NOISY-LE-SEC:Cinq morts, une femme et quatre jeunes enfants, et trois blessés graves: les enquêteurs tentaient samedi d'éclaircir les circonstances d'un fait divers sanglant qui s'est noué dans un pavillon de banlieue parisienne et serait possiblement lié à un différend familial.
Selon les éléments et témoignages recueillis par l'AFP, le drame s'est produit en début de matinée dans un pavillon de Noisy-le-Sec, en Seine-Saint-Denis, où étaient réunies deux fratries d'une même famille d'origine sri-lankaise.
Pour des raisons inconnues, un des hommes a attaqué à l'arme blanche plusieurs membres de la famille, tuant une femme et quatre enfants âgés, selon une source policière, de moins de 2 ans à 14 ans.
Le parquet de Bobigny a évoqué un crime «intrafamilial» aux circonstances encore floues, qui a également laissé trois personnes grièvement blessées, dont le possible auteur des faits. Deux adolescents ont été plus légèrement atteints.
«Je suis intervenu en premier car j'ai entendu des cris et des sanglots, j'ai sonné à la porte mais ça ne répondait pas. Entretemps, un des fils est passé par la fenêtre de la cuisine au rez-de-chaussée, la tête en sang, il m'a dit que son oncle pétait une durite, devenait fou et tapait sur tout le monde au marteau et avait enfermé la famille à clé dans la maison», a raconté à l'AFP un habitant du pavillon voisin, sous couvert de l'anonymat.
«J'ai essayé de casser la porte mais je n'arrivais pas. Je me suis cassé un doigt», a ajouté, sous le choc, cet homme, qui a été entendu comme témoin par les enquêteurs dans l'après-midi.
Selon d'autres déclarations, le jeune garçon s'est ensuite réfugié dans un bar du quartier, le Rond-point, pour appeler à l'aide.
«Un jeune de 13 ans est venu en panique autour de 8h45, du sang sur la tête. Il m'a dit: mon oncle me poursuit avec un marteau, il était affolé», a raconté à l'AFP le gérant du bar, Mohamed Hemani. «Je l'ai protégé, personne n'était derrière lui, il m'a dit que ses soeurs étaient enfermées dans l'appartement avec une tierce personne. Je l'ai soigné et appelé les secours et la police».
Cellule psychologique
Dans ce quartier proche de la gare du RER, où un périmètre de sécurité avait été établi, plusieurs témoins étaient sous le choc.
«C'était une famille sans histoire, exemplaire. Je n'arrive pas à y croire», a déclaré à l'AFP le maire PCF de la ville, Olivier Sarrabeyrouse, élu depuis quelques mois, et qui avait été l'instituteur de plusieurs de ces enfants. La famille était, selon lui, présente en France depuis plusieurs années.
Le propriétaire d'un autre bar, le Petit-Noisy, situé à une dizaine de mètres du drame, évoquait lui un récent différend dans la famille qu'il pensait sans lendemain.
«Je connaissais le père, très calme et gentil, il venait au café parfois, ils sont arrivés il y a un ou deux ans», a-t-il raconté à l'AFP, sous couvert de l'anonymat. «La semaine dernière, il y avait déjà eu un différend familial dans cette famille, la police était venue et ça s’est calmé depuis».
La ville va mettre en place une cellule psychologique pour les enfants et les familles, a annoncé le maire.
La police judiciaire est en charge de l'enquête.