De nombreux étudiants saoudiens apprennent le français et s’ouvrent à de nouveaux horizons

Des étudiants à la bibliothèque de l'Université des sciences et technologies du Roi Abdallah en Arabie saoudite. (Giuseppe CACACE/AFP)
Des étudiants à la bibliothèque de l'Université des sciences et technologies du Roi Abdallah en Arabie saoudite. (Giuseppe CACACE/AFP)
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Publié le Jeudi 16 juillet 2020

De nombreux étudiants saoudiens apprennent le français et s’ouvrent à de nouveaux horizons

  • Apprendre une nouvelle langue offre plusieurs avantages: élargir ses horizons, découvrir une nouvelle culture, et développer une plus grande ouverture d’esprit
  • « Nous espérons que l’apprentissage d’une nouvelle langue ouvrira les horizons de Mohammed sur le monde et sur la littérature française », confie une maman à Arab News

RIYAD: De plus en plus de parents saoudiens choisissent d’inscrire leurs enfants dans des écoles qui enseignent une troisième langue, en particulier le français.

Apprendre une nouvelle langue offre plusieurs avantages: élargir ses horizons, découvrir une nouvelle culture, et développer une plus grande ouverture d’esprit.

« Nous espérons que l’apprentissage d’une nouvelle langue ouvrira les horizons de Mohammed sur le monde et sur la littérature française », confie à Arab News Abdelaziz al-Irifi, dont le fils âgé de 12 ans parle désormais couramment le français. Les parents de Mohammed, fiers de lui, doivent encore apprendre à maîtriser la langue. Ils reconnaissent que l’apprentissage du français s’est avéré très utile à plusieurs occasions, notamment au cours de leurs voyages.

« Nous nous sommes rendus cet hiver à Niseko au Japon et il y avait là une boulangerie française. Mohammed avait pris l’habitude d’y aller et de parler français avec la commerçante qui lui-même offert une glace le dernier jour ! », raconte Al-Irifi.

Mohammed sert d’interprète quand il voyage à l’étranger avec sa famille. Au cours de ces séjours, il a souvent été remarqué et apprécié grâce à ses impressionnantes compétences linguistiques ! Il étudie dans une école saoudienne qui assure un programme de cours intensifs de français.

Hanadi Al-Mosallam, diplomate au ministère des Affaires étrangères explique pour sa part à Arab News qu’elle a communiqué à ses quatre enfants son amour de la langue française. « J’ai inscrit mes enfants au cursus français parce que c’est une formidable expérience que j’ai moi-même connue plus jeune. J’ai appris le français avant même d’apprendre l’arabe ou l’anglais et cela m’a beaucoup aidée dans mon parcours universitaire et dans ma carrière », a-t-elle expliqué.

Ayant grandi en Suisse, Hanadi y a découvert la langue française et en est tombée amoureuse, puis l’a enseignée à ses enfants.

« Apprendre différentes langues est enrichissant en particulier quand on est enfant, car en grandissant, cette langue devient partie intégrante de soi. Avec mes frères et soeurs, nous avons vécu une expérience merveilleuse que j’ai voulu transmettre à mes enfants pour qu’ils puissent s’ouvrir au monde et à de nouvelles cultures », souligne la diplomate.

Elle raconte son expérience : « Mon père aussi était diplomate, je suis donc née et ai grandi à Genève où j’ai passé quatorze ans. Quand nous sommes rentrés en Arabie saoudite, les écoles suivaient le système éducatif français, l’école du Roi Fahd n’existait pas encore. La vie était très facile, et je n’ai eu aucun problème à apprendre le français, puisque c’était ma première langue. »

Elle a appris l’arabe plus tard, en suivant des cours dans des écoles privées et en se rendant chaque semaine à la mosquée du Roi Khalid. « J’ai appris l’arabe comme une seconde langue et d’ailleurs, je ne l’ai jamais maîtrisé aussi bien que le français, dit-elle. Je n’ai vraiment ressenti la beauté du français que lorsque je suis revenue au Royaume. On ne ressent pas la vraie beauté d’une langue quand tout le monde autour de nous la pratique, mais une fois qu’on s’en éloigne, cela devient une évidence. »

De retour en Arabie saoudite, elle s’est rendu compte que très peu de gens parlaient français, « je me suis sentie privilégiée de pouvoir parler une langue peu ordinaire qui m’a, en plus, facilité l’apprentissage de l’anglais ».

Les langues ouvrent des portes à d’autres cultures. La diplomate espère que la maîtrise du français aidera ses enfants à atteindre cet objectif, et qu’elle ne servira pas simplement à élargir le champ de leurs connaissances et développer leurs compétences. « Je projette d’apprendre également l’espagnol, parce que, comme je l’ai déjà mentionné, l’apport culturel et la perspective d’enrichir son savoir nous apportent beaucoup. Je suis passionnée par les langues, et je suis très heureuse d’avoir pu transmettre cette passion à mes enfants. Ils améliorent constamment leur pratique du français en l’utilisant dans leurs conversations, en regardant des programmes en VO, en voyageant, ou encore en lisant », assure Hanadi.

La famille parle d’ailleurs fréquemment français à la maison, même son mari s’y est mis. « Ce qui est drôle, confie-t-elle, c’est que, comme nous parlons tout le temps français à la maison, mon mari a retenu quelques mots et peut maintenant un peu mieux nous comprendre et nous répondre. Ma mère, mes frères et mes sœurs ont pris l’habitude de me parler en français chaque fois qu’ils veulent attirer mon attention ou me transmettre un message privé. »

Au cours de leurs voyages, les gens sont généralement surpris par la maîtrise qu’elle et ses enfants ont du français. Pour elle, « le vrai secret est d’appliquer la maxime : qui apprend tôt apprend vite. C’est quelque chose que j’ai moi-même vécu, et je suis heureuse que mes enfants aient eu la chance de vivre la même expérience. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le chef de la diplomatie libanaise décline une invitation de l'Iran

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
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  • Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a refusé une invitation à se rendre en Iran, évoquant des conditions inappropriées, et a proposé une rencontre dans un pays tiers neutre
  • Ce refus intervient sur fond de pressions américaines pour désarmer le Hezbollah, soutenu par l'Iran, alors que Beyrouth insiste sur la non-ingérence dans ses affaires internes

BEYROUTH: Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a décliné mercredi une invitation de son homologue à se rendre en Iran, qui soutient le Hezbollah islamiste, et proposé une rencontre dans un pays tiers.

Le gouvernement libanais est soumis à une intense pression des Etats-Unis pour désarmer le Hezbollah, affaibli par une guerre avec Israël, alors que l'Iran a affiché son opposition à cette mesure.

Début décembre, le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi avait invité M. Raggi à se rendre à Téhéran pour évoquer "les relations bilatérales" ainsi que les "développements régionaux et internationaux", selon le ministère iranien des Affaires étrangères.

En réponse à M. Araghchi, "j'ai déclaré que je ne pouvais pas accepter son invitation à me rendre à Téhéran dans les circonstances actuelles", a annoncé mercredi M. Raggi sur X.

"Cela ne signifie pas un refus d'engager le dialogue, mais plutôt que les conditions ne sont pas propices à cette visite", a-t-il ajouté.

Il a proposé à son homologue de s'entendre pour se rencontrer "dans un pays tiers neutre", soulignant que les relations entre le Liban et l'Iran devaient être basées sur le principe de "non ingérence dans les affaires internes" de chaque pays.

L'Iran arme et finance le puissant Hezbollah, qu'une guerre a opposé à Israël d'octobre 2023 à novembre 2024.

En août, le Liban avait signifié à un haut responsable iranien, Ali Larijani, en visite à Beyrouth, son refus catégorique de "toute ingérence" dans ses affaires internes, après des critiques par Téhéran de la décision du gouvernement de désarmer le Hezbollah.

Téhéran dénonce régulièrement les frappes israéliennes qui le visent. Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, avaient appelé en novembre à "venger" l'assassinat par Israël au Liban du chef militaire du Hezbollah, Haitham Ali Tabatabai.


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
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  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.