Syrie: combats acharnés entre Kurdes et jihadistes, 136 morts en 4 jours

Des Syriens fuient leurs maisons dans le quartier de Ghwayran dans la ville de Hassaké, dans le nord du pays, le 23 janvier 2022. (Photo, AFP)
Des Syriens fuient leurs maisons dans le quartier de Ghwayran dans la ville de Hassaké, dans le nord du pays, le 23 janvier 2022. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Lundi 24 janvier 2022

Syrie: combats acharnés entre Kurdes et jihadistes, 136 morts en 4 jours

Des Syriens fuient leurs maisons dans le quartier de Ghwayran dans la ville de Hassaké, dans le nord du pays, le 23 janvier 2022. (Photo, AFP)
  • L'assaut a été lancé par une centaine de combattants de l'EI pour libérer leurs camarades détenus dans cette prison de la région de Hassaké, sous contrôle kurde
  • Les djihadistes «entrent dans les maisons et tuent des gens», raconté un habitant fuyant à pied

HASSAKÉ: Pour le quatrième jour consécutif, des combats entre djihadistes et forces kurdes soutenues par la coalition internationale ont continué de faire rage dimanche dans le nord-est de la Syrie avec un bilan alourdi à plus de 136 morts.

Déclenchés jeudi soir par un assaut majeur du groupe djihadiste Etat islamique (EI) contre la prison de Ghwayran, l'une des plus grandes abritant des djihadistes dans la Syrie en guerre, les affrontements ont poussé à la fuite des milliers de civils dans un froid glacial.

Les combats avaient baissé d'intensité dimanche soir mais des craintes ont émergé sur le sort de centaines d'enfants à l'intérieur de la prison, où des djihadistes résistent encore face aux Forces démocratiques syriennes (FDS).

Jeudi soir, l'assaut avait été lancé par une centaine de combattants de l'EI pour libérer les djihadistes détenus dans cette prison de la région de Hassaké, sous contrôle kurde. 

L'attaque est la plus importante revendiquée par l'EI depuis sa défaite il y a près de trois ans en Syrie face aux FDS, dominées par les forces kurdes et soutenues par la coalition internationale antijdihadistes dirigée par les Etats-Unis.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), "84 djihadistes et 45 combattants kurdes ont été tués" en quatre jours, de même que "sept civils" dans ces combats qui ont lieu dans la prison et aux alentours. 

Une centaine d'évadés ont pu être rattrapés par les forces kurdes mais un nombre indéterminé serait encore en fuite, selon l'OSDH.

Les FDS ont affirmé dans un communiqué en fin de journée que "les combattants de l'EI se trouvant dans l'enceinte de la prison ne pouvaient plus s'échapper", leurs forces ayant bouclé le secteur.

La coalition a elle indiqué que "les FDS avaient jugulé la menace", grâce à ses frappes contre les combattants de l'EI opérant depuis des immeubles du secteur.

Enfants en danger

Dans la soirée, les FDS ont toutefois indiqué que des djihadistes s'étaient enfermés dans un dortoir de la prison abritant des centaines d'enfants – détenus pour leurs liens présumés avec l'EI.

Les détenus mineurs sont utilisés comme "boucliers humains", accusent dans ce nouveau communiqué les FDS, qui ont prévenu qu'elles tiendraient "les terroristes responsables si les enfants sont blessés". 

L'agence des Nations unies pour l'enfance (Unicef) s'est inquiétée de leur sort, appelant dimanche à protéger 850 enfants détenus à Ghwayran. 

"Alors que les combats se poursuivent, le risque pour les enfants d'être blessés ou recrutés de force augmente", a alerté l'Unicef, appelant à leur libération immédiate.

Les combats ont déclenché un exode de milliers de civils dans les environs de la prison.

Les djihadistes "entrent dans les maisons et tuent des gens", a raconté un habitant fuyant à pied.

"C'est un miracle que nous ayons pu sortir vivants", a-t-il dit, portant un enfant enfoui dans une couverture en laine. 

Hamcha Sweidan, une femme de 80 ans qui s'est aussi enfuie, a affirmé: "nous allions mourir de faim et de soif" mais "maintenant nous ne savons pas où aller". 

«Retrouver sa force»

Selon Nicholas Heras, du Newlines Institute à Washington, "les évasions de prison représentent la meilleure opportunité pour l'EI de retrouver sa force et la prison de Ghwayran est une bonne cible car elle est surpeuplée".

Mais pour la coalition antidjihadistes "cette tentative d'évasion de l'EI ne constitue pas une menace significative". Elle a estimé dans un communiqué dimanche que "si l'EI reste une menace, il n'a clairement plus sa force d'autrefois".

Les Kurdes, qui contrôlent des régions du nord et nord-est de la Syrie, réclament en vain depuis des années le rapatriement de quelque 12 000 djihadistes de plus de 50 nationalités – européennes et autres – détenus dans leurs prisons.

Une grande partie de ces prisons étaient à l'origine des écoles et sont donc mal adaptées pour garder des détenus sur le long terme.

Déclenchée en mars 2011 par la répression de manifestations prodémocratie, la guerre en Syrie s'est complexifiée au fil des ans avec l'implication de puissances régionales et internationales et la montée en puissance des djihadistes.

Malgré sa défaite en 2019, l'EI parvient toujours à mener des attaques meurtrières grâce à des cellules dormantes.

Le conflit a fait environ 500 000 morts selon l'OSDH, dévasté les infrastructures du pays et déplacé des millions de personnes.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Short Url
  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Short Url
  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Short Url
  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.