Chypre-Nord: la droite nationaliste au pouvoir remporte les législatives

Un Chypriote turc arrive pour voter pour les élections législatives dans un bureau de vote dans la partie nord de Nicosie, la capitale divisée de Chypre, dans la République turque autoproclamée de Chypre du Nord, le 23 janvier 2022. (AFP)
Un Chypriote turc arrive pour voter pour les élections législatives dans un bureau de vote dans la partie nord de Nicosie, la capitale divisée de Chypre, dans la République turque autoproclamée de Chypre du Nord, le 23 janvier 2022. (AFP)
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Publié le Lundi 24 janvier 2022

Chypre-Nord: la droite nationaliste au pouvoir remporte les législatives

  • Après ouverture de plus de 90% des urnes, le Parti de l'unité nationale du président chypriote-turc Ersin Tatar obtient 39,6% des voix
  • Comme en 2018, l'UBP, parti pro-Ankara, devra toutefois former une coalition pour gouverner

NICOSIE: Le parti de droite nationaliste UBP a remporté les élections législatives anticipées en République turque de Chypre-Nord (RTCN), selon des résultats officiels provisoires communiqués lundi.

Après ouverture de plus de 90% des urnes, le Parti de l'unité nationale du président chypriote-turc Ersin Tatar obtient 39,6% des voix et renforce sa présence au parlement de RTCN en raflant 24 sièges sur 50.

Comme en 2018, l'UBP, parti pro-Ankara, devra toutefois former une coalition pour gouverner.

Le Parti turc républicain (CTP, gauche) arrive en seconde position avec 32% des suffrages et obtient 18 sièges, selon la Commission électorale suprême (YSK).

Des résultats définitifs sont attendus dans les prochains jours.

Réparer l'économie

"Nous allons d'abord réparer l'économie, ce sera notre première mission", a déclaré dimanche soir le secrétaire général de l'UBP et actuel Premier ministre de RTCN Faiz Sucuoglu, au terme d'une élection dominée par la crise économique qui frappe cette république autoproclamée reconnue uniquement par Ankara.

"Les gens dépriment car le coût de la vie est trop élevé. J'espère que ceux qui seront élus oeuvreront efficacement au Parlement pour le bien du peuple", avait déclaré dimanche matin à l'AFP Dervis Dizliklioglu, retraité de 72 ans, l'un des quelque 204.000 électeurs qui étaient appelés aux urnes dans le tiers nord de l'île méditerranéenne divisée, occupé par Ankara et sous perfusion turque.

La chute de la livre turque, qui a vu sa valeur fondre de 44% face au dollar en 2021, s'est traduite en RTCN par une spectaculaire flambée des prix, l'inflation ayant dépassé 46% sur un an en décembre.

"La campagne électorale n'a pas suscité autant d'énergie et d'enthousiasme que lors des précédentes élections à Chypre-Nord, les citoyens étant surtout préoccupés par leur santé, leur sécurité et leurs conditions de vie", ont jugé les politistes Ahmet Sözen et Devrim Sahin dans une note publiée par le groupe de réflexion italien ISPI.

Le débat sur la résolution du conflit chypriote n'a pas émergé

Lors de la présidentielle de 2020 en RTCN remportée de peu par le nationaliste Ersin Tatar, proche allié du président turc Recep Tayyip Erdogan, face au sortant Mustafa Akinci, partisan d'une réunification de l'île sous la forme d'un Etat fédéral, M. Erdogan avait été accusé d'ingérence.

Pour ce scrutin, la Turquie n'aura "pas besoin de jouer un rôle actif pour changer le cours de cette élection", jugeaient les deux politistes avant le vote.

L'UBP, favorable à une solution à deux Etats, était en effet donné favori par plusieurs sondages, devant le CTP, favorable à un règlement avec les Chypriotes-grecs.

Le débat sur la résolution du conflit chypriote n'a pas émergé lors de la campagne, mais une partie des forces de gauche partisanes d'une solution fédérale avaient appelé à boycotter le scrutin, le parti de Chypre unifié (BKP) estimant notamment que "rien ne changera" tant que la communauté chypriote-turque ne sera pas "libérée du joug d'Ankara".

Depuis l'invasion du nord de Chypre par l'armée turque en 1974 en réaction à un coup d'Etat de nationalistes chypriotes-grecs qui souhaitaient rattacher l’île méditerranéenne à la Grèce, la République de Chypre, membre de l'UE depuis 2004, est divisée en deux. Le gouvernement chypriote n'exerce son autorité que sur la partie sud de l'île, habitée en majorité par des Chypriotes-grecs.

La partie nord, où vivent principalement des Chypriotes-turcs et colons turcs, a été autoproclamée République turque de Chypre-Nord en 1983, et ses autorités ne sont reconnues que par Ankara.

Les négociations sur un règlement du conflit sont au point mort depuis 2017. En avril 2021, une tentative de relance des pourparlers organisée par l'ONU, qui contrôle une zone tampon entre les deux parties de l'île, s'est soldée par un échec.

En 2004, un plan de l'ONU destiné à réunifier l'île avait été soumis à référendum. Approuvé à près de 65% par les Chypriotes-turcs, l'accord avait été rejeté à plus de 75% par les Chypriotes-grecs au Sud.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.