La France investit pour surveiller l'impact du réchauffement climatique sur les océans

Le nouvel AUV (Véhicule Utilitaire Autonome) 'Ulyx' capable de plonger jusqu'à 6 000 mètres, inauguré à l'Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer (IFREMER - Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer) à La Seyne-sur-Mer, dans le sud de la France, le 23 octobre 2020. (Photo, AFP)
Le nouvel AUV (Véhicule Utilitaire Autonome) 'Ulyx' capable de plonger jusqu'à 6 000 mètres, inauguré à l'Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer (IFREMER - Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer) à La Seyne-sur-Mer, dans le sud de la France, le 23 octobre 2020. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 20 janvier 2022

La France investit pour surveiller l'impact du réchauffement climatique sur les océans

  • Dans le cadre du nouveau programme OneArgo, la France qui exploite déjà 281 flotteurs de mesure des océans, va en déployer 80 nouveaux par an sur la décennie à venir
  • Un nouveau flotteur, plongeant à 6 000 mètres de profondeur, devrait également être testé en 2024 pour être déployé en 2025

RENNES : La France va investir 21 millions d'euros dans le programme OneArgo, un réseau mondial d'observation des océans, afin de surveiller l'impact du réchauffement climatique sur les mers du monde, a annoncé l'institut de recherche Ifremer jeudi.

Dans le cadre du nouveau programme OneArgo, la France qui exploite déjà 281 flotteurs de mesure des océans, va en déployer 80 nouveaux par an sur la décennie à venir. 

Un nouveau flotteur, plongeant à 6 000 mètres de profondeur, devrait également être testé en 2024 pour être déployé en 2025.

Actuellement, quelque 4 000 flotteurs Argo dérivent dans toutes les mers du globe. Ces tubes de 20 cm de diamètre et 1,50 m de long, dotés d'une antenne, plongent jusqu'à 2 000 mètres de profondeur, pour mesurer la température et la salinité, puis envoient leurs données par satellite à la communauté scientifique mondiale, notamment à l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer).

Depuis le début des années 2000, le programme Argo, auquel une trentaine de pays participent, a ainsi mis en évidence le rôle majeur des océans dans la régulation du climat. "L'océan atténue l'impact des activités humaines sur le climat", a ainsi souligné Virginie Thierry, chercheuse en océanographie physique à l’Ifremer, lors d'une conférence de presse en ligne.

En se réchauffant, l'océan absorbe "90% de l'excès de chaleur dû aux activités humaines", pointe-t-elle.

Le nouveau programme OneArgo doit permettre de franchir une nouvelle étape en étudiant la pénétration de la chaleur dans les abysses océaniques et l'impact du réchauffement sur la biodiversité marine.

D’ici à 2030, 4 700 flotteurs doivent être déployés, dont 1 200 descendront jusqu'à 6 000 mètres de profondeur, tandis qu'un millier seront capables de faire des "mesures de la biodiversité et des paramètres liés à la vie des océans", selon Mme Thierry.

Ces capteurs biogéochimiques (dits “BGC”) mesureront notamment l’acidité, la quantité d’oxygène dans l'eau, la chlorophylle, la lumière ou le nitrate, des paramètres amenés à évoluer sous l'effet du réchauffement. 

"Grâce à ça, on va beaucoup avancer sur les études de la biodiversité marine", a souligné Fabrizio D’Ortenzio, directeur de recherche du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) au laboratoire d'océanographie de Villefranche, près de Nice (sud-est de la France).

En outre, les flotteurs profonds vont permettre de "comprendre le fonctionnement de l'océan au-delà de 2 000 mètres de profondeur qui reste largement méconnu", souligne Virginie Thierry. "Il y a 30 ans, on pensait que l'océan profond n'était pas inerte mais presque, que c'était un océan stable et au repos. En fait, on se rend compte qu'il y a énormément de phénomènes qui se passent en profondeur".

Les nouveaux flotteurs devraient mesurer comment la chaleur pénètre au-delà de 2 000 mètres de profondeur et évaluer "l’impact de la dilatation de l’océan profond sur l’élévation du niveau de la mer", selon la chercheuse.

Le programme Argo a déjà permis de montrer "que 40% de l'augmentation du niveau de la mer était dû à la dilatation thermique des océans, le reste étant lié à la fonte des glaciers et des calottes glaciaires", a-t-elle souligné.

Selon la chercheuse, "l'océan est encore capable d'absorber énormément de chaleur" mais "la question qui peut se poser c'est la vitesse à laquelle il peut absorber cette chaleur". 

Ces sept dernières années (2015 - 2021) ont été les plus chaudes jamais enregistrées, selon l'Organisation météorologique mondiale.


La manifestation de soutien à Le Pen "n'est pas un coup de force", dit Bardella

La présidente du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), l'eurodéputé Jordan Bardella (G) et la présidente du groupe parlementaire du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, quittent le palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 26 août 2024, après leur rencontre avec le président français. (Photo by Bertrand GUAY / AFP)
La présidente du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), l'eurodéputé Jordan Bardella (G) et la présidente du groupe parlementaire du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, quittent le palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 26 août 2024, après leur rencontre avec le président français. (Photo by Bertrand GUAY / AFP)
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  • « Ce n'est pas un coup de force, c'est au contraire une défense très claire et très profonde de l'État de droit et de la démocratie française.
  • « Cela nous semblait nécessaire que nous puissions nous exprimer directement aux Français.

STRASBOURG : La manifestation de soutien à Marine Le Pen prévue dimanche à Paris « n'est pas un coup de force », mais une mobilisation « pour la démocratie », a assuré mercredi Jordan Bardella, président du Rassemblement national, à des journalistes au Parlement européen à Strasbourg.

« Ce n'est pas un coup de force, c'est au contraire une défense très claire et très profonde de l'État de droit et de la démocratie française. C'est une mobilisation en réalité, non pas contre, mais pour la démocratie française », a déclaré l'eurodéputé au sujet de ce rassemblement annoncé par le RN après la condamnation de la triple candidate à la présidentielle à une peine d'inéligibilité immédiate.

« Cela nous semblait nécessaire (...) que nous puissions nous exprimer directement aux Français par l'intermédiaire de ces discours qui seront prononcés dimanche avec l'ensemble de nos cadres, de nos parlementaires et de nos militants », a-t-il ajouté.

Cette condamnation, que le RN qualifie de « scandale démocratique », compromet grandement ses chances de concourir une quatrième fois à la fonction suprême en 2027.

Pour Jordan Bardella, cela ne change « absolument rien » à sa relation avec Marine Le Pen, « si ce n'est qu'elle est peut-être encore plus forte qu'elle ne l'a été par le passé ».

« Je suis à ses côtés, je vais continuer à l'être (...) Nous allons évidemment mener le combat », a assuré l'eurodéputé qui faisait son retour au Parlement européen après avoir manqué les deux premiers jours de la session.

Il a qualifié de « bonne nouvelle » l'annonce de la justice qu'une décision en appel devrait être rendue « à l'été 2026 », donc bien avant la présidentielle.


Condamnation de Marine Le Pen: Macron rappelle au gouvernement l'indépendance de la justice

Le président français Emmanuel Macron (Photo AFP)
Le président français Emmanuel Macron (Photo AFP)
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  • Le président français Emmanuel Macron a « rappelé » que l'autorité judiciaire est indépendante et que les magistrats doivent être protégés
  • Le chef de l'État a également affirmé que « tous les justiciables ont droit au recours ».

PARIS : Mercredi en Conseil des ministres, le président français Emmanuel Macron a « rappelé » que l'autorité judiciaire est indépendante et que les magistrats doivent être protégés, après la condamnation de la cheffe de l'extrême droite Marine Le Pen qui a suscité des attaques contre les juges, ont rapporté des participants.

Le chef de l'État a également affirmé que « tous les justiciables ont droit au recours », selon ces sources. La justice a déjà fait savoir qu'un nouveau procès en appel pourrait se tenir dans des délais qui laissent une porte ouverte à une éventuelle candidature présidentielle en 2027 de la leader du Rassemblement national (RN), principale formation d'extrême droite française. 

Devant la presse, à l'issue du Conseil des ministres, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas a rapporté mercredi les propos du chef de l'État.

« La première chose qu'il a rappelée, a poursuivi Mme Primas, est que la justice est évidemment indépendante et prend ses décisions en toute indépendance, et qu'il faut donc la respecter comme l'un des piliers de notre démocratie. La première, a-t-elle dit, est que la justice est indépendante et qu'elle prend ses décisions en toute indépendance et qu'il faut donc la respecter comme un pilier de notre démocratie.

« La troisième chose, pour rappeler que les menaces qui sont faites à l'encontre des magistrats sont absolument insupportables et intolérables, puisque nous sommes encore une fois dans une démocratie. Et la justice est tout à fait indépendante et doit être respectée », a-t-elle ajouté.

« Et la troisième chose, pour rappeler que chacun a le droit à une justice équivalente et que le droit est le même pour tous. »


Bac: l'épreuve de maths en première se précise pour l'an prochain

La ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Elisabeth Borne, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une visite à l'école élémentaire Claude-Monnet à Rueil-Malmaison, en banlieue parisienne, le 28 mars 2025. (Photo Thomas SAMSON / AFP)
La ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Elisabeth Borne, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une visite à l'école élémentaire Claude-Monnet à Rueil-Malmaison, en banlieue parisienne, le 28 mars 2025. (Photo Thomas SAMSON / AFP)
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  • Le Conseil supérieur de l'éducation (CSE, qui rassemble syndicats, associations de parents, collectivités, etc.) a majoritairement voté contre le projet de décret et d'arrêté
  • L'ex-ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, avait annoncé en décembre 2023 la création de cet examen sur le modèle de l'épreuve anticipée de français pour le baccalauréat en fin de première,

PARIS : Le projet d'épreuve de mathématiques en classe de première pour l'an prochain, qui vise à mettre en œuvre le « choc des savoirs » annoncé par l'ex-ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal, a été présenté mardi devant une instance consultative de l'Éducation nationale, étape-clé avant sa publication.

Le Conseil supérieur de l'éducation (CSE, qui rassemble syndicats, associations de parents, collectivités, etc.) a majoritairement voté contre le projet de décret et d'arrêté instaurant cette « épreuve terminale de culture mathématique aux baccalauréats général et technologique ».

Ils ont recueilli 0 voix pour, 27 contre, 31 abstentions et 4 refus de prendre part au vote (l'administration ne votant pas dans cette instance), un vote indicatif qui n'empêche pas la mise en œuvre de la réforme, selon des sources syndicales.

Cette épreuve écrite d'une durée de deux heures, qui entrera en vigueur au printemps 2026, sera « affectée d'un coefficient 2 » (points pris sur l’épreuve du Grand oral en terminale), selon ces textes, consultés par l'AFP.

L'ex-ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, avait annoncé en décembre 2023 la création de cet examen sur le modèle de l'épreuve anticipée de français pour le baccalauréat en fin de première, un projet confirmé en novembre 2024 par sa successeure, Anne Genetet.

Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, principal syndicat du second degré (collèges et lycées), qualifie auprès de l'AFP la mesure de « rafistolage supplémentaire du bac Blanquer », décidé en 2019 par l'ex-ministre Jean-Michel Blanquer.

Pour Jérôme Fournier, secrétaire national du SE Unsa, la nouvelle épreuve « alourdit la fin de l'année pour les élèves et les correcteurs ».

La première partie, qui est commune à tous les élèves, sera sous forme de QCM et pourrait être corrigée automatiquement, ce à quoi « de nombreuses organisations syndicales sont opposées », a-t-il ajouté, tandis que la deuxième partie devrait consister en des résolutions de problèmes.

Des projets de textes ont par ailleurs été votés au CSE relatif à « la mise en place du +parcours renforcé+ en classe de seconde générale et technologique » ou professionnelle à partir de la rentrée 2026, avec trois votes pour, 45 contre et 13 abstentions.

Mis en place par la ministre Élisabeth Borne, ce parcours est destiné aux élèves n’ayant pas obtenu le diplôme du brevet. Son organisation relèvera « de l’autonomie de l’établissement sur la base indicative de deux heures hebdomadaires sur tout ou partie de l’année », selon le projet d'arrêté.

Sophie Vénétitay déplore « une coquille vide » tandis que Tristan Brams (CFDT Éducation) regrette l'absence de « moyens supplémentaires ».