Tonga : la France envoie du fret depuis la Nouvelle-Calédonie

Vue aérienne d'équipes de nettoyage travaillant pour enlever le pétrole d'une plage annexée à la station balnéaire d'Ancon, au nord de Lima, le 22 janvier 2022.(AFP)
Vue aérienne d'équipes de nettoyage travaillant pour enlever le pétrole d'une plage annexée à la station balnéaire d'Ancon, au nord de Lima, le 22 janvier 2022.(AFP)
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Publié le Lundi 24 janvier 2022

Tonga : la France envoie du fret depuis la Nouvelle-Calédonie

  • Vendredi, le patrouilleur Arago a appareillé depuis la Polynésie avec près de 40 tonnes d'aide
  • Le fret contient notamment du matériel permettant de construire des abris d'urgence

NOUMÉA : L'armée française va acheminer depuis la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie un total de 50 tonnes de fret humanitaire aux îles Tonga, frappées le 15 janvier par une éruption volcanique suivie d'un tsunami, ont annoncé lundi les autorités françaises.

Sollicitée par les Tonga dans le cadre de l'accord de coopération FRANZ (France-Australie-Nouvelle-Zélande), la France a envoyé vers l'archipel des Tonga "deux patrouilleurs de la Marine nationale des forces armées en Nouvelle-Calédonie (FANC) et des forces armées en Polynésie française (FAPF)", selon un communiqué du Quai d'Orsay.

Vendredi, le patrouilleur Arago a appareillé depuis la Polynésie avec près de 40 tonnes d'aide. Et ce lundi, le patrouilleur La Glorieuse a quitté la Nouvelle-Calédonie avec près de 10 tonnes de fret, détaille le ministère des Armées dans un communiqué distinct.

Le fret contient notamment du matériel permettant de construire des abris d'urgence (500 tentes, des cordages, des outils), des kits d'hygiène et des lampes solaires. Les navires transportent également 10 000 litres d'eau potable ainsi que 2 000 rations alimentaires.

A la demande du gouvernement tongien, un avion Falcon Guardian de surveillance maritime effectuera aussi mardi un vol de reconnaissance au-dessus des îles de l'archipel encore isolées. Un avion de transport Casa transportera du fret vers Tonga mercredi et vendredi, ont précisé les armées.

"D'autres missions, par avion cette fois, sont prévues dans les jours à venir", avait précisé plus tôt lundi le commandant supérieur des Forces armées de la Nouvelle-Calédonie, le général Valéry Putz.

"Du fret sera acheminé par avion" cargo et le Guardian des FANC "effectuera, là encore à la demande des Tonga, un vol de reconnaissance au-dessus de l'archipel, car la situation de l'ensemble des 175 îles n'est pas encore connue", avait-il annoncé.

L'envoi d'hommes n'est pas prévu à ce stade. Le royaume de Tonga étant exempt de Covid, l'accès au territoire est très limité.

L'aide humanitaire, notamment de l'eau, acheminée par des avions militaires australiens, néo-zélandais et japonais, a commencé à arriver jeudi aux Tonga après que la principale piste d'atterrissage de l'archipel a finalement été débarrassée de l'épaisse couche de cendres qui la recouvrait.

L'éruption le 15 janvier du Hunga-Tonga-Hunga-Ha'apai a provoqué un tsunami qui a affecté plus de 80% des quelque 100 000 habitants que compte l'archipel, selon les Nations unies.

La puissance de l'éruption aux Tonga supérieure à des centaines d'Hiroshima, selon la Nasa

La force de l'éruption volcanique aux îles Tonga le 15 janvier a dépassé la puissance de la bombe atomique d'Hiroshima, ont déclaré des scientifiques de la NASA, tandis que les survivants de cette catastrophe décrivaient lundi un choc qui leur a "secoué le cerveau".

Selon l'observatoire de la Terre de la NASA, le volcan Hunga Tonga-Hunga Ha'apai a craché un champignon de fumée atteignant 40 kilomètres de haut lors de l'éruption qui a été entendue jusqu'en Alaska, à plus de 9 000 km de là, et a déclenché un tsunami.

La Nasa a déclaré que l'éruption était plusieurs centaines de fois plus puissante que la bombe atomique américaine larguée sur la ville japonaise d'Hiroshima en août 1945, dont la puissance était estimée à environ 15 kilotonnes (15 000 tonnes) de TNT.

"Nous pensons que la quantité d'énergie libérée par l'éruption était équivalente à une quantité de TNT comprise entre 5 et 30 mégatonnes (5 à 30 millions de tonnes)", a déclaré le scientifique de la Nasa Jim Garvin dans la publication parue dimanche soir.

L'agence a déclaré que l'éruption avait "anéanti" l'île volcanique située à environ 65 kilomètres au nord de Nuku'alofa, la capitale des Tonga.

Elle a recouvert d'une couche de cendres toxiques le royaume insulaire qui compte environ 100 000 habitants, empoisonnant l'eau potable, détruisant les cultures agricoles et anéantissant complètement au moins deux villages.

Il a également fait au moins trois victimes à Tonga et entraîné la mort par noyade de deux baigneurs au Pérou dont les côtes ont été frappées par des vagues exceptionnelles à cause de l'éruption.

Une "urgence environnementale" de 90 jours a été annoncée par les autorités péruviennes pour la zone côtière endommagée par le déversement de 6 000 barils de pétrole brut il y a une semaine, une marée noire qui continue de s'étendre et désespère les habitants. 

Aux Tonga, l'ampleur des dégâts reste incertaine, les communications étant toujours interrompues. 

Le choc "dépasse de loin tout ce que les gens d'ici ont pu connaître", a déclaré à l'AFP la journaliste Mary Lyn Fonua, basée à Nuku'alofa.  

"L'onde de choc de l'éruption nous a tout simplement secoué le cerveau", a-t-elle déclaré, ajoutant que la couche de fine cendre grise qui recouvre tout rend toujours la vie difficile aux habitants.

"Elle s'infiltre partout", dit-elle. "Cela vous irrite les yeux, vous avez des plaies au coin de la bouche, tout le monde a les ongles noircis. Nous avons l'air d'un tas de crasseux". 

Les forces de défense japonaises, néo-zélandaises et australiennes ont commencé à livrer des secours d'urgence, notamment de l'eau, tout en maintenant de stricts protocoles contre le Covid-19 pour préserver l'archipel de la pandémie. 

L'aide humanitaire, notamment de l'eau, acheminée par des avions militaires australiens, néo-zélandais et japonais, a commencé à arriver jeudi aux Tonga après que la principale piste d'atterrissage de l'archipel a finalement été débarrassée de l'épaisse couche de cendres qui la recouvrait.

L'éruption le 15 janvier du Hunga-Tonga-Hunga-Ha'apai a provoqué un tsunami qui a affecté plus de 80% des quelque 100 000 habitants que compte l'archipel, selon les Nations unies.


Selon une source ukrainienne , Zelensky ne serait pas prêt à signer un accord sur les minerais avec Washington

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky n'est « pas prêt » à signer un accord avec les États-Unis qui leur offrirait un accès préférentiel aux minerais du pays, a affirmé samedi à l'AFP une source ukrainienne proche du dossier, alors que les deux pays sont en pleines tensions.

Donald Trump réclame depuis plusieurs semaines l'équivalent de 500 milliards de dollars de terres rares, en guise de dédommagement, selon lui, du soutien américain à Kiev face à l'invasion russe, une condition qu'Ukraine ne peut accepter pour l'instant.

« Le président ukrainien n'est pas prêt à accepter le projet dans sa forme actuelle. Nous essayons toujours de faire des changements de manière constructive », a expliqué cette source ukrainienne qui a requis l'anonymat.

« Ils veulent nous soutirer 500 milliards de dollars », a-t-elle accusé.

« Quel genre de partenariat est-ce là ? (...) Et pourquoi devons-nous donner 500 milliards, il n'y a pas de réponse », a-t-elle encore dit, affirmant que Kiev avait « proposé des amendements. Ils ont été soumis ».

Depuis l'appel entre Donald Trump et Vladimir Poutine le 12 février, Moscou et Washington ont exprimé leur volonté de repartir sur de nouvelles bases, et le président américain a complètement renversé la position de son pays concernant la guerre en Ukraine, en reprenant la rhétorique du Kremlin sur la responsabilité de Kiev.

Le 24 février 2022, l'Ukraine a été envahie par la Russie, le Kremlin affirmant agir pour protéger le pays contre la menace de l'OTAN et empêcher un élargissement de l'organisation.

Donald Trump souhaite négocier un accord avec l'Ukraine afin d'obtenir un accès à 50 % de ses minerais stratégiques, en guise de compensation pour l'aide militaire et économique déjà fournie à Kiev.

Le conseiller à la sécurité nationale de M. Trump, Mike Waltz, s'est montré très pressant vendredi.

« Le président Zelensky va signer cet accord, et vous le verrez à très court terme, et c'est bon pour l'Ukraine », a-t-il insisté lors d'un rassemblement de conservateurs près de Washington.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rejeté avec vigueur la première proposition américaine d'accord, arguant qu'il ne pouvait « pas vendre » son pays.

Il a toutefois laissé la porte ouverte à des « investissements » américains en échange de telles garanties.

De son côté, Donald Trump affirme que les États-Unis ont dépensé 350 milliards de dollars pour s'engager dans une guerre qui ne pouvait pas être gagnée. Or, selon l'institut économique IfW Kiel, l'aide américaine globale à l'Ukraine, financière, humanitaire et militaire, a atteint 114,2 milliards d'euros (près de 120 milliards de dollars au cours actuel) entre début 2022 et fin 2024, dont 64 milliards d'euros en assistance militaire.

Le 1er février, M. Zelensky a assuré que l'Ukraine n'avait reçu à ce stade que 75 des 177 milliards de dollars d'aide votée par le Congrès américain.


Les États-Unis proposent à l'ONU une résolution pour « une fin rapide » du conflit en Ukraine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (G) accueille l'envoyé américain Keith Kellogg dans ses bureaux à Kiev le 20 février 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine.  (Photo par Sergei SUPINSKY / AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (G) accueille l'envoyé américain Keith Kellogg dans ses bureaux à Kiev le 20 février 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo par Sergei SUPINSKY / AFP)
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  • Les États-Unis ont proposé un projet de résolution à l'Assemblée générale de l'ONU qui ne mentionne pas le respect de l'intégrité territoriale de l'Ukraine.
  • Le texte proposé par les États-Unis ne condamne pas l'agression russe ni ne fait référence explicite à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, ce qui ressemble à une trahison de la part de Kiev et à un coup bas contre l'UE.

NATIONS-UNIES : Les États-Unis ont proposé un projet de résolution à l'Assemblée générale de l'ONU qui ne mentionne pas le respect de l'intégrité territoriale du pays, après une nouvelle attaque du président américain Donald Trump contre son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.

Dans un communiqué, le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, a exhorté les pays membres de l'ONU à approuver cette nouvelle résolution « simple » et « historique », et « tous les États membres à la soutenir, afin de tracer un chemin vers la paix ».

« Cette résolution est une bonne idée », a rapidement commenté l'ambassadeur russe à l'ONU, Vassili Nebenzia, déplorant toutefois l'absence de référence « aux racines » du conflit.

Les Européens, désarçonnés par l'ouverture du dialogue américano-russe sur l'Ukraine, n'avaient pas réagi samedi matin à la proposition américaine.

« Nous n'avons pas de commentaire pour l'instant », a simplement indiqué l'ambassadeur français à l'ONU Nicolas de Rivière, alors que l'Assemblée générale doit se réunir lundi.

Le texte proposé par les États-Unis ne condamne pas l'agression russe ni ne fait référence explicite à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, ce qui ressemble à une trahison de la part de Kiev et à un coup bas contre l'UE, mais aussi à un mépris pour les principes fondamentaux du droit international », a déclaré à l'AFP Richard Gowan, de l'International Crisis Group.

L'Assemblée générale de l'ONU se réunit lundi pour marquer le troisième anniversaire de l'invasion russe de l'Ukraine.

À cette occasion, l'Ukraine et les Européens ont préparé un projet de résolution qui souligne la nécessité de « redoubler » d'efforts diplomatiques pour mettre fin à la guerre « cette année », et prend note des initiatives de plusieurs États membres ayant présenté « leur vision pour un accord de paix complet et durable ».

Le texte réitère également les précédentes demandes de l'Assemblée générale, appelant à un retrait immédiat et inconditionnel des troupes russes d'Ukraine ainsi qu'à la cessation des attaques de la Russie contre l'Ukraine.

Ces précédents votes avaient rassemblé plus de 140 voix sur les 193 États membres.

Les nouvelles salves de M. Trump contre M. Zelensky interviennent alors que la visite de l'émissaire du président américain, Keith Kellogg, semblait avoir apaisé la situation. Ces nouvelles attaques de M. Trump contre M. Zelensky font suite à des premières invectives virulentes plus tôt dans la semaine, qui avaient suscité une vive réaction de la part de Kiev et la stupéfaction de ses alliés européens.

M. Zelensky avait déclaré avoir eu des échanges « productifs » avec M. Kellogg, et ce dernier l'avait qualifié de « dirigeant courageux et assiégé d'une nation en guerre ».

Vendredi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a réaffirmé que le président Vladimir Poutine était « ouvert » à des pourparlers de paix.

La Russie exige notamment que l'Ukraine lui cède quatre régions ukrainiennes, en plus de la Crimée qu'elle a annexée en 2014, et qu'elle n'adhère jamais à l'Otan. Des conditions jugées inacceptables par les autorités ukrainiennes qui demandent à leurs alliés des garanties de sécurité solides.

M. Trump et ses collaborateurs ont jugé « irréaliste » l'adhésion de l'Ukraine à l'Otan et son ambition de reprendre ses territoires perdus à la Russie.

Sur le terrain, la situation reste difficile pour les troupes ukrainiennes. L'armée russe a revendiqué vendredi la prise de deux localités dans l'est de l'Ukraine.


60 ans après, l'assassinat de Malcolm X continue de secouer l'Amérique

L'avocat Ben Crump (à droite) et la fille de Malcolm X, Ilyasah Shabazz, s'adressent à la presse pour demander la déclassification des documents du pasteur musulman afro-américain et militant des droits de l'homme Malcolm X, à l'occasion du 60e anniversaire de son assassinat, à Harlem, dans l'État de New York, le 21 février 2025. La conférence de presse s'est tenue au Malcolm X and Dr Betty Shabazz Memorial and Educational Center, dans la salle de bal où Malcolm X a été assassiné le 21 février 1965. (Photo de CHARLY TRIBALLEAU / AFP)
L'avocat Ben Crump (à droite) et la fille de Malcolm X, Ilyasah Shabazz, s'adressent à la presse pour demander la déclassification des documents du pasteur musulman afro-américain et militant des droits de l'homme Malcolm X, à l'occasion du 60e anniversaire de son assassinat, à Harlem, dans l'État de New York, le 21 février 2025. La conférence de presse s'est tenue au Malcolm X and Dr Betty Shabazz Memorial and Educational Center, dans la salle de bal où Malcolm X a été assassiné le 21 février 1965. (Photo de CHARLY TRIBALLEAU / AFP)
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  • Six décennies jour pour jour après sa mort, un hommage est rendu vendredi à la figure de proue du mouvement « Black Power », notamment pour son héritage en matière de « justice sociale ».
  • « Nous espérons que la vérité tant attendue éclatera, après 60 ans d'attente, et que ce qui s'est passé sera documenté », explique à l'AFP Ilyasah Shabazz, la fille de Malcolm X.

NEW-YORK : Six décennies jour pour jour après sa mort, un hommage est rendu vendredi à la figure de proue du mouvement « Black Power », notamment pour son héritage en matière de « justice sociale ». C'est ce que rappelle le Shabazz Center, le mémorial et centre éducatif installé dans l'ancienne salle de bal de Harlem où il a été abattu à 39 ans, au faîte de son influence, et ce quelques mois seulement après l'abolition de la ségrégation raciale.

Qui a commandité le meurtre ? Comment le drame a-t-il pu survenir en pleine réunion publique, alors que les menaces pesant sur le militant, porte-voix de la « Nation of Islam » puis de l'abolition des discriminations, étaient connues des autorités ?

Pour obtenir des réponses, sa famille a engagé en novembre 2024 des poursuites au civil spectaculaires, réclamant 100 millions de dollars aux forces de l'ordre et aux agences fédérales qu'elle accuse, selon elle, d'avoir joué un rôle à divers degrés dans son assassinat.

Dans ce dossier qui doit entrer dans le vif du sujet début mars devant un tribunal de Manhattan, la famille assure disposer d'éléments nouveaux lui permettant d'assigner en justice la police de New York (NYPD), le FBI ou encore la CIA.

« Nous espérons que la vérité tant attendue éclatera, après 60 ans d'attente, et que ce qui s'est passé sera documenté », explique à l'AFP Ilyasah Shabazz, la fille de Malcolm X.

- « Qui a donné l'ordre ? » -

Selon l'assignation en justice, la famille du leader afro-américain, également connu sous le nom d'El-Hajj Malik El-Shabazz, estime que les forces de l'ordre et les services de renseignement américains ont sciemment désengagé les policiers dont la mission était de le protéger la nuit du drame.

Des agents en civil ne sont pas non plus intervenus au moment des faits et, depuis sa mort, les agences de renseignement s'emploieraient à dissimuler leurs agissements, selon la plainte.

Contactée par l'AFP, la police de New York n'a pas souhaité s'exprimer pour l'instant.

« Cette dissimulation a duré des décennies, privant la famille Shabazz de la vérité et de leur droit à obtenir justice », estime auprès de l'AFP Me Ben Crump, qui défend le dossier pour les filles de Malcolm X.

« Nous écrivons l'histoire en nous dressant ici face à ces torts et en demandant des comptes devant les tribunaux », se félicite le conseil, qui a demandé vendredi la « déclassification de documents » liés à ce dossier.

L'affaire avait déjà rebondi en 2021, lorsque deux des trois anciens hommes reconnus coupables de l'assassinat et ayant passé plus de vingt ans derrière les barreaux ont finalement été innocentés, ce qui constitue l'une des plus grandes erreurs judiciaires des États-Unis. En réparation, les deux Afro-Américains ont touché 36 millions de dollars de la part de la ville et de l'État de New York.

« On sait déjà assez précisément comment l'assassinat de Malcolm X s'est déroulé. On sait qui en est responsable : cinq membres de la Nation of Islam. La seule chose qu'on ignore, c'est qui a donné l'ordre », observe Abdur-Rahman Muhammad, historien et spécialiste reconnu du dossier, dont les travaux pendant des décennies ont contribué à disculper les deux accusés à tort.

Selon lui, les éléments mis en avant aujourd'hui par la famille de Malcolm X sont « peu crédibles ».

Il concède toutefois que « si la plainte permet de déterminer qui a donné l'ordre final, alors elle aura de la valeur ».

Cet énième rebondissement aura au moins permis de remettre en avant « l'héritage » de Malcolm X, plus important que jamais sous le second mandat de Donald Trump, « ennemi implacable » de la communauté noire, affirme l'historien.

« Cela va inciter les Afro-Américains à se serrer les coudes », anticipe Abdur-Rahman Muhammad. « En résumé, la communauté noire doit revenir au message de Malcolm : lutter. »