COVID-19: Londres retire la Turquie de la liste des pays sans risques

Après l’annonce par Ankara qu'elle n'avait pas publié le nombre total de cas positifs quotidiens de la COVID-19, les pays européens - y compris le Royaume-Uni - ont commencé à revoir leurs mesures de précaution de voyage concernant la Turquie. (Photo, Reuters)
Après l’annonce par Ankara qu'elle n'avait pas publié le nombre total de cas positifs quotidiens de la COVID-19, les pays européens - y compris le Royaume-Uni - ont commencé à revoir leurs mesures de précaution de voyage concernant la Turquie. (Photo, Reuters)
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Publié le Samedi 03 octobre 2020

COVID-19: Londres retire la Turquie de la liste des pays sans risques

  • Le Royaume-Uni a rapidement retiré la Turquie de sa liste des pays exempts de risques après la déclaration de Koca
  • Des pays européens tels que les Pays-Bas et l'Irlande placent déjà les voyageurs revenant de la Turquie en quarantaine pendant 15 jours

ANKARA: Après l’annonce faite par Ankara qu'elle n'avait pas publié le nombre total de cas quotidiens positifs de la COVID-19, les pays européens ont commencé à revoir leurs mesures de précaution de voyage concernant la Turquie.

Le Royaume-Uni a rapidement retiré la Turquie de sa liste « sans quarantaine » après la déclaration du ministre turc de la Santé Fahrettin Koca selon laquelle les chiffres officiels ne comprennent que les cas symptomatiques de COVID-19.

Le ministre britannique des Transports, Grant Shapps, a déclaré le 1er octobre: « Le ministère turc de la Santé a défini le nombre de nouveaux cas de la COVID-19 d'une manière différente de la définition utilisée par des organisations internationales telles que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, nous avons donc mis à jour notre évaluation des risques pour le pays. »

Par conséquent, les voyageurs turcs arrivant en Angleterre et en Écosse sont obligés de s'auto-isoler pendant deux semaines à partir du 3 octobre, ont déclaré des responsables étant donné qu’ils ont élargi leurs listes de quarantaine COVID-19. La sanction pour violation des règles d'auto-isolement a également été augmentée à 10 000 £ (13 000 $).

D'autres pays européens pourraient emboîter le pas en craignant qu'un énorme pic de nouveaux cas n'ait été dissimulé, selon les experts.

Des pays européens tels que les Pays-Bas et l'Irlande placent déjà les voyageurs revenant de Turquie en quarantaine pendant 15 jours et n'autorisent pas l'entrée de citoyens turcs à moins qu'ils ne détiennent la double nationalité ou un permis de séjour.

« Du point de vue des pays européens, il est tout à fait concevable de protéger leurs propres citoyens des passagers arrivant de pays à risque », a déclaré à Arab News, le professeur Guner Sonmez, radiologue de l'Université Uskudar à Istanbul qui a également affirmé que  «c'est un coup dur pour l'industrie du voyage turque et son économie car cela pourrait placer la Turquie parmi les pays peu dignes de confiance. »  Avant la pandémie, la Turquie se classait au sixième rang mondial pour le nombre de touristes qu'elle attire, selon les chiffres de l'Organisation mondiale du tourisme des Nations Unies.

Selon le Dr Ergin Kocyildirim, chirurgien cardiothoracique pédiatrique et professeur assistant au Département de chirurgie cardiothoracique de l'École de médecine de l'Université de Pittsburgh, la divergence de la Turquie par rapport aux normes internationales de calcul de ses données COVID-19 a créé une grande préoccupation concernant la transparence et le traitement des données du gouvernement. « Il existe des mesures internationales de santé publique en particulier pour les voyages aériens. Dans ces circonstances, tout traitement ou projection de données de santé publique est non valable en raison des méthodes turques de partage et de traitement des données », a-t-il déclaré.

Les chiffres officiels de la COVID en Turquie ont longtemps été contestés par les organisations médicales et les politiciens de l'opposition. Le nombre de nouveaux cas de la COVID-19 en Turquie le 10 septembre était environ 20 fois plus élevé que les chiffres officiels, selon un document récemment révélé par le député de l'opposition Murat Emir.

Kocyildirim pense que l'une des principales raisons de l'état actuel de l'épidémie en Turquie est le manque de collecte et de traitement de données solides. « Je souhaite que le ministre turc de la Santé s’excuse pour ses erreurs et prendra un nouveau départ pour créer le niveau fondamental de confiance du public », a-t-il déclaré.

Le professeur Sonmez s'attend à ce que d'autres pays puissent également exclure la Turquie de leurs listes « sans quarantaine » au milieu des restrictions de la pandémie. À partir de maintenant, tous les chiffres officiels seront probablement remis en question et susciteront des inquiétudes quant à la transparence de la gestion de la santé en Turquie », a-t-il affirmé.

Briser la contagion

À la suite de l’annonce de la Turquie, l’OMS a demandé des informations plus détaillées au ministère turc de la Santé tout en conseillant le pays d’isoler tous les cas positifs, à la fois symptomatiques et asymptomatiques, afin de briser efficacement la contagion.

L’Association médicale turque (TTB) a répondu aux révélations de Koca en publiant une déclaration disant: « Nous n’avons pas arrêté d’annoncer cela depuis six mois. Vous n’avez pas suivi le processus de manière transparente. Vous avez caché la vérité. Vous n’avez pas empêché la propagation de la maladie. »

Caghan Kizil, expert en neurosciences et en génétique à la faculté de médecine de l'Université de Dresde, a noté que la principale voie de prévention non pharmaceutique de la pandémie consiste à réduire la transmission communautaire du virus en isolant tous les individus infectés et en documentant tous ces cas.

« Étant donné que la stratégie de la Turquie consistait à documenter seulement les cas hospitalisés de la COVID, cela constitue une menace pour le contrôle de la pandémie. Les cas asymptomatiques sont capables de propager le virus, et si ces personnes ne sont pas documentées ou officiellement répertoriées, la charge virale communautaire pourrait être plus élevée que prévu. Cela nécessitera des mesures pour que d'autres pays se protègent et révisent de nouveau leurs règlements de voyage a l’égard de la Turquie », a-t-il déclaré à Arab News.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com             


Netanyahu rencontrera lundi Trump à la Maison Blanche

Le président américain Donald Trump et  le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
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  • Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran.
  • Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

JERUSALEM : Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran, ont annoncé samedi ses services.

« Les deux dirigeants vont s'entretenir des droits de douane, des efforts pour ramener les otages israéliens, des relations israélo-turques, de la menace iranienne et de la lutte contre la Cour pénale internationale », a déclaré le bureau du Premier ministre dans un communiqué. 

Une grande partie des produits que les États-Unis importent du reste du monde sont soumis, depuis samedi, à des droits de douane additionnels de 10 %, mais l'addition sera encore plus lourde dès le 9 avril pour certains pays qui exportent plus qu'ils n'importent auprès du partenaire américain.

Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

Cette annonce intervient également au moment où un nouveau cessez-le-feu semble lointain dans le territoire palestinien de Gaza, où l'armée israélienne a intensifié ses opérations, et où les tensions autour du nucléaire iranien s'intensifient.

Le président américain, qui a appelé Téhéran à entamer des négociations sur son programme nucléaire, a menacé ces derniers jours de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie.

L'Iran se dit prêt à discuter avec les États-Unis, mais a refusé des pourparlers directs sous la menace et la pression.


Londres accuse Israël d'avoir refoulé deux députés travaillistes britanniques

Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
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  • Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu.
  • « Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie.

LONDRES : Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu, dans le cadre d'un voyage officiel.

« Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, dans le cadre d'une délégation parlementaire en Israël, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie dans un communiqué de son ministère publié sur X.

« J'ai clairement fait savoir à mes homologues du gouvernement israélien que nous n'accepterions pas un tel traitement réservé à des parlementaires britanniques avec qui nous sommes en contact et à qui nous apportons notre soutien », a insisté M. Lammy.

Le ministre a rappelé que « le gouvernement du Royaume-Uni restait focalisé sur la reprise du cessez-le-feu et des négociations pour mettre fin à l'effusion de sang, ainsi que sur la libération des otages et la fin du conflit dans la bande de Gaza ».

La diplomatie britannique n'a dévoilé aucun détail supplémentaire.

S'appuyant sur un communiqué du ministère israélien de l'Immigration cité par la chaîne de télévision Sky News, le journal The Guardian indique que les parlementaires refoulées à l'aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv, sont deux femmes, Yuan Yang et Abtisam Mohamed. Elles sont soupçonnées d'avoir voulu « documenter les activités des forces de sécurité (israéliennes) et diffuser une haine contre Israël ».

Mercredi dernier, Hamish Falconer, sous-secrétaire d'État britannique aux Affaires étrangères, a dénoncé l'élargissement des opérations militaires d'Israël dans la bande de Gaza, se disant « profondément préoccupé » par la reprise des hostilités.

« La politique du gouvernement britannique et celle du gouvernement israélien diffèrent. Ces divergences persisteront jusqu'à ce que nous retrouvions la voie d'une solution à deux États », avait déclaré M. Falconer devant la commission des Affaires étrangères du Parlement britannique.


Amnesty International exhorte la Belgique à mettre fin aux violations des droits des demandeurs d'asile

Des demandeurs d'asile dorment dans une rue du centre de Bruxelles, en Belgique, le 28 octobre 2022. (Reuters)
Des demandeurs d'asile dorment dans une rue du centre de Bruxelles, en Belgique, le 28 octobre 2022. (Reuters)
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  • La Belgique fabrique activement une crise du sans-abrisme. Sans intervention urgente, cette crise va s'aggraver
  • L'organisation a interrogé des personnes, dont des Palestiniens, qui naviguent dans le système d'asile du pays.

LONDRES : Amnesty International a condamné jeudi la Belgique pour avoir rejeté les demandes d'asile de milliers de personnes, les "forçant à devenir des sans-abri".

Amnesty a accusé ce pays membre de l'UE de "discrimination à l'encontre des hommes célibataires racialisés", ce qui a eu "un impact sur la vie, la dignité et les droits de l'homme des demandeurs d'asile".

L'organisation a ajouté : "À ce jour, les tribunaux nationaux et internationaux ont ordonné plus de 12 000 fois aux autorités belges d'accueillir des demandeurs d'asile.

"La Belgique a toujours refusé de se conformer pleinement aux jugements, bien que ceux-ci soient définitifs et juridiquement contraignants.

Amnesty a interrogé des personnes qui se sont retrouvées sans domicile fixe alors qu'elles naviguaient dans le système d'asile belge depuis 2021. Nombre d'entre elles ont déclaré qu'en plus de se voir refuser un logement, l'accès aux soins de santé est un problème majeur.

Sayed, qui a voyagé depuis l'Afghanistan, a passé du temps dans un squat à Bruxelles avec d'autres migrants sans-abri d'octobre 2022 à 2023.

"Au début, c'était assez bien, il y avait des toilettes et des douches, et certaines personnes apportaient de la nourriture l'après-midi ", a-t-il expliqué à Amnesty.

"Mais peu à peu, le centre s'est complètement transformé en cimetière. Les douches et les toilettes étaient cassées, avec le temps... L'urine arrivait jusqu'à l'endroit où l'on dormait."

Selon lui, les Belges ordinaires et les organisations caritatives locales ont été accueillants, mais l'État ne l'a pas été. "Les gens ressentaient notre douleur, mais pas les autorités", a-t-il ajouté.

Les réfugiés palestiniens Ahmet et Baraa, qui ont fui la guerre de Gaza l'année dernière, ont également été contraints de vivre dans un squat.

"Il faisait froid... Vous pouvez être affamé et personne ne le saura. Personne ne vous aidera", a déclaré Ahmet. "J'ai perdu beaucoup de parents et d'amis (à Gaza). Ma mère est gravement blessée, ainsi que mes frères et ma sœur. Je me suis mis à leur place : Je dois juste survivre."

Baraa a déclaré qu'il souhaitait simplement "une vie simple, des droits fondamentaux, un travail, de la nourriture dans (mon) estomac et vivre comme une personne normale. Nous avions une vie à Gaza, mais nous n'avions pas la sécurité nécessaire et c'est pour cela que nous sommes partis. C'est pourquoi nous sommes venus ici : pour trouver un endroit sûr".

Amnesty International craint que la Belgique ne continue d'exacerber le problème après que son nouveau gouvernement se soit engagé à adopter "la politique migratoire la plus stricte possible".

Amnesty a exhorté le gouvernement à "fournir immédiatement des places d'accueil en nombre suffisant et à veiller à ce que toutes les personnes demandant l'asile bénéficient d'un logement adéquat".

"Il doit veiller à ce que les personnes aient accès à des services de santé adéquats, y compris à un soutien psychologique spécialisé, quelle que soit leur situation en matière de logement.

L'organisation a également demandé à l'Union européenne de "veiller à ce que la Belgique rétablisse le respect" de ses obligations légales à l'égard des demandeurs d'asile, "notamment en lançant des procédures d'infraction si nécessaire".

Eva Davidova, porte-parole d'Amnesty International Belgique, a déclaré que "l'incapacité du pays à fournir un accueil n'est pas due à un manque de ressources mais à un manque de volonté politique".

Elle a ajouté : "Le gouvernement précédent a eu amplement le temps de résoudre la situation des sans-abri et ne l'a pas fait.

"Le gouvernement actuel se préoccupe davantage de réduire le nombre de personnes qui reçoivent l'asile que de s'attaquer aux préjudices réels infligés aux demandeurs d'asile qui se trouvent actuellement dans le pays.

"L'ampleur et la durée du mépris persistant de la Belgique pour les décisions de justice soulèvent des questions quant à la manière dont les détenteurs de droits peuvent espérer demander des comptes au gouvernement belge, en particulier les personnes marginalisées et racialisées comme celles qui sont affectées par cette situation.

Mme Davidova poursuit : "La Belgique fabrique activement une crise du sans-abrisme qui aura un impact négatif durable sur la vie et la dignité des personnes, tandis que la société civile est laissée à elle-même pour ramasser les morceaux.

"Sans une intervention urgente, cette crise s'aggravera, violant davantage les droits des demandeurs d'asile et érodant à la fois les pays et l'engagement de l'UE en faveur des droits de l'homme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com