Prix de l'électricité: grève massive chez EDF contre les mesures gouvernementales

Cette photo prise à Cordemais Lavau-sur-Loire, dans l'ouest de la France, le 11 janvier 2022, montre le soleil se levant sur la centrale électrique au charbon de la multinationale française EDF. (Photo, AFP)
Cette photo prise à Cordemais Lavau-sur-Loire, dans l'ouest de la France, le 11 janvier 2022, montre le soleil se levant sur la centrale électrique au charbon de la multinationale française EDF. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 26 janvier 2022

Prix de l'électricité: grève massive chez EDF contre les mesures gouvernementales

  • Sans intervention pour obliger EDF à fournir de l'électricité à des prix plus bas, le gouvernement affirme que 150 entreprises françaises auraient pu fermer en raison de la flambée des prix de l'électricité
  • Les tarifs réglementés auraient bondi de 45% le 1er février, selon le régulateur, qui calcule des hausses annuelles en fonction des prix du marché

PARIS : Plus de 40% des salariés d'EDF ont fait grève ce mercredi contre la demande de l'Etat de vendre davantage d'électricité à bas prix à ses concurrents afin de contenir la facture d'électricité des ménages et des entreprises, une décision dont ils craignent les conséquences pour la santé du groupe.

Cette participation au mouvement, d'un niveau inédit depuis de nombreuses années selon des sources syndicales, s'est élevée sur la journée à "42,72% de l'effectif total", selon le groupe. 

A titre de comparaison, les derniers mouvements d'envergure, contre un projet de réorganisation du groupe, avaient été suivis par 20% des effectifs en 2021 et par un peu plus de 25% en 2020.

Selon l'intersyndicale, plus d'un salarié sur deux (51%) sur l'effectif présent mercredi a cessé le travail, la direction se basant selon elle sur l'effectif total, "qui prend en compte les personnes qui sont en arrêt-maladie, congés", a indiqué à l'AFP Amélie Henri, de la CFE-Unsa énergies.

L'intersyndicale doit se réunir jeudi matin pour décider des suites du mouvement, selon la CGT, qui a d'ores et déjà exprimé le souhait d'autres journées d'action, sauf revirement du gouvernement.

Devant la flambée des prix de l'énergie, le gouvernement a pris des mesures pour contenir les factures et honorer sa promesse de limiter à 4% l'augmentation des tarifs réglementés de l'électricité en 2022, à quelques semaines de l'élection présidentielle. 

Le gouvernement multiplie depuis fin septembre les décisions contre la hausse générale des prix de l'énergie, avec un "bouclier tarifaire" sur le gaz, une indemnité pour compenser l'inflation notamment de l'essence, ou encore mardi un relèvement du barème de l'indemnité kilométrique.

Pour l'électricité, il a notamment demandé à EDF d'augmenter de 20% le volume d'électricité nucléaire vendu à prix réduit à ses concurrents cette année, pour le faire passer de 100 à 120 terrawattheures (TWh). Ce qui coûtera de l'ordre de 8 milliards d'euros au groupe.

Le PDG lui-même a fait part de son "choc", à un moment difficile pour EDF. 

Le groupe est déjà aux prises avec de nouveaux retards pour l'EPR de Flamanville (Manche) et avec un problème de corrosion sur des systèmes de sécurité dans plusieurs centrales.

Des rassemblements ont eu lieu mercredi devant des centrales nucléaires, comme à Gravelines (Nord).

"Nous, ce qu'on demande simplement, c'est de stopper cet Arenh" (Accès régulé à l'électricité nucléaire historique, le mécanisme qui permet à EDF de vendre son électricité à ses concurrents à bas coût), commentait auprès de l'AFP Franck Redondo, secrétaire du CSE EdF-CNPE de Gravelines. 

"Ou alors, on demande à Total, Direct Énergie, toute la clique, (...) d'investir dans le futur électrique français. Parce que c'est facile de recevoir du courant et de le vendre à bas coût mais d'investir en rien", a-t-il ajouté, devant la centrale, où une cinquantaine d'employés étaient réunis derrière une banderole : "Non au sacrifice d'EDF et la concurrence déloyale".

«Effort exceptionnel»

Le gouvernement, lui, estime qu'en tant que groupe détenu à 84% par l'Etat, il est normal qu'il contribue à l'effort pour limiter la hausse des tarifs.

"L'Etat est évidemment aux côtés d'EDF", a assuré le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal à l'issue du Conseil des ministres.

"Cet effort est exceptionnel et lié à des circonstances exceptionnelles", a indiqué de son côté Bercy, assurant que "l'Etat sera toujours, par tous les moyens nécessaires, aux côtés d'EDF et de ses salariés".

"D'un point de vue macroéconomique, on voit la dépendance croissante de la France, parce qu'on a abandonné une ambition nucléaire. On est en train de sacrifier EDF pour des mesures pré-électorales conjoncturelles", a critiqué David Lisnard, maire de Cannes (LR) et président de l'Association des maires de France, sur RMC-Info.

Sans les décisions gouvernementales, les tarifs réglementés auraient bondi de 45% le 1er février, selon le régulateur, qui calcule des hausses annuelles en fonction des prix du marché.

Fait rare, cette mesure a ému jusqu'aux plus hautes sphères de l'entreprise: dans un message interne aux cadres d'EDF, le PDG Jean-Bernard Lévy a vivement critiqué la décision du gouvernement, un "véritable choc", qu'il a "combattue".


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.