5G et transport aérien, de la brouille sur la ligne

Dans cette photo d'archive prise le 25 février 2019 Un visiteur parle au téléphone à côté d'un panneau 5G sur le stand Intel au Mobile World Congress (MWC) à Barcelone.(AFP)
Dans cette photo d'archive prise le 25 février 2019 Un visiteur parle au téléphone à côté d'un panneau 5G sur le stand Intel au Mobile World Congress (MWC) à Barcelone.(AFP)
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Publié le Mardi 18 janvier 2022

5G et transport aérien, de la brouille sur la ligne

  • En Europe, la bande-coeur de fréquences pour la 5G a été délimitée entre 3,4 et 3,8 GHz, des fréquences moins proches de celles des radioaltimètres qu'outre-Atlantique
  • Les fréquences utilisées par la 5G sont proches de celles utilisées par les radio-altimètres des avions

PARIS : Les compagnies aériennes américaines s'inquiètent d'un potentiel "chaos" provoqué par le déploiement de la 5G aux Etats-Unis, une crainte qui tient aux risques d'interférence entre les fréquences utilisées par cette technologie d'internet mobile et des instruments de bord essentiels à l'atterrissage des avions.

En quoi la 5G est-elle susceptible de poser un risque pour l'aviation?

Les fréquences utilisées par la 5G sont proches de celles utilisées par les radio-altimètres des avions. Les opérateurs téléphoniques américains se sont vu attribuer la bande de fréquences allant de 3,7 à 3,98 gigahertz (GHz) pour les besoins de la 5G, un droit qu'ils ont payé plusieurs dizaines de milliards de dollars.

Le secteur aérien redoute que cela ne brouille les données des radioaltimètres, un radar qui mesure la distance séparant l'avion du sol, essentiel aux instruments de nuit notamment pour atterrir ou en cas de mauvaise visibilité. Ces derniers fonctionnent dans le spectre des 4,2 à 4,4 GHz.

S'il n'y a donc pas de risque d'interférence directe entre les fréquences, la puissance d'émission des antennes 5G ou une partie des émissions dirigée vers le haut pourrait poser problème à certains altimètres, susceptibles d'être brouillés par ces fréquences proches.

Qu'ont décidé les autorités américaines?

Airbus et Boeing avaient alerté les autorités américaines en décembre sur ces "interférences potentielles", l'agence américaine de l'aviation (FAA) ayant obtenu de repousser le lancement de la 5G au 19 janvier le temps de s'assurer de la parfaite sécurité du système.

"S'il y a un risque potentiel pour les passagers aériens, nous sommes obligés de restreindre l'activité de vol concernée jusqu'à ce que nous puissions prouver qu'elle est sûre", affirme-t-elle.

La FAA a validé l'utilisation de deux modèles radioaltimètres et donné son aval pour 48 des 88 aéroports américains les plus directement affectés par les risques d'interférences 5G.

Le risque est-il propre aux Etats-Unis?

"Ce n'est pas un sujet mondial ou européen, c'est vraiment un sujet spécifique sur l'utilisation de la 5G et sa mise en oeuvre aux États-Unis en termes de bandes de fréquences et de puissance", a assuré le patron d'Airbus Guillaume Faury début janvier.

En Europe, la bande-coeur de fréquences pour la 5G a été délimitée entre 3,4 et 3,8 GHz, des fréquences moins proches de celles des radioaltimètres qu'outre-Atlantique.

En Corée du Sud, pays très en pointe dans le déploiement de cette technologie mobile, les fréquences 5G ne vont pas au-delà de 3,7 GHz. Le Japon, qui permet à ses opérateurs d'aller jusqu'à 4,1 GHz, ne prévoit "aucune mesure d'atténuation au-dessous de 4 GHz -c'est-à-dire aucune restriction dans le spectre où se dérouleront les opérations 5G aux États-Unis-, et il n'y a pas eu de déclarations d'interférences", plaide le CTIA, l'organisme regroupant les acteurs de la téléphonie mobile américains.

Quelles mesures pour limiter les risques?

Zones de protection, orientation des antennes et puissance d'émission: la France s'est saisie dès la fin 2020 des risques d'interférence.

"Des zones de protection ont été mises en place autour de 17 grands aéroports français appliquant des procédures d'atterrissage de précision par tous les temps afin de limiter la puissance d'émission des antennes 5G à proximité immédiate de ces aéroports", selon la Direction générale de l'aviation civile (DGAC).

"Nous sommes dans un cadre normal d'atténuation et de prévention des risques", en lien avec l'Agence européenne de sécurité aérienne (EASA), confie-t-on de même source.

Les opérateurs 5G doivent limiter la puissance des émissions et ne peuvent orienter leurs faisceaux vers le haut dans des "zones de sécurité et de précaution" s'étendant sur plusieurs kilomètres à chaque extrémité de la piste, selon l'Agence nationale des fréquences (ANFR).

De fait, les zones de précaution mises en place autour des aéroports américains concernent seulement les 20 dernières secondes du vol de l'avion, contre 96 secondes en France, constate la FAA américaine. Les opérateurs n'y ont pas d'obligation d'incliner leurs antennes 5G vers le bas comme en France et la puissance d'émission est plus forte.

"Aux Etats-Unis, les niveaux de puissance réduits temporairement tels qu'ils sont prévus à travers le pays resteront 2,5 fois plus élevés qu'en France", admet le régulateur américain de l'aérien.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.