AHUN: Interpellé par des jeunes dans la Creuse, Emmanuel Macron est revenu lundi sur des propos controversés, d'une part son « je traverse la rue » pour inciter les chômeurs à trouver un emploi et d'autre part sa récente allusion à des formations payantes à l'université.
Lors d'un échange entre le président et des jeunes à Ahun, Florian, 20 ans, lui a ressorti sa fameuse petite phrase de septembre 2018 lorsque le chef de l'Etat avait dit à un horticulteur au chômage: « je traverse la rue et je vous trouve un travail ».
« Quand vous dites: traversez la rue pour trouver du travail, mais quand vous avez en face de vous un panneau stop, qui vous dit que vous n'avez pas assez de temps de travail, pas d'expérience professionnelle, or pour l'avoir il faut travailler et pour travailler il faut de l'expérience, donc on tourne en rond », a dit le jeune homme.
« Beaucoup de secteurs offrent des emplois, donc normalement, quand on a de la bonne volonté... », a répliqué le président, citant la plateforme « un jeune une solution » et le développement de l'alternance.
« C'est un peu ça ce que je disais avec cette formule, qui était plus adaptée à Paris, où je me trouvais à ce moment-là qu'à ici, mais qui était totalement vraie à Paris. Pour qui est prêt à y aller, il y a du travail », a encore insisté le chef de l'Etat.
Autre sujet, qui a récemment suscité des critiques de ses adversaires pour 2022, ses récents propos sur la gratuité à l'université, où il jugeait intenable un système d'études supérieures « sans aucun prix » pour les étudiants mais avec un taux d'échec massif, sans autre explication.
Ses adversaires, de Valérie Pécresse à Yannick Jadot, l'ont accusé de vouloir augmenter les droits d'inscription.
« Contrairement à ce que j'ai pu lire partout dans la presse, je n'ai jamais dit ça », s'est écrié Emmanuel Macron, en assurant qu'il ne voulait pas « faire payer » les étudiants mais au contraire lutter contre la précarité.
« Je défie qui que ce soit de retrouver cette phrase qui est sortie partout. Il paraît qu'on est en campagne, et donc apparemment beaucoup de gens dans ce cas-là sortent des choses et vous font dire le contraire ».
« Ce que j'évoquais, c'est plutôt des formations professionnelles tout au long de la vie, que les universités vont devoir mettre en place et qui, elles, ont vocation à être payantes. Et qui vont permettre aux universités d'avoir ainsi des revenus et de fonctionner en se donnant plus de moyens », a-t-il expliqué.