NOUMÉA : L'armée française va acheminer depuis la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie un total de 50 tonnes de fret humanitaire aux îles Tonga, frappées le 15 janvier par une éruption volcanique suivie d'un tsunami, ont annoncé lundi les autorités françaises.
Sollicitée par les Tonga dans le cadre de l'accord de coopération FRANZ (France-Australie-Nouvelle-Zélande), la France a envoyé vers l'archipel des Tonga "deux patrouilleurs de la Marine nationale des forces armées en Nouvelle-Calédonie (FANC) et des forces armées en Polynésie française (FAPF)", selon un communiqué du Quai d'Orsay.
Vendredi, le patrouilleur Arago a appareillé depuis la Polynésie avec près de 40 tonnes d'aide. Et ce lundi, le patrouilleur La Glorieuse a quitté la Nouvelle-Calédonie avec près de 10 tonnes de fret, détaille le ministère des Armées dans un communiqué distinct.
Le fret contient notamment du matériel permettant de construire des abris d'urgence (500 tentes, des cordages, des outils), des kits d'hygiène et des lampes solaires. Les navires transportent également 10 000 litres d'eau potable ainsi que 2 000 rations alimentaires.
A la demande du gouvernement tongien, un avion Falcon Guardian de surveillance maritime effectuera aussi mardi un vol de reconnaissance au-dessus des îles de l'archipel encore isolées. Un avion de transport Casa transportera du fret vers Tonga mercredi et vendredi, ont précisé les armées.
"D'autres missions, par avion cette fois, sont prévues dans les jours à venir", avait précisé plus tôt lundi le commandant supérieur des Forces armées de la Nouvelle-Calédonie, le général Valéry Putz.
"Du fret sera acheminé par avion" cargo et le Guardian des FANC "effectuera, là encore à la demande des Tonga, un vol de reconnaissance au-dessus de l'archipel, car la situation de l'ensemble des 175 îles n'est pas encore connue", avait-il annoncé.
L'envoi d'hommes n'est pas prévu à ce stade. Le royaume de Tonga étant exempt de Covid, l'accès au territoire est très limité.
L'aide humanitaire, notamment de l'eau, acheminée par des avions militaires australiens, néo-zélandais et japonais, a commencé à arriver jeudi aux Tonga après que la principale piste d'atterrissage de l'archipel a finalement été débarrassée de l'épaisse couche de cendres qui la recouvrait.
L'éruption le 15 janvier du Hunga-Tonga-Hunga-Ha'apai a provoqué un tsunami qui a affecté plus de 80% des quelque 100 000 habitants que compte l'archipel, selon les Nations unies.
La puissance de l'éruption aux Tonga supérieure à des centaines d'Hiroshima, selon la Nasa
La force de l'éruption volcanique aux îles Tonga le 15 janvier a dépassé la puissance de la bombe atomique d'Hiroshima, ont déclaré des scientifiques de la NASA, tandis que les survivants de cette catastrophe décrivaient lundi un choc qui leur a "secoué le cerveau".
Selon l'observatoire de la Terre de la NASA, le volcan Hunga Tonga-Hunga Ha'apai a craché un champignon de fumée atteignant 40 kilomètres de haut lors de l'éruption qui a été entendue jusqu'en Alaska, à plus de 9 000 km de là, et a déclenché un tsunami.
La Nasa a déclaré que l'éruption était plusieurs centaines de fois plus puissante que la bombe atomique américaine larguée sur la ville japonaise d'Hiroshima en août 1945, dont la puissance était estimée à environ 15 kilotonnes (15 000 tonnes) de TNT.
"Nous pensons que la quantité d'énergie libérée par l'éruption était équivalente à une quantité de TNT comprise entre 5 et 30 mégatonnes (5 à 30 millions de tonnes)", a déclaré le scientifique de la Nasa Jim Garvin dans la publication parue dimanche soir.
L'agence a déclaré que l'éruption avait "anéanti" l'île volcanique située à environ 65 kilomètres au nord de Nuku'alofa, la capitale des Tonga.
Elle a recouvert d'une couche de cendres toxiques le royaume insulaire qui compte environ 100 000 habitants, empoisonnant l'eau potable, détruisant les cultures agricoles et anéantissant complètement au moins deux villages.
Il a également fait au moins trois victimes à Tonga et entraîné la mort par noyade de deux baigneurs au Pérou dont les côtes ont été frappées par des vagues exceptionnelles à cause de l'éruption.
Une "urgence environnementale" de 90 jours a été annoncée par les autorités péruviennes pour la zone côtière endommagée par le déversement de 6 000 barils de pétrole brut il y a une semaine, une marée noire qui continue de s'étendre et désespère les habitants.
Aux Tonga, l'ampleur des dégâts reste incertaine, les communications étant toujours interrompues.
Le choc "dépasse de loin tout ce que les gens d'ici ont pu connaître", a déclaré à l'AFP la journaliste Mary Lyn Fonua, basée à Nuku'alofa.
"L'onde de choc de l'éruption nous a tout simplement secoué le cerveau", a-t-elle déclaré, ajoutant que la couche de fine cendre grise qui recouvre tout rend toujours la vie difficile aux habitants.
"Elle s'infiltre partout", dit-elle. "Cela vous irrite les yeux, vous avez des plaies au coin de la bouche, tout le monde a les ongles noircis. Nous avons l'air d'un tas de crasseux".
Les forces de défense japonaises, néo-zélandaises et australiennes ont commencé à livrer des secours d'urgence, notamment de l'eau, tout en maintenant de stricts protocoles contre le Covid-19 pour préserver l'archipel de la pandémie.
L'aide humanitaire, notamment de l'eau, acheminée par des avions militaires australiens, néo-zélandais et japonais, a commencé à arriver jeudi aux Tonga après que la principale piste d'atterrissage de l'archipel a finalement été débarrassée de l'épaisse couche de cendres qui la recouvrait.
L'éruption le 15 janvier du Hunga-Tonga-Hunga-Ha'apai a provoqué un tsunami qui a affecté plus de 80% des quelque 100 000 habitants que compte l'archipel, selon les Nations unies.