Les cultures en hydroponie et en serre, un pari viable pour l'Arabie saoudite

Le Moyen-Orient est la région du monde la plus soumise au stress hydrique, et la péninsule arabique en particulier doit faire bon usage de moyens intelligents maximisant ses ressources. (Photo fournie)
Le Moyen-Orient est la région du monde la plus soumise au stress hydrique, et la péninsule arabique en particulier doit faire bon usage de moyens intelligents maximisant ses ressources. (Photo fournie)
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Publié le Mercredi 19 janvier 2022

Les cultures en hydroponie et en serre, un pari viable pour l'Arabie saoudite

  • Le système permet un contrôle minutieux des conditions telles que la température, l'équilibre du pH et l'exposition aux nutriments et à l'eau
  • La méthode utilisant de l'eau recyclée est idéale pour l'Arabie saoudite, l'un des pays les plus soumis à un stress hydrique

DJEDDAH : La culture hydroponique est la science qui consiste à faire pousser des plantes sans sol, avec des quantités d'eau limitées. En tant que méthode de culture, elle présente un certain nombre d'avantages : elle aide à développer des racines fibreuses pour une meilleure absorption des  nutriments, réduit le risque de pourriture des racines et favorise la maturité rapide des plantes.
En utilisant une conception innovante qui nécessite un minimum d'espace, les jardins hydroponiques peuvent faire pousser des fruits, des légumes et des fleurs en deux fois moins de temps que l'agriculture traditionnelle, en utilisant 90 % d'eau en moins.
Les archives historiques révèlent que les premières utilisations enregistrées des systèmes hydroponiques se trouvaient dans les jardins suspendus de Babylone, les jardins flottants des Aztèques et les jardins de la Chine ancienne.

L'Arabie saoudite, qui couvre 80% de la péninsule, utilisera des techniques agricoles durables, telles que la culture hydroponique, afin de réduire le gaspillage d'eau de 50% d'ici 2030, ci-dessus. (Photo fournie)


À l'époque moderne, une expérience parrainée par la NASA sur la station spatiale Mir en 1997 a utilisé l'aéroponie pour faire pousser des plants de haricots en apesanteur, ouvrant la perspective d'une agriculture durable dans l'espace. L'aéroponie est une forme de culture hydroponique dans laquelle les plantes sont nourries à l'aide d'un brouillard pulvérisé sur leurs racines, plutôt que d'être suspendues dans l'eau.
Ces dernières années, la popularité de la culture hydroponique a grandi, car les agriculteurs existants comme les amateurs cherchent à tirer parti des progrès technologiques et des avantages potentiels qu'ils peuvent apporter.
Les faibles pluies, la disponibilité limitée d'eau douce provenant des rivières et des lacs et la diminution des réserves d'eau souterraine non renouvelables signifient que le Moyen-Orient est la région la plus soumise au stress hydrique de la planète. Ceci alors que la demande régionale en eau monte en flèche, et devrait continuer à augmenter compte tenu de la croissance démographique et du développement économique récent, entraînant des taux de consommation d'eau par habitant parmi les plus élevés au monde.
Dans la majeure partie de la péninsule arabique, l'une des régions les plus arides de la planète, il y a très peu de précipitations et la majorité d'entre elles tombe dans le sable du désert ou s'évapore rapidement. Une zone couvrant plus de 1 000 000 de miles carrés (1 Square miles = 2589987.83 Square mètres) ne contient presque pas de rivières ou de ruisseaux pérennes, et l'un des plus grands déserts du monde occupe sa partie sud.

Les fermes Al-Badia des Émirats arabes unis à Dubaï utilisent une ferme verticale intérieure dotée d'une technologie hydroponique innovante pour cultiver des fruits et des légumes toute l'année. (Photo, Karim Sahib/AFP)


L'Arabie saoudite représente environ 80% de la péninsule arabique et en est l'un de ses pays les plus secs. Les ressources en eau sont rares et les conditions climatiques sont sévères. Ces dernières provoquent la salinisation des eaux souterraines, qui est un problème commun affectant le secteur agricole du Royaume.
En octobre dernier, le représentant de l'Arabie saoudite, dans le cadre du Groupe des 77 pays en développement et de la Chine, a déclaré à la deuxième commission (économique et financière) de la 76e session de l'Assemblée générale des Nations Unies que le Royaume prenait des mesures pour créer une agriculture durable et améliorer les modes de consommation afin de réduire les déchets de 50 % d'ici 2030, encourager l'innovation et autonomiser les femmes et les jeunes qui travaillent dans le secteur agricole.

Quelques chiffres

Une augmentation de 70 % de la production alimentaire sera nécessaire d'ici 2050 afin de répondre aux besoins caloriques d'une population mondiale de 9,8 milliards d'habitants.
 68% de cette population mondiale estimée à 9,8 milliards vivra dans des zones urbaines d'ici 2050.

 

Gardant un œil sur les futurs défis alimentaires, le ministère saoudien de l'Environnement, de l'Eau et de l'Agriculture explore l'option des technologies agricoles verticales localisées en allouant 27 millions de dollars pour les développer.
Les défis auxquels sont confrontés les décideurs politiques du Royaume ne sont pas différents de ceux auxquels sont confrontés leurs homologues dans de nombreux autres pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord. Eviter que la situation ne s'aggrave et, plus précisément, savoir comment équiper les agriculteurs pour résoudre les problèmes auxquels ils sont confrontés.
Selon les scientifiques agricoles, des investissements substantiels dans l'adaptation seront nécessaires afin d’aider à maintenir les rendements agricoles actuels et à augmenter la production et la qualité des aliments de manière à satisfaire la demande. Les installations agricoles verticales qui utilisent la culture hydroponique sont une solution possible aux défis, en particulier dans les pays aux climats arides et semi-arides.

Le recyclage de l'eau est une caractéristique primordiale de la culture hydroponique, bien que le processus comporte également ses propres défis. (Photo fournie)


Ces dernières années, plusieurs entreprises agroalimentaires en Arabie saoudite ont commencé à utiliser des systèmes hydroponiques, après avoir mené des recherches intensives, collecté des données et mis au point des mécanismes appropriés. Tout cela dans le but de suivre le rythme de la croissance démographique et des besoins alimentaires du Royaume.
Une caractéristique primordiale de la culture hydroponique est l'utilisation d'eau recyclée, qui comporte ses propres défis. Bien que le recyclage de l'eau soit un processus assez simple, les coûts impliqués, de l'investissement initial à l'entretien annuel, ne sont pas négligeables car la qualité de l'eau qui en résulte doit être suffisamment élevée pour la croissance des plantes, selon Tourki Aldouhayan, PDG de Green Mast, un agro-industrie à Riyad.
«Nous envoyons nos échantillons d'eau chaque semaine à des laboratoires aux Pays-Bas et le rapport d'analyse nous fournit les propriétés de l'eau absorbée par les plantes», a-t-il déclaré à Arab News.
«De cette façon, nous pouvons contrôler la consommation d'eau et nous économisons beaucoup, mais assurer une qualité élevée de l'eau n'est pas une mince affaire. Nous recyclons l'eau et économisons de l'argent, mais cela nécessite beaucoup de suivi et d'évaluation pour rester cohérent».

Le Moyen-Orient est la région du monde la plus soumise au stress hydrique, et la péninsule arabique en particulier doit faire bon usage de moyens intelligents maximisant ses ressources. (Photo fournie)


Aldouhayan a indiqué qu'il avait appris ce qui fonctionnait par tâtonnements, ayant dû prendre des décisions allant du type de sol à utiliser dans les serres au test de la longévité d'une plante et de sa capacité à survivre dans une ferme hydroponique. Il a affirmé qu'il avait testé une fois une variété particulière de plants de tomates qui produisaient des fruits jusqu'à neuf mois et poussaient jusqu'à une hauteur de 14 mètres.
Sur la base de ses expériences, Aldouhayan a signalé que les systèmes hydroponiques sont une option attrayante pour de nombreux agriculteurs en Arabie saoudite pour plusieurs de raisons.

En Bref

Les premières utilisations enregistrées de la culture hydroponique remontent aux jardins suspendus de Babylone, aux jardins flottants des Aztèques et aux jardins de la Chine ancienne.

Livrer des produits de la ferme à la table est plus facile à dire qu'à faire, a-t-il expliqué.  Lorsque l'on considère les défis logistiques et de transport impliqués pour s'assurer que les marchandises soient conservées à une température appropriée,qu'elles restent fraîches et qu'elles soient livrées aux fournisseurs à temps.
«C'est l'un des plus grands obstacles et défis auxquels sont confrontées les entreprises hydroponiques», a affirmé Aldouhayan. «L'Arabie saoudite a la taille de l'Europe et il est coûteux de transporter des produits vers des régions très éloignées de leur lieu d'origine. L'entreprise ne se limite pas à la simple production de cultures et de récoltes. Pourtant, l'Arabie saoudite a parcouru un long chemin en quelques années seulement.

Le co-fondateur de Red Sea Farms, Mark Tester, affirme que l'entreprise utilise un système agricole écologiquement durable basé sur l'eau salée. (Photo fournie)


«Le ministère de l'Environnement, de l'Eau et de l'Agriculture d'Arabie saoudite a montré son soutien à l'agriculture hydroponique dans le Royaume, mais il doit y avoir des réglementations plus strictes afin de garantir le respect des protocoles appropriés. Un soutien supplémentaire du ministère, des acheteurs  et des fournisseurs de services de transport peut aider et aidera les agriculteurs à long terme. Au cours des trois années qui se sont écoulées depuis que j'ai lancé mon entreprise, mes coûts ne représentent qu'une fraction de ceux de mes débuts.»
«Vous pouvez être assuré que si vous achetez des tomates cerises dans une ferme hydroponique, elles resteront fraîches plus longtemps que ce à quoi vous vous attendez normalement d'un tel fruit».
Red Sea Farms est une autre entreprise saoudienne qui utilise un système agricole écologiquement durable basé sur l'eau salée. Cette technologie permet aux agriculteurs de cultiver des aliments et de refroidir les serres en utilisant de l'eau salée en plus grande quantité et de meilleurs niveaux de qualité que les systèmes agricoles traditionnels, et de fournir ainsi des produits pour une saison de culture beaucoup plus longue.
Mark Tester, co-fondateur de Red Sea Farms et directeur associé du Centre d'agriculture du désert de l'Université des sciences et technologies du roi Abdallah, a révélé que même si les systèmes hydroponiques ne conviennent pas aux cultures de base telles que le blé, ils peuvent fournir un retour sur investissement pour une grande variété d'autres cultures.
«Du point de vue du gouvernement, les serres offrent une occasion en or de maximiser la valeur de l'eau souterraine (en fin de compte non durable) extraite, offrant le meilleur rendement possible pour cette précieuse ressource», a-t-il déclaré à Arab News.
«Avec les technologies de Red Sea Farms, l'empreinte environnementale de la production est encore réduite, ce qui est bon pour l'environnement compte tenu de la réduction de la consommation d'eau et des émissions de dioxyde de carbone, des coûts réduits et des revenus plus élevés pour l'agriculteur».
Un autre avantage prouvé de l'agriculture hydroponique est qu'elle élimine le besoin d'utiliser des pesticides et des herbicides à grande échelle.

On dit que les tomates d'une ferme hydroponique restent fraîches plus longtemps que celles produites selon la méthode de culture traditionnelle. (Photo fournie)


«Parce que la culture hydroponique dans les serres permet un bon contrôle de l'air et de l'eau, elle offre aussi la possibilité de minimiser l'exposition des plantes aux insectes nuisibles et aux maladies, nous permettant ainsi de réduire l'utilisation de pesticides», a éclairci Tester. «Cela permet aux agriculteurs d'économiser de l'argent, il est meilleur pour l'environnement et produit des aliments plus sains pour les consommateurs. Tout le monde est gagnant».
«Les avantages des systèmes agricoles innovants deviennent de plus en plus appréciés et de plus en plus précieux, même dans des endroits offrant des conditions idéales pour l'agriculture, comme en Europe occidentale».
«L'utilisation des serres est en pleine expansion. Ainsi, même dans le sud du Royaume, les serres ont clairement un rôle très important à jouer dans l'agriculture et la production saine et durable de nos aliments».
Alors que de plus en plus d'entreprises agroalimentaires en Arabie saoudite adoptent des méthodes modernes et innovantes, l'attrait de la culture hydroponique devrait croître rapidement grâce aux nombreux avantages qu'elle offre.
Plus largement, faire pousser des cultures en hydroponie et en serre apparaît de plus en plus comme un pari viable, en particulier pour les générations futures dans les pays aux climats arides et semi-arides, particulièrement vulnérables aux effets du changement climatique, à la dégradation des terres et aux phénomènes météorologiques extrêmes.


Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La solution à deux États, "clé de la stabilité régionale", déclare le ministre saoudien des Affaires étrangères à l’ONU

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
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  • Le prince Faisal a déclaré que la paix régionale doit commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien
  • Le prince Faisal affirme qu'aucune relation ne sera établie avec Israël avant la création de l'État palestinien

NEW YORK: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien constituait « la clé de la stabilité régionale ».

S’exprimant à l’ouverture d’une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, qui s’est tenue lundi au siège des Nations Unies, Faisal ben Farhane a souligné :

« Le Royaume considère que la solution à deux États est essentielle à la stabilité régionale. La conférence de New York constitue une étape charnière vers la concrétisation de cette solution. »

Faisal ben Farhane a réaffirmé que la paix dans la région devait commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien. Il a salué l’intention du président français Emmanuel Macron de reconnaître officiellement un État palestinien en septembre.

« Assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous les peuples de la région passe d’abord par la justice envers le peuple palestinien, en lui permettant d’exercer ses droits légitimes, au premier rang desquels la création d’un État indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale », a-t-il déclaré.

Il a présenté l’Initiative de paix arabe comme le cadre fondamental pour toute solution juste et globale.

Le ministre a également appelé à une cessation immédiate de la catastrophe humanitaire à Gaza, et a confirmé que l’Arabie saoudite et la France avaient facilité le transfert de 300 millions de dollars de la Banque mondiale vers la Palestine.

Faisal ben Farhane a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts auprès de plusieurs pays afin d’obtenir une reconnaissance internationale de l’État de Palestine.

Il a catégoriquement rejeté toute idée de conditionner cette reconnaissance à un veto israélien, et a réaffirmé qu’aucune relation ne serait établie avec Israël avant la création d’un État palestinien.

Le ministre a exprimé son soutien aux efforts de réforme de l’Autorité palestinienne, et a noté que le président américain Donald Trump pourrait jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits régionaux.

Faisal ben Farhane a également annoncé la signature, prévue mardi, de plusieurs protocoles d’accord avec différents secteurs palestiniens, dans le but de les renforcer.

Il a conclu en soulignant l’importance de maintenir l’élan diplomatique et la coordination internationale pour parvenir à une solution à deux États viable et pacifique.

Le coprésident de la conférence, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a abondé dans le même sens, déclarant à la presse que d'autres pays pourraient reconnaître la Palestine dans les mois à venir.

« La France affirme le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses terres », a-t-il affirmé.

Il a ajouté : « D’autres États pourraient reconnaître la Palestine dès septembre. La conférence sur la solution à deux États constitue une étape décisive dans sa mise en œuvre. Des engagements historiques seront pris. Le ciblage des civils à Gaza est inacceptable ; la guerre dans la bande dure depuis trop longtemps et doit cesser. »

Il a insisté sur le rôle de la communauté internationale pour transformer ce cadre en réalité concrète.

« Nous devons œuvrer pour faire de la solution à deux États une réalité tangible », a-t-il déclaré. « Qui répond aux aspirations légitimes du peuple palestinien. Nous avons enclenché une dynamique irréversible vers une solution politique au Moyen-Orient. »

Lors de la première session, le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a salué la tenue de la conférence, qu’il a qualifiée d’opportunité cruciale pour la paix.

« La solution à deux États est une opportunité historique pour toutes les parties », a-t-il déclaré. « Nous sommes reconnaissants à l’Arabie saoudite et à la France pour avoir organisé cette conférence historique. »

Il a ajouté que la conférence envoyait un message clair de soutien international au peuple palestinien :

« La conférence sur la solution à deux États confirme au peuple palestinien que le monde est à ses côtés. »

Mohammad Mustafa a également appelé à l’unité politique entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, exhortant le Hamas à déposer les armes en faveur d’un contrôle par l’Autorité palestinienne :

« Nous devons œuvrer à l’unification de la Cisjordanie et de Gaza. Nous appelons le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com