Une enquête révèle l'ampleur de l’islamophobie en Grande-Bretagne

Une femme musulmane passant devant l'entrée de la East London Mosque, à Whitechapel, dans l'est de Londres. (Fichier/AFP)
Une femme musulmane passant devant l'entrée de la East London Mosque, à Whitechapel, dans l'est de Londres. (Fichier/AFP)
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Publié le Jeudi 27 janvier 2022

Une enquête révèle l'ampleur de l’islamophobie en Grande-Bretagne

Une femme musulmane passant devant l'entrée de la East London Mosque, à Whitechapel, dans l'est de Londres. (Fichier/AFP)
  • Plus d'un Britannique sur quatre est convaincu de l’existence au Royaume-Uni de «zones interdites» où la charia est en vigueur
  • Zara Mohammed: «Il est important de documenter l'islamophobie et de partager les données avec les décideurs politiques pour qu’un changement se produise»

LONDRES: Mardi, un chef de file musulman britannique a déclaré que les résultats d'une enquête sur l'islamophobie avaient mis en évidence «la nature omniprésente de ce problème» en Grande-Bretagne. 

L'étude, conduite par des chercheurs de l'université de Birmingham, a révélé que l'islamophobie était devenue «un sujet de conversation acceptable», considéré  comme approprié dans une discussion polie et socialement admissible. 

Intitulée «The Dinner Table Prejudice: Islamophobia in Contemporary Britain», l'enquête a révélé que les musulmans étaient le deuxième groupe le moins apprécié au Royaume-Uni après les voyageurs gitans et irlandais, 25,9 % des Britanniques ayant un sentiment négatif envers les musulmans et 9,9 % très négatif.  

S'exprimant lors du lancement du rapport, Zara Mohammed, première femme  secrétaire générale du Conseil musulman de Grande-Bretagne (MCB), a déclaré que l'islamophobie était bien réelle, contrairement à ce que certaines personnes pensaient, et qu'elle avait un impact sur tous les secteurs de la société. 

«Je pense que ce qui est excellent dans ce rapport et les preuves qu’il apporte, c'est qu'il nous montre la nature omniprésente du problème, mais aussi que les musulmans comptent parmi les personnes les moins appréciées de la population.» 

«Au cours de ma première année en tant que secrétaire générale du MCB, ce que nous avons constaté est malheureusement un environnement qui devient notablement de plus en plus hostile pour les musulmans britanniques. «C'est la façon réelle dont les musulmans sont perçus dans la Grande-Bretagne de tous les jours en 2022», a-t-elle ajouté. 

Plus d'une personne sur quatre interrogée pour l'enquête, et près de la moitié des partisans du Parti conservateur et de ceux qui ont voté pour le Brexit, sont convaincus de l’existence au Royaume-Uni de «zones interdites» où la charia est en vigueur. 

Parmi les personnes interrogées, 26,5% conviennent qu’«il y a des zones en Grande-Bretagne qui sont régies par la charia où les non-musulmans ne peuvent pas entrer», selon l'étude. Parmi les électeurs du Parti conservateur et ceux qui ont choisi de quitter l'UE, ce chiffre monte à 43,4%. 

En outre, 36,3 % des Britanniques considèrent que «l'islam menace le mode de vie britannique», 18,1 % soutenant, et 9,5 % soutenant fortement l'idée d'interdire toute migration musulmane vers le Royaume-Uni. 

Les Britanniques reconnaissent leur ignorance concernant la plupart des religions non chrétiennes, la majorité d’entre eux déclarant ne pas être certains de la façon dont les textes juifs (50,8 %) et sikhs (62,7 %) sont enseignés. 

«Cependant, dans le cas de l'islam, les personnes se sentent plus confiantes pour porter un jugement, avec seulement 40,7 % d'avis incertains. Ceci en dépit du fait que les gens sont beaucoup plus susceptibles de considérer de manière erronée que l’islam est «totalement» littéraliste, sans interprétation. Les préjugés envers l'islam ne sont donc pas simplement de l'ignorance, mais un manque d’informations et de la méconnaissance», ajoute l'étude. 

Zara Mohammed a salué les preuves théoriques contenues dans des rapports comme le dernier en date, rédigé par Stephen Jones et Amy Unsworth. Elle a indiqué qu'il était important de documenter le problème et de partager les données avec les décideurs politiques. «D'une certaine manière, cela permet aux communautés musulmanes de dire: "Ne pensez pas que c'est dans votre tête, quelque chose doit vraiment changer."» 

«Les propres preuves du gouvernement sur les crimes de haine ont révélé que 40% de toutes les personnes confrontées à ces actes étaient des musulmans. C'est réellement un vrai problème et j'espère que grâce au travail du professeur Jones, nous pourrons tous en parler et nous en servir dans nos campagnes, notre activisme et nos conversations», a poursuivi la secrétaire générale du MCB. 

«Alors que l'islamophobie est certainement devenue un sujet de conversation acceptable, il est temps pour nous de pouvoir aller de l'avant et d'apporter un réel changement, et le MCB reste déterminé à le faire», a-t-elle également affirmé. 

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La députée Nousrat Ghani prenant la parole lors d'une session au Parlement à Londres, en Grande-Bretagne. (Fichier/Reuters) 

Le lancement de l'enquête a coïncidé avec les gros titres de l'actualité sur les affirmations de la députée britannique musulmane du parti, Nousrat Ghani, qui a  expliqué que sa religion a été invoquée comme raison pour justifier son limogeage comme ministre du gouvernement en 2020. 

Elle a affirmé qu'on lui avait dit que «le fait d’être musulmane avait été soulevé comme un problème» lors d'une réunion, et que son «statut de femme ministre musulmane mettait ses collègues mal à l'aise». 

«C'était comme si j’avais reçu un coup de poing dans le ventre. Je me sentais humiliée et impuissante», a-t-elle ajouté. Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a ordonné une enquête du Cabinet sur ces allégations. 

Concernant les allégations de Ghani, Mme Mohammed a précisé qu'elles «ont mis en relief à quel point le problème de l'islamophobie était systémique et institutionnel. Le choc est violent et profond». 

Elle a assuré que l'islamophobie «n'est pas seulement dans nos têtes. Nous venons de voir ce week-end comment cela joue un rôle au cœur de la politique». 

«Que fait-on concrètement  Quelle est l'approche des décideurs pour résoudre le problème?», s’est-elle interrogée. 

Elle a expliqué que le MCB s'était efforcé de faire pression pour l'adoption d'une définition de l'islamophobie élaborée par le Groupe parlementaire multipartite sur les musulmans britanniques (APPG). 

Selon la définition de l'APPG, l'islamophobie est enracinée dans le racisme et constitue un type de racisme ciblant l’expression d’être musulman ou la manière dont sont perçus les musulmans. La définition a été largement approuvée par les communautés musulmanes, les partis politiques et la société civile. 

Cependant, le Parti conservateur au pouvoir a rejeté la définition de l'APPG en 2019 et déclaré qu'il avait besoin de «davantage de réflexion». 

Le regretté James Brokenshire, secrétaire britannique aux Communautés à cette période, a déclaré à la Chambre des Communes que la définition de l'APPG n'était pas conforme à la loi de 2010 sur l'égalité, et que deux conseillers seraient nommés pour proposer une définition adéquate. 

Cependant, un imam nommé par les ministres comme conseiller clé sur l'islamophobie, a affirmé lundi qu'il avait été ignoré par le 10, Downing Street et par Michael Gove, secrétaire d'État britannique au Logement, aux Communautés et au Gouvernement local. 

L'imam Qari Asim, à qui l’on a demandé d'aider à élaborer une définition de l'islamophobie, a déclaré au Times qu'il n'avait pas reçu de réponses aux courriels et aux lettres qu'il avait envoyés au gouvernement plus de deux ans après sa nomination. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.