Avec «Amours (2)», Joël Pommerat cherche terrain vierge pour théâtre à nu

La mezzo soprano française Chloe Briot (troisième à gauche), en tant que «Pinocchio», et le baryton-basse français Vincent Le Texier (troisième à droite), en tant que père, jouent dans l'opéra «Pinocchio» composé par Philippe Boesmans de Belgique, mis en scène par Joel Pommerat et dirigé par Emilio Pomarico, le 29 juin 2017 lors du Festival international d'art lyrique d'Aix-en-Provence, dans le sud-est de la France. (Boris Horvat / AFP)
La mezzo soprano française Chloe Briot (troisième à gauche), en tant que «Pinocchio», et le baryton-basse français Vincent Le Texier (troisième à droite), en tant que père, jouent dans l'opéra «Pinocchio» composé par Philippe Boesmans de Belgique, mis en scène par Joel Pommerat et dirigé par Emilio Pomarico, le 29 juin 2017 lors du Festival international d'art lyrique d'Aix-en-Provence, dans le sud-est de la France. (Boris Horvat / AFP)
Short Url
Publié le Lundi 24 janvier 2022

Avec «Amours (2)», Joël Pommerat cherche terrain vierge pour théâtre à nu

  • Après une première version d'«Amours» créée en 2019, c'est le quatrième spectacle monté par le metteur en scène et sa compagnie avec un petit groupe de détenus d'Arles
  • Les pathologies de l'amour se déclinent en une série de saynètes dans lesquelles les mots pesés et incisifs de Joël Pommerat tiennent le premier rôle

MARSEILLE : Du théâtre revenu à l'essentiel: avec «Amours (2)», présenté en avant-première ce week-end à Marseille, Joël Pommerat poursuit, hors les murs de la prison mais dans une économie de moyens intacte, le travail engagé depuis 2014 avec des détenus purgeant de longues peines.

Après une première version d'«Amours» créée en 2019, c'est le quatrième spectacle monté par le très plébiscité metteur en scène et sa compagnie Louis Brouillard avec un petit groupe de détenus de la maison centrale d'Arles (Bouches-du-Rhône).

Dans une petite salle aux allures d'entrepôt de la Friche de la Belle de Mai, pôle culturel marseillais, l'espace scénique est délimité par une quarantaine de chaises en plastique disposées en U sur lesquelles se serrent les spectateurs, masques FFP2 vissés aux oreilles.

«Tu sais, si je ne t'avais pas imposé ma loi, c'est toi qui me l'aurais imposée», lance, à brûle-pourpoint, un père à son fils. «Tu m'as terrorisé toute mon enfance, toute mon adolescence, toute ma jeunesse. J'ai peur de toi», lui répond ce dernier.

Des chaises pour tout accessoire, un simple interrupteur rythmant la succession des scènes en guise d'éclairage et, tenant lieu d'horizon, une seconde pièce hors-champ qui devient comme un espace de fuite pour les personnages et d'où émanent bruits de coups ou sons d'ébats.

Tentation de l'amour de jeunesse croisé par hasard, couple en mal d'enfant, amitié mise à mal par un souvenir: les pathologies de l'amour se déclinent en une série de saynètes dans lesquelles les mots pesés et incisifs de Joël Pommerat tiennent, avec leurs interprètes saisissants de justesse, le premier rôle.

Un dépouillement d'abord dicté par les contraintes logistiques inhérentes à la détention après deux précédents spectacles, «Désordre d'un futur passé» en 2015 et «Marius» en 2017, qui étaient «extrêmement ambitieux et lourds sur un plan technique», explique Joël Pommerat.

«Donc +Amours+ a été fait dans cette forme très légère, très dépouillée, sans décor, sans costumes» puisqu'il fallait faire «un objet le plus discret et simple possible» afin de continuer à travailler dans le milieu carcéral, poursuit-il.

- «Virginité» -

«Amours (2)» ne conserve qu'une dizaine de textes, tirés de trois précédents spectacles de Joël Pommerat, pour cinq à six comédiens quand la première version en comptait environ le double.

Parmi eux, deux anciens détenus: Redwane Rajel, qui a déjà joué sous la direction d'Olivier Py au Festival d'Avignon, et Jean Ruimi, l'homme à l'initiative de la troupe formée à la prison d'Arles. Ils sont accompagnés de trois comédiennes professionnelles.

«La plupart des gens avec qui on a construit cette équipe ne sont jamais allés voir un spectacle de théâtre. Donc on a fabriqué du théâtre en toute innocence, en toute virginité», raconte Joël Pommerat, 58 ans, dont chacune des créations fait salle comble à Paris.

«Dans le fond, c'est ça qui m'a retenu, cet engouement. Les gens avec qui on a bossé, ce sont les plus gros travailleurs que j'ai rencontrés. Des passionnés et des amoureux du travail», confesse-t-il, décrivant une expérience loin de l'entre-soi théâtral, ce «petit monde de gens qui se ressemblent».

Pour la tournée, qui devrait débuter en septembre, Joël Pommerat imagine jouer «Amours (2)» dans une boucherie, un casino, un gymnase, une paroisse même. «A partir du moment où on arrive à faire une configuration comme celle-ci, à peu près, on peut jouer n'importe où».

«Le grand principe, c'est de garder cette intimité: faire du théâtre pour un petit nombre de spectateurs pour pouvoir aller le plus possible dans la proximité», ajoute-t-il.

N'importe où sauf peut-être sur un plateau de théâtre: «C'est bien d'être à un endroit neutre où le théâtre n'est pas attendu».


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
Short Url
  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Short Url
  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

rajwa
La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.
 


Sommet de la culture d'Abou Dhabi : La culture au cœur de la gouvernance mondiale

L'une des tables rondes a réuni d'anciens dirigeants mondiaux qui ont discuté du rôle de la culture dans la gouvernance mondiale. (Arab News)
L'une des tables rondes a réuni d'anciens dirigeants mondiaux qui ont discuté du rôle de la culture dans la gouvernance mondiale. (Arab News)
Short Url
  • Des dirigeants du monde entier ont discuté de la manière dont la culture peut transformer les défis mondiaux lors de la septième édition du Sommet de la culture d'Abou Dhabi
  • Le sommet, qui s'est ouvert dimanche au cœur du quartier culturel d'Abou Dhabi, au Manarat Al-Saadiyat, accueille une série de panels et de discussions sur le thème « La culture pour l'humanité et au-delà »

ABU DHABI: Des dirigeants du monde entier ont discuté de la manière dont la culture peut transformer les défis mondiaux lors de la septième édition du Sommet de la culture d'Abou Dhabi.

Le sommet, qui s'est ouvert dimanche au cœur du quartier culturel d'Abou Dhabi, au Manarat Al-Saadiyat, accueille une série de panels et de discussions sur le thème « La culture pour l'humanité et au-delà ».

L'une des tables rondes a réuni d'anciens dirigeants mondiaux qui ont discuté du rôle de la culture dans la gouvernance mondiale.

L'ancienne première ministre slovaque, Iveta Radicova, a donné le ton lors du panel « Bridging the Cultural Gap : The Role of Culture in Shaping Global Governance » (combler le fossé culturel : le rôle de la culture dans la gouvernance mondiale) en déclarant : « Il y a 400 ans, la planète comptait 800 millions d'habitants. Aujourd'hui, ils sont 8 milliards, répartis en 195 États et 6 000 groupes communautaires différents, tous ayant leurs propres langues et cultures ».

abu dhabi
Le panel a réuni d'anciens dirigeants mondiaux qui ont discuté du rôle de la culture dans la gouvernance mondiale (Photo AN).

L'ancienne Première ministre néo-zélandaise Jenny Shipley a souligné l'importance d'un leadership inclusif, partageant le modèle réussi de son pays d'intégration du patrimoine culturel maori dans la gouvernance nationale.

Elle a fait remarquer que les dirigeants doivent être "intentionnels" en ce qui concerne la diversité. « Je commence toujours par le "je", a-t-elle expliqué, car si vous n'êtes pas un dirigeant engagé et inclusif, vous n'atteindrez pas la destination de l'équité ».

L'ancien président de l'île Maurice, Cassam Uteem, a illustré le fonctionnement de la diplomatie culturelle dans la pratique, en expliquant comment sa petite nation insulaire a joué un rôle majeur dans la politique culturelle internationale. Il a souligné la participation de l'île Maurice à l'UNESCO, en apportant les perspectives des petits États insulaires en développement dans les discussions mondiales.

Les panélistes ont unanimement reconnu que les institutions internationales traditionnelles sont mal équipées pour gérer le paysage culturel complexe d'aujourd'hui. Ils ont appelé à des approches plus innovantes qui placent la culture au centre de la gouvernance mondiale, plutôt que de la traiter comme une préoccupation périphérique.

"La culture est le miroir de l'existence humaine et le producteur de nouveaux rêves, et sans rêves, nous perdons notre dignité humaine", a déclaré Mme Radicova.

Un thème récurrent a été la nécessité de lutter contre la désinformation et de protéger l'authenticité culturelle à une époque où les magnats de la technologie règnent en maîtres et où l'intelligence artificielle progresse.

"Si l'on veut construire la cohésion sociale et la solidarité dans le monde, il faut se battre pour la vérité, ouvertement, sans hésiter, avec courage et des arguments réellement vérifiés", a conclu Mme Radicova.