) par mois en moyenne, soit une hausse de 10,9%. Les loyers dans la capitale britannique ont dépassé pour la première fois leurs niveaux pré-pandémie.
Brexit : Londres finance moins les régions britanniques que l'UE, selon un rapport parlementaire
Le fonds de rééquilibrage en faveur des régions au Royaume-Uni, créé par le gouvernement de Boris Johnson après le Brexit, "n'apporte que 60%" de l'argent auparavant fourni par l'Union européenne avant la sortie britannique de l'UE, affirme un rapport parlementaire jeudi.
"Le gouvernement a affirmé que le Fonds du Royaume-Uni pour une prospérité partagée serait le successeur des Fonds d'investissement structurels de l'UE", relève ce rapport de la commission parlementaire au Trésor.
Boris Johnson, dans sa campagne pour le Brexit, affirmait que les fonds de l'UE seraient au moins égalés par le Royaume-Uni redevenu indépendant.
Toutefois, le gouvernement britannique, qui a fait du rééquilibrage régional (levelling up) l'un de ses chevaux de bataille, "n'apporte que 60% de l'argent fourni par les fonds de l'UE", notent les auteurs du rapport.
"Si le nouveau fonds est censé être l'une des pièces maîtresses des ambitions gouvernementales, il est étonnant de voir la taille de ce fonds réduit de la sorte", insistent-ils.
Le rapport enjoint par ailleurs le gouvernement pro-Brexit conservateur de Boris Johnson a donner "plus de détails sur la façon dont le rééquilibrage régional va être mesuré et réalisé" et avertit que "rebaptiser des programmes existants ne va pas avoir l'impact recherché".
Downing Street avait notamment annoncé 7 milliards de livres fin octobre pour la rénovation des trains et bus, dont il était ressorti par la suite qu'une grande partie des fonds avaient déjà été alloués et annoncés auparavant.
Beaucoup de régions ou villes britanniques ont largement dépendu des fonds européens avant le Brexit pour leurs investissements et réaménagements, notamment les régions désindustrialisées.
La pandémie avait fait drastiquement chuter les loyers londoniens en 2020, de près de 6,4%, alors que les locataires, échaudés par les confinements "s'éloignaient de la capitale" et "cherchaient plus d'espace à l'extérieur des villes".
Mais un an plus tard, Londres "a retrouvé sa popularité et les propriétaires ont pu négocier des loyers plus élevés", analyse Rightmove.
La hausse des loyers l'an dernier a été tirée par un déséquilibre entre l'offre et la demande: le nombre de locataires cherchant un logement a augmenté de 32% en un an au Royaume-Uni tandis que le nombre de propriétés disponibles a été divisé par deux.
Le site de petites annonces prévoit que les loyers augmenteront encore de 5% en 2022.
"La demande des locataires continue à être très élevée, ce qui signifie que le déséquilibre entre l'offre et la demande se poursuivra jusqu'à ce qu'il y ait davantage de choix sur le marché", selon Tim Bannister, directeur des données immobilières de Rightmove.
Pour autant "les propriétaires comprennent l'importance d'avoir un bon locataire sur le long terme, et il y a des limites à ce que ces derniers peuvent se permettre de payer, ce qui empêchera les loyers de croître au rythme que nous avons vu l'an dernier", estime-t-il.