COLOMBO : La hausse des prix à la consommation sur un an au Sri Lanka a atteint en décembre un record de 14%, taux record dépassant le précédent de 11% enregistré un mois plus tôt.
Au début de la semaine, des ministres de premier plan ont averti le Parlement de l'aggravation de la crise alimentaire, avec des récoltes de riz qui devraient être en forte baisse en mars, après l'interdiction d'importer des produits agrochimiques l'année dernière, qui a conduit les agriculteurs à abandonner plus de 30% de leurs terre.
L’économie de l’île, très dépendante du tourisme, a été frappée par la pandémie, le gouvernement imposant de vastes restrictions à l'importation pour éviter une crise des devises, ce qui a déclenché une pénurie de biens essentiels.
Le Service du recensement et de la statistique a déclaré que l'inflation d'une année à l’autre en décembre était la plus élevée depuis la création de l'Indice national des prix à la consommation (INCF) en 2015.
La hausse des prix alimentaires a également atteint un niveau record, à 21,5%, contre 16,9% en novembre et 7,5% il y a un an. L’utilisation d'engrais organiques et de pesticides inférieurs aux normes a fortement réduit le rendement des cultures de légumes et de fruits.
Après d'intenses protestations des agriculteurs, le gouvernement a levé l'interdiction d'importer des produits agrochimiques en octobre, mais les banques sont encore à court de dollars pour financer les importations.
Depuis des mois, les supermarchés rationnent le lait en poudre, le sucre, les lentilles et d'autres produits de première nécessité et le mois dernier, un haut fonctionnaire a mis en garde contre de nouvelles restrictions pour nourrir les plus démunis.
Malgré cela, le secrétaire du ministère de l'Agriculture Udith Jayasinghe, a été limogé quelques heures après avoir réclamé un système de rationnement officiel pour que les mères, les personnes âgées et les malades puissent être nourris dans les mois à venir.
Depuis l'arrivée au pouvoir du président Gotabaya Rajapaksa en 2019, le pays a vu chuter ses réserves de change, qui sont passées de 7,5 milliards de dollars à 3,1 milliards de dollars à la fin décembre, montant qui ne permet de financer qu'a peine deux mois d’importations.
Les agences de notation internationales ont abaissé la note du Sri Lanka par crainte d'un défaut de paiement de sa dette extérieure de 35 milliards de dollars. Le gouvernement a insisté sur le fait qu'il pouvait faire face à ses obligations.