Macron décore l'ultime rescapé du massacre d'Oradour

Le président français Emmanuel Macron salue Robert Hebras, le dernier survivant du massacre de 1944, lors d'une cérémonie en hommage aux victimes du massacre au cimetière d'Oradour-sur-Glane, dans le centre de la France, le 25 janvier 2022.(AFP)
Le président français Emmanuel Macron salue Robert Hebras, le dernier survivant du massacre de 1944, lors d'une cérémonie en hommage aux victimes du massacre au cimetière d'Oradour-sur-Glane, dans le centre de la France, le 25 janvier 2022.(AFP)
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Publié le Mardi 25 janvier 2022

Macron décore l'ultime rescapé du massacre d'Oradour

  • Le 10 juin 1944, quatre jours après le Débarquement, 643 habitants d'Oradour, près de Limoges, avaient été massacrés par la division SS Das Reich qui rejoignait le front de Normandie dans une marche sanglante
  • Emmanuel Macron, déjà venu à deux reprises à Oradour en 2017, s'est également recueilli devant le monument à la mémoire des victimes dans le cimetière

ORADOUR-SUR-GLANE : Emmanuel Macron a décoré mardi de l'Ordre national du mérite Robert Hébras, 96 ans, le dernier rescapé du massacre de 643 habitants d'Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) par les nazis en 1944, en mettant en garde contre "l'oubli de l'Histoire".

"Vous êtes l'ultime témoin de cette tragédie qui faillit n'en laisser aucun", a déclaré le chef de l'Etat au cours d'une brève cérémonie dans une salle communale d'Oradour-sur-Glane en présence de Robert Hébras, de proches, d'habitants et de responsables d'associations, à l'occasion de la seconde journée de sa tournée dans le monde rural.

"Vous êtes un symbole de liberté, de dignité et de fraternité", a-t-il ajouté, en saluant "le travail de mémoire inlassable" qu'a fait celui qui a témoigné pendant des décennies du massacre du 10 juin 1944.

"Notre mémoire nationale ne s'éteindra pas car sans cesse nous rallumerons la flamme", a assuré Emmanuel Macron. Car "ceux qui font courir le risque de l'oubli nous engage sur un seul chemin, celui qui nous ferait prendre le risque de répéter cette histoire", a-t-il averti, sans citer de noms, à deux mois et demi de la présidentielle.

Le 10 juin 1944, quatre jours après le Débarquement, 643 habitants d'Oradour, près de Limoges, avaient été massacrés par la division SS Das Reich qui rejoignait le front de Normandie dans une marche sanglante.

Robert Hébras, garagiste de 19 ans, avait été l'un des six rescapés de la tuerie après avoir été mitraillé et laissé pour mort dans une grange, d'où il avait réussi à s'échapper malgré l'incendie. Il en est le dernier rescapé depuis le décès d'un autre survivant en 2016.

Le 4 septembre 2013, face à l'autel brisé de l'église, Robert Hébras avait été enlacé par les présidents français François Hollande et allemand Joachim Gauck. Un nouveau geste symbolique de la réconciliation franco-allemande après celui de François Mitterrand et Helmut Kohl, main dans la main en 1984 à Verdun.

Emmanuel Macron, déjà venu à deux reprises à Oradour en 2017, s'est également recueilli devant le monument à la mémoire des victimes dans le cimetière. Il était attendu à Berlin dans la soirée pour un dîner avec le chancelier allemand Olaf Scholz.

Jeudi, le Premier ministre Jean Castex se rendra avec les ministres de l'Intérieur et de la Culture à Auschwitz dans le cadre des commémorations du 77ème anniversaire de la libération du camp. Il sera accompagné de rescapés français, de représentants d'associations, de responsables religieux de la communauté juive ainsi que de collégiens et de lycéens.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.