PARIS : Il n'est «pas acceptable» de voir les négociations entre États-Unis et Russie sur l'Ukraine se tenir jusque-là «sans les Européens», a estimé lundi la candidate PS à la présidentielle Anne Hidalgo, déplorant que l'Union européenne soit «trop passive».
Lundi s'ouvre à Bruxelles une concertation entre Américains et Européens jusque-là tenus à l'écart des négociations russo-américaines, alors que le département d'Etat américain a ordonné dimanche soir l'évacuation des familles de ses diplomates en poste à Kiev et a déconseillé les voyages en Russie.
L'Union européenne n'est dans ce dossier «aujourd'hui pas suffisamment affirmée» et «est encore trop faible dans la parole qu'elle porte», alors même qu'«on est en train de parler à la fois des frontières de l'Europe et de l'identité européenne», a estimé Anne Hidalgo sur RTL.
«Il faut reconnaître nos alliés, les États-Unis, et il faut, sans humilier (Vladimir) Poutine, avoir cette discussion avec lui, mais peser très fortement», car «ce qui se passe en Ukraine, cette discussion qui a lieu sans les Européens, n'est pas acceptable», a-t-elle ajouté.
L'UE, qui «est bien sûr trop passive», «doit soutenir ces peuples dans cet ancien bloc de l'Est» et «reconnaître leur aspiration à vouloir regarder du côté de l'Europe», a-t-elle poursuivi.
Plaidant pour «maintenir» la présence de la France au sein de l'Otan, elle a souligné la nécessité d'y «renforcer» sa position ainsi que celle de l'Europe, «parce que face à ces personnalités qui, avec beaucoup d'agressivité type Poutine ou encore Erdogan sur la Turquie, viennent flirter avec les règles du droit international, il faut être forts: on ne peut pas se contenter simplement d'être ceux qui regardons ce qui se passe par-dessus nos têtes».
Après des discussions la semaine passée sur la situation en Ukraine, Russes et Américains sont convenus d'un nouveau rendez-vous, et le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken s'est engagé à «coucher des idées sur le papier» en réponse aux demandes de Moscou (non-élargissement de l'Otan à l'Ukraine et à la Géorgie et retrait des forces et des armements de l'Alliance atlantique des pays d'Europe de l'Est ayant rejoint l'Otan après 1997, notamment de Roumanie et Bulgarie), demandes jugées inacceptables par les Occidentaux).