Fiscalité des entreprises en Algérie, quels changements en 2022?

Une vue du ministère des Finances en Algérie. (Photo fournie).
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Publié le Mardi 18 janvier 2022

Fiscalité des entreprises en Algérie, quels changements en 2022?

  • Les nouveaux dispositifs sur la taxation des entreprises, contenus dans la loi de finances 2022, traduisent la volonté des pouvoirs publics d’encourager la création des petites entreprises et des start-up
  • «Il est utile de doter les entreprises de mesures leur permettant d’avoir une meilleure compétitivité»

PARIS : La loi de finances 2022 comporte de nouvelles dispositions relatives à la fiscalité des entreprises. Entrés en vigueur début janvier, ces nouveaux dispositifs fiscaux sont-ils favorables à l’impulsion de la production nationale et des investissements pour stimuler la relance économique du pays?

L’exonération et la baisse de l’impôt sur les bénéfices des sociétés (IBS), sur les taxes sur l’activité professionnelle (TAP) et sur la formation professionnelle et apprentissage (TFPA) ainsi que sur l’impôt sur le revenu global (IRG) permettront-elles de mieux accompagner les entreprises en difficulté? De soutenir celles qui résistent? De promouvoir des investissements productifs et la création d’un environnement propice permettant d’impulser l’entrepreneuriat ainsi que la création des petites entreprises et des start-up?

Exonération pour les sociétés de production et le réinvestissement

Selon Ishak Kherchi, expert en économie et professeur agrégé en économie et gestion à l’université Hassiba ben Bouali, dans la wilaya de Chlef, les nouveaux dispositifs sur la taxation des entreprises, contenus dans la loi de finances 2022, traduisent la volonté des pouvoirs publics d’encourager la création des petites entreprises et des start-up. «À travers la mise en œuvre de ces nouveaux dispositifs fiscaux, le gouvernement exprime sa volonté d’impulser les investissements dans certains secteurs économiques comme le transport, le tourisme, la pêche et la pisciculture», affirme l’expert en économie, en précisant que les facilitations fiscales ont été décidées pour encourager les investissements dans les régions des Hauts-Plateaux, du Sud et du Grand-Sud du pays.

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Ishak Kherchi, expert économique et professeur à l'univeristé de Chlef. (Photo fournie).

Ishrak Kherchi souligne que les exonérations fiscales (impôt sur le revenu global, impôt sur les bénéfices des sociétés, et impôt sur les frais et les biens immobiliers), allant de trois à six ans, sont aussi destinées aux jeunes investisseurs intégrés et/ou encadrés par des organismes nationaux tels que l’Agence nationale d’appui et de développement de l’entrepreneuriat (Anade), la Caisse nationale d’assurance chômage (Cnac), l’Agence nationale de gestion du microcrédit (Angem) ou encore l’Agence nationale de l’emploi (Anem). «Cette période d’exonération de l’impôt sur le revenu global et les bénéfices sur les sociétés peut atteindre dix ans pour les activités productives implantées dans les régions du Grand et de l’Extrême-Sud algérien», souligne-t-il. Selon lui, à travers ces facilitations fiscales, «l’État algérien souhaite encourager les opérateurs économiques de diverses filières à s’investir dans le développement de la production des biens et des services à travers le territoire national. Les pouvoirs publics ciblent particulièrement les régions les plus dépourvues, une stratégie qui permettra, à terme, d’atteindre un développement plus équilibré entre les régions de son vaste territoire», ajoute-t-il.

EN BREF

L’article 34 de la loi de finances 2022 élargit le champ d’application de l’IBS aux produits et revenus réalisés en Algérie par des sociétés étrangères et générés par des opérations portant sur les biens qu’elles possèdent en Algérie.

Dans son article 44, elle institue un taux préférentiel fixe de 10 % en matière de paiement de l’IBS aux sociétés de production en cas de réinvestissement, notamment en matière d’acquisition d’actions, de parts sociales et de titres assimilés, à hauteur d’au moins 90 % dans le capital d’une autre société de production de biens, de travaux et de services.

L’article 59 de la loi de finances stipule que les entreprises de production sont exclues du champ d’application de la TAP. Concernant l’exonération de la TFPA, elle sera appliquée aux entreprises de moins de vingt employés.

 

Les initiateurs de projets innovants, les start-up et les incubateurs, bénéficieront, quant à eux, d’une exonération sur la TAP, sur l’IRG et sur l’IBS ainsi que d’une exonération totale de l’IRG pour une période de dix ans. D’autres exonérations sont prévues, notamment pour le secteur du tourisme; à titre d’exemple, la filière de l’artisanat bénéficie, elle aussi, d’une exonération de l’IRG pendant dix ans. «Les opérateurs, nationaux ou étrangers, qui investissent dans les activités touristiques, seront exonérés de l’IBS pour la même durée», souligne l’expert en économie, précisant toutefois que les agences de voyages et les établissements hôteliers ne bénéficieront que d’une exonération d’une durée de trois ans.

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Souhil Meddah, expert financier. (Photo fournie).

Des mesures dans un cadre contraignant

Interrogé par Arab News en français sur l’impact de ces mesures sur les entreprises, Souhil Meddah, expert financier, explique que «les dispositions de la loi de finances 2022 sont établies à partir d’un cadre contextuel particulièrement contraignant pour la sphère économique». Il rappelle qu’il est «utile de doter les entreprises de mesures leur permettant d’avoir une meilleure émancipation compétitive, notamment face à une réalité économique qui impose quelques ajustements sur les compartiments qui composent les chiffres clés qu’ils soient dans leur nature imposable ou libératoire». Il ajoute: «Parmi les mesures et les ajustements relevés, il est question de revenir sur une réalité d’activité qui concerne les opérateurs étrangers, qui détenant des biens en Algérie, seront dans l’obligation de s’intégrer dans le champ de l’impôt sur les bénéfices des sociétés de façon significative par rapport aux revenus qu’ils dégagent à partir des biens qu’ils détiennent en Algérie.»

L’expert financier précise que les entités qui exercent dans le domaine industriel disposent actuellement d’une plus forte souplesse, comptant sur un taux préférentiel réduit de l’impôt sur les bénéfices dans la perspective de réinvestir une partie du bénéfice, surtout lorsqu’il s’agit de prise de participation ou de capitalisation en valeurs mobilières. «Cette mesure peut être incitative pour le développement du marché boursier», souligne-t-il.


La transformation du secteur Fintech s'accélère grâce à la Vision 2030, selon les analystes

L'innovation a été encouragée par des réformes en Arabie saoudite. (Shutterstock)
L'innovation a été encouragée par des réformes en Arabie saoudite. (Shutterstock)
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  • Les réformes du paysage financier de l'Arabie saoudite ont considérablement transformé le secteur, sous l'impulsion du Programme de développement du secteur financier
  • L'une des initiatives clés de la Vision 2030 du Royaume, le programme vise à promouvoir la diversification des revenus

DJEDDAH : Les réformes du paysage financier de l'Arabie saoudite ont considérablement transformé le secteur, sous l'impulsion du Programme de développement du secteur financier, ont déclaré des experts à Arab News.

L'une des initiatives clés de la Vision 2030 du Royaume, le programme vise à promouvoir la diversification des revenus, à renforcer l'épargne et à fournir une gamme d'opportunités de financement et d'investissement.

Ces réformes ont été mises en œuvre sous l'étroite surveillance de la Banque centrale saoudienne, connue sous le nom de SAMA, qui a également joué un rôle crucial en favorisant la croissance de la fintech et de la banque numérique grâce à un cadre réglementaire favorable et à diverses initiatives.

S'adressant à Arab News, Yaseen Ghulam, professeur associé d'économie et directeur du centre de recherche et de conseil à l'université Al-Yamamah basée à Riyad, a nommé cinq réformes majeures dans le secteur financier saoudien qui ont eu un impact significatif sur l'efficacité et la compétitivité globales des institutions financières.

Il a noté que le FSDP, qui a été lancé en 2017, a amélioré la bourse saoudienne, ou Tadawul, pour en faire une plateforme d'investissement compétitive à l'échelle mondiale avec une infrastructure de marché robuste.

"Le plan consiste à améliorer l'infrastructure de négociation et les processus de règlement pour répondre aux meilleures pratiques internationales, en augmentant la capitalisation du marché, la liquidité et la valeur à plus de 3 000 milliards de dollars, et en facilitant l'acquisition d'argent par les investisseurs étrangers", a-t-il déclaré.

Il a ajouté que cela a conduit à un plus grand nombre de plateformes en ligne, à des capacités fintech avancées, à des régimes de garde et de compensation intégrés, et à des droits plus importants pour les investisseurs, ainsi qu'à un alignement accru sur les normes de la finance durable, et à des procédures de transparence améliorées.

Il a également expliqué que l'inclusion du Tadawul dans l'indice MSCI Emerging Markets en 2019 a renforcé sa position en tant qu'acteur mondial.

M. Ghulam a mentionné que l'innovation fintech a fait l'objet d'une attention significative depuis le lancement de l'initiative Fintech Saudi en 2018, qui a propulsé l'Arabie saoudite vers le statut de principale plaque tournante du secteur dans la région.

Il a ajouté que d'ici 2022, le programme avait aidé l'écosystème fintech à se développer rapidement, comme en témoignent la création de nombreuses entreprises innovantes et l'utilisation généralisée des paiements numériques.

"En promulguant des lois progressistes, SAMA a permis cette révolution fintech. Afin de promouvoir le développement, elle a construit un bac à sable réglementaire pour les essais supervisés des technologies de pointe, créé des licences spécialisées pour les entreprises fintech, et mis à disposition l'infrastructure bancaire et les interfaces de programmation d'applications", a-t-il ajouté.

Ce point de vue a été repris par l'analyste financier Khalid Gaber Al-Zaidiy, qui a déclaré à Arab News que le cadre réglementaire de la SAMA est essentiel à la croissance de la fintech et de la banque numérique dans le Royaume.

Il a ajouté que certains des impacts clés de ce cadre comprennent l'encouragement de l'innovation tout en maintenant la stabilité financière.

"SAMA soutient l'innovation fintech à travers des initiatives telles que le Fintech Sandbox, permettant aux startups de développer et de tester des produits dans un environnement réglementé", a-t-il déclaré.

En appliquant des normes de cybersécurité strictes et des réglementations liées à la protection des données financières personnelles, a-t-il ajouté, SAMA renforce la confiance des consommateurs dans l'utilisation des solutions fintech. "Cela aide le secteur à se développer de manière durable et sécurisée", a déclaré M. Al-Zaidiy.

Il a ajouté qu'en accordant des licences à de nouvelles banques numériques, la SAMA encourage la concurrence et soutient la croissance de l'économie numérique, faisant ainsi progresser le secteur.

"Les politiques de la Banque centrale favorisent l'inclusion financière et élargissent l'accès aux services bancaires par le biais de solutions numériques, créant ainsi des opportunités pour les entreprises fintech", a ajouté l'analyste.

Croissance verte et confiance internationale

M. Ghulam a également souligné l'engagement du Royaume en faveur de la finance verte, affirmant qu'il a fait des progrès dans la promotion d'investissements et de projets respectueux de l'environnement, conformément aux tendances mondiales en matière de durabilité.

Cela inclut l'émission d'obligations vertes dans le cadre des objectifs de la Vision 2030. "Grâce à ces initiatives proactives, l'Arabie saoudite s'est positionnée comme un acteur clé de la transition mondiale vers un modèle économique plus respectueux de l'environnement", a-t-il déclaré.

M. Ghulam a souligné que l'Arabie saoudite a mis en œuvre des politiques stratégiques visant à accroître la participation des investisseurs internationaux, ce qui a conduit à une augmentation record des entrées de capitaux étrangers et à un renforcement de la confiance dans le système financier saoudien.

"L'augmentation des entrées de capitaux reflète une augmentation globale de la confiance dans la stabilité du système financier de l'Arabie saoudite", a-t-il déclaré.

Il a salué la création du Centre national de gestion de la dette, ajoutant qu'en créant des organismes spécialisés pour superviser la gestion de la dette du pays, l'Arabie saoudite a pris des mesures décisives pour améliorer le contrôle des finances publiques et préserver une situation budgétaire saine.

Expliquant comment l'essor de la fintech et de la banque numérique remodèle les attentes et les expériences des clients dans l'industrie des services financiers, M. Ghulam a déclaré que l'une des initiatives les plus significatives du FSDP est la mise en œuvre de la banque ouverte et numérique par le biais de la fintech.

"En conséquence, l'Arabie saoudite est à la tête de la révolution fintech, avec plus de 226 entreprises fintech déjà existantes, en raison de son secteur des télécommunications qui fonctionne bien et des investissements importants du gouvernement et des entreprises de télécommunications dans l'infrastructure mise en place pour apporter une vitesse et une fiabilité accrues des connexions", a-t-il déclaré.

Plus important encore, l'économiste a ajouté que la STC Bank, la Saudi Digital Bank et le système de paiement de Sarie ouvrent la voie en matière de services bancaires numériques et de systèmes de paiement pour les consommateurs.

M. Ghulam a ajouté que les services bancaires numériques permettent aux clients de gagner du temps, de réduire les coûts de transaction et de favoriser la concurrence et la croissance économique.

"Elle renforce le secteur financier en introduisant de nouveaux produits et services pour les consommateurs et les entreprises saoudiens. Avec le consentement des consommateurs, ces services bancaires permettent à des fournisseurs tiers d'accéder aux données financières, ce qui stimule l'innovation dans le secteur", a-t-il déclaré, ajoutant que les portefeuilles numériques, les applications pour smartphones et les services bancaires en ligne sont devenus essentiels pour la gestion des comptes et des transactions.

"L'ouverture d'un compte bancaire peut désormais se faire en ligne, ce qui profite aux zones rurales au lieu de se rendre sur place. Cette évolution a également amélioré l'inclusion financière en fournissant des crédits, des assurances et des services à des personnes et des régions auparavant marginalisées", a déclaré M. Ghulam.

Les PME prospèrent

Soulignant la manière dont les réformes financières répondent aux problèmes de financement spécifiques rencontrés par les petites entreprises en Arabie saoudite, M. Ghulam a fait remarquer que le Royaume compte plus de 1,3 million de PME.

Il a noté que, comme dans d'autres pays développés, ces entreprises sont confrontées à des difficultés pour obtenir les financements nécessaires en raison des limitations des garanties et d'un risque de crédit plus élevé.

"L'impulsion pour les réformes relatives au financement des PME est venue de la Vision 2030 et est liée au FSDP. L'un des principaux objectifs du FSDP et des réformes connexes est d'amplifier le financement des microentreprises et des PME au sein du système bancaire et de mettre en place des institutions telles que la Banque des PME, Monsha'at et les sociétés de capital-risque pour aider à améliorer le financement et l'écosystème", a-t-il déclaré.

Il a noté que le FSDP vise à étendre le ratio actuel de 10 % de financement des PME dans le système bancaire à 11 % d'ici à 2025.

Plus important encore, pour montrer son soutien continu et solide à ces entreprises, le gouvernement recommande que les institutions financières consacrent 20 % de leurs portefeuilles de prêts à ce secteur.

"Monsha'at a introduit plusieurs programmes à cet égard. Il s'agit notamment de Funding Gate, un guichet unique en ligne pour le financement, qui regroupe les prêteurs et les services, du programme KAFALAH, un service de garantie des prêts visant à réduire les risques et à accroître l'appétit des prêteurs, de Saudi Venture Capital Co. ainsi que de l'initiative Esterdad et des prêts facilités par l'initiative de prêts indirects", a-t-il déclaré.

L'universitaire a ajouté que la révolution fintech résultant des réformes contribue également à augmenter le financement des PME à cet égard, en disant : "Les solutions FinTech B2B sont très recherchées car elles résolvent les problèmes liés à la disponibilité du crédit, au traitement des paiements et à la gestion de l'argent."

M. Ghulam a ajouté que le Fonds d'investissement public contribue également à améliorer le financement des PME, de même que le programme Taleed du géant pétrolier Saudi Aramco, qui offre plus de 3 milliards de RS de financement aux entreprises éligibles.

"Tous ces canaux de financement variés n'auraient pas été possibles sans les réformes et les efforts du gouvernement pour aider les petites entreprises qui sont l'épine dorsale de la future économie saoudienne, moins dépendante des revenus des combustibles fossiles", a déclaré l'économiste.
La création de l'entité chargée de la littératie financière au sein du FSDP est une stratégie clé dans les efforts déployés par l'Arabie saoudite pour stimuler la littératie financière et promouvoir les services bancaires numériques, conformément aux objectifs de Vision 2030.

"Plusieurs entreprises fintech, telles que Darahim et Fatafeat, tentent d'accroître la littératie financière dans le Royaume. Le ministère saoudien de l'éducation a franchi une étape importante en imposant l'inclusion d'un cours de "connaissances financières" dans les programmes scolaires", a déclaré M. Ghulam.

Il a ajouté que Thameen et Smart Investor, deux initiatives de sensibilisation menées par l'Autorité des marchés financiers, visent à améliorer les connaissances financières des adultes et des jeunes, respectivement.

"Un rapport 2023 de la SAMA indique que les connaissances financières des citoyens ont augmenté grâce à ces activités. Ces politiques portent en effet leurs fruits : en 2023, on estimait que 38 % des adultes avaient une compréhension de base des concepts financiers, contre 30 % en 2021", a déclaré l'universitaire.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Croissance record des prêts bancaires aux entreprises saoudiennes

Les activités immobilières ont représenté 21 % des prêts aux entreprises. (Shutterstock)
Les activités immobilières ont représenté 21 % des prêts aux entreprises. (Shutterstock)
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  • En novembre, les prêts bancaires en Arabie saoudite ont atteint 2,93 trillions de riyals saoudiens enregistrant une hausse de 13,33 % par rapport à l'année précédente
  • Il s'agit de la plus forte croissance annuelle pour les prêts aux entreprises parmi les données sur l'activité de prêt disponibles dans le rapport de la SAMA depuis 2021

RIYAD : En novembre, les prêts bancaires en Arabie saoudite ont atteint 2,93 trillions de riyals saoudiens (782 milliards de dollars), enregistrant une hausse de 13,33 % par rapport à l'année précédente, soit le taux de croissance le plus élevé depuis 22 mois.

Selon les données de la Banque centrale saoudienne (SAMA), les prêts aux entreprises ont constitué le principal moteur de cette croissance, enregistrant une augmentation de 17,28 % pour atteindre 1,58 trillion de riyals saoudiens.

Il s'agit de la plus forte croissance annuelle pour les prêts aux entreprises parmi les données sur l'activité de prêt disponibles dans le rapport de la SAMA depuis 2021.

Les activités immobilières ont mené la charge, représentant 21% des prêts aux entreprises et augmentant de 32% pour atteindre 328 milliards de RS.

Le commerce de gros et de détail a représenté 13 % des prêts aux entreprises, atteignant 201,6 milliards de RS avec un taux de croissance annuel de 10,62 %.

Le secteur manufacturier, élément clé des objectifs de diversification économique de Vision 2030, a représenté 12 % des prêts aux entreprises, soit 182,44 milliards de RS.

Les fournitures d'électricité, de gaz et d'eau ont contribué à hauteur de 11 % à la part totale des entreprises, avec une croissance significative de près de 27,74 % pour atteindre 178,56 milliards de RS.

Notamment, les activités professionnelles, scientifiques et techniques, bien que représentant une part plus faible de 0,53 % du crédit aux entreprises, ont connu la plus forte augmentation, avec un taux de croissance annuel de 54,44 % pour atteindre 8,38 milliards de RS.

Les prêts à l'éducation ont suivi l'immobilier avec le troisième taux de croissance le plus élevé, augmentant de 29,93 % pour atteindre 8 milliards de RS.

Concernant les prêts personnels, qui englobent diverses solutions de financement pour les particuliers, le secteur a enregistré une croissance annuelle de 9,05 %, atteignant ainsi 1,35 trillion de riyals saoudiens. Cette expansion souligne la confiance continue dans les prêts à la consommation et les stratégies de diversification économique du Royaume.

Selon le Global Market Outlook for 2025 de Standard Chartered, la baisse des taux d'intérêt doit stimuler la croissance du secteur privé, ce qui profitera particulièrement aux industries sensibles à l'emprunt en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis et au Qatar.

Le rapport souligne que malgré un ralentissement prévu de la croissance mondiale de 3,2 % à 3,1 %, le Conseil de coopération du Golfe devrait rester un point positif, grâce à l'expansion robuste du secteur non pétrolier et aux investissements stratégiques qui soutiennent la diversification économique.

La transformation économique de l'Arabie saoudite dans le cadre de Vision 2030 illustre un effort coordonné entre les institutions gouvernementales, les secteurs financiers et les entreprises privées pour stimuler une croissance et une diversification durables.

Des secteurs tels que l'éducation, la science et la technologie, et les services publics prennent un élan significatif, alimenté par un financement substantiel visant à renforcer leur contribution au PIB de la nation.

Le Royaume réalise des investissements importants dans la recherche et le développement, le gouvernement représentant la plus grande part des dépenses.

En 2025, l'éducation représentait 16 % du budget national, employant le pourcentage le plus élevé de travailleurs en R&D et soulignant son rôle central dans l'expansion des capacités de recherche.

En outre, l'essor de l'activité immobilière reflète les infrastructures plus vastes et les giga-projets en cours, renforçant ainsi le programme de développement de la nation.

Les récentes évolutions de la politique monétaire mondiale, reflétées par les ajustements des taux d'intérêt de la Banque centrale saoudienne, alignés sur ceux de la Réserve fédérale américaine, devraient rendre l'emprunt plus abordable.

La baisse des taux d'intérêt stimulera davantage les prêts, ce qui soutiendra les industries clés et accélérera l'ambitieuse transformation du Royaume.

De solides réserves de capitaux

Selon les données de la SAMA, le capital réglementaire des banques saoudiennes par rapport aux actifs pondérés en fonction des risques s'élevait à 19,2 % au troisième trimestre de l’année 2024, soit une légère baisse par rapport aux 19,5 % de l'année précédente.

Malgré cette légère baisse, le ratio reste bien supérieur à l'exigence minimale de 8 % du Comité de Bâle sur le contrôle bancaire, reflétant la forte capitalisation et la résilience financière du secteur bancaire du Royaume.

Le ratio de capital de catégorie 1, qui mesure le capital de base détenu par les banques pour absorber les pertes par rapport à leurs actifs pondérés en fonction des risques, a atteint 17,7 %.

Les fonds propres de catégorie 1 se composent principalement de capitaux de haute qualité, tels que les fonds propres ordinaires et les réserves divulguées. Ce ratio élevé démontre la solidité du système bancaire, qui soutient la croissance économique tout en se protégeant des risques potentiels.

Selon une étude du Fonds monétaire international, les banques saoudiennes sont bien capitalisées, rentables et résistantes aux chocs macroéconomiques graves.

Les tests de solvabilité et les analyses de sensibilité indiquent leur capacité à résister à des scénarios défavorables, notamment à des baisses importantes des prix de l'immobilier et à des défaillances de portefeuilles de prêts sectoriels.

Si les banques font preuve d'une capacité suffisante pour faire face aux chocs de liquidité, le rapport souligne la nécessité de s'attaquer aux risques de concentration des financements.

Le FMI a noté que la SAMA affine ses méthodes de simulation de crise et a recommandé d'améliorer la collecte de données et le suivi des expositions importantes au financement et au crédit, en particulier en ce qui concerne les grands projets de construction et d'infrastructure.

Pour renforcer encore la modélisation du risque de crédit, la SAMA devrait incorporer des données granulaires sur les ménages et les sociétés non financières, reflétant la dynamique évolutive de la transformation économique du Royaume, selon le FMI.

Les données de la SAMA pour le troisième trimestre 2024 indiquent que les prêts non performants nets de provisions au capital sont tombés à 2,1%, en baisse par rapport aux 2,2% de la même période de l'année dernière.

Cette baisse suggère une amélioration de la qualité des portefeuilles de prêts bancaires et de l'efficacité des stratégies de provisionnement.

Selon le FMI, plusieurs facteurs contribuent à atténuer le risque de crédit au sein du portefeuille de prêts immobiliers en expansion rapide en Arabie saoudite.

La plupart des prêts hypothécaires sont proposés à des taux fixes, ce qui protège les emprunteurs des fluctuations des taux d'intérêt, et sont structurés avec un recours total, ce qui minimise la probabilité de défaillances stratégiques.

En outre, environ 80 % des emprunteurs particuliers sont des fonctionnaires, dont les revenus sont susceptibles de rester stables en période de ralentissement économique. En outre, la majorité des prêts hypothécaires sont attribués en fonction du salaire, ce qui constitue une garantie supplémentaire de remboursement.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Inflation: pourquoi la France s'en sort mieux que ses voisins ?

 Le net recul de l'inflation française en 2024, à 2% en moyenne annuelle selon l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) publiées mercredi, place la France en position de bonne élève de la zone euro. Pourquoi le pays parvient-il à mieux maîtriser l'inflation que ses voisins ? (AFP)
Le net recul de l'inflation française en 2024, à 2% en moyenne annuelle selon l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) publiées mercredi, place la France en position de bonne élève de la zone euro. Pourquoi le pays parvient-il à mieux maîtriser l'inflation que ses voisins ? (AFP)
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  • Les données de l'Insee montrent un fort ralentissement de l'inflation en France, après une année 2023 à 4,9%, et 2022 à 5,2%
  • Selon l'indice harmonisé IPCH d'Eurostat, qui permet de comparer les pays européens entre eux, la France est également bien positionnée avec 1,8% d'inflation en 2024

PARIS: Le net recul de l'inflation française en 2024, à 2% en moyenne annuelle selon l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) publiées mercredi, place la France en position de bonne élève de la zone euro. Pourquoi le pays parvient-il à mieux maîtriser l'inflation que ses voisins ?

Que disent les chiffres ?

Les données de l'Insee montrent un fort ralentissement de l'inflation en France, après une année 2023 à 4,9%, et 2022 à 5,2%.

Selon l'indice harmonisé IPCH d'Eurostat, qui permet de comparer les pays européens entre eux, la France est également bien positionnée avec 1,8% d'inflation en 2024.

Le taux IPCH de la zone euro s'élève lui à 2,4%. La fourchette va de 1,0% pour l'Irlande à 4,5% en Croatie. La première puissance économique de la zone, l'Allemagne, enregistre quant à elle 2,8% comme l'Espagne, et presque autant que la Grèce, à 2,9%.

Les salaires progressent moins vite

Une première explication réside dans l'évolution des salaires.

La France connaît en effet "une hausse des salaires moins forte que dans le reste de la zone euro", souligne Anthony Morlet-Lavidalie, économiste pour Rexecode.

En comparaison, en Allemagne, les salaires "étaient très bas ces 10 ou 15 dernières années et connaissent actuellement un rattrapage" qui fait monter l'inflation du pays, précise-t-il à l'AFP.

Industrie moins concurrentielle

Sur un an, l'indice des prix à la consommation des produits manufacturés a reculé de 1,4% sur un an en décembre 2024, alors qu'il progressait de 1,4% en décembre 2023, a indiqué l'Insee. Plusieurs raisons à ce repli.

Après deux ans à des niveaux élevés, notamment du fait du déclenchement de la guerre en Ukraine, les prix des matières premières (énergie, métaux…) se sont assagis en 2024, ce qui a fait baisser les coûts de production des biens manufacturés, et donc leurs prix.

Dans un contexte très concurrentiel, la France, pays parmi les plus désindustrialisés d'Europe, est moins armée que certains de ses voisins.

"Dans un secteur comme l'automobile par exemple, les prix (des biens) ont beaucoup plus monté en Allemagne, parce qu'il s'agit de produits plus haut de gamme", explique l'économiste de Rexecode.

"La France est spécialisée sur quelques biens; aéronautique, luxe, un peu de pharmacie, mais sur le reste, chimie lourde ou métallurgie par exemple, on a beaucoup moins de capacité à faire monter les prix", ajoute-t-il.

Puissance agricole

Le repli de l'inflation est aussi dû à l'accalmie des prix alimentaires en 2024. Et dans ce secteur, la France possède quelques avantages supplémentaires.

D'une part elle "est une puissance agricole", ce qui lui permet de moins avoir recours à l'importation, et ainsi de moins subir les pressions internationales sur les prix. D'autre part, "la grande distribution française est plus forte qu'ailleurs, ce qui permet de négocier des prix plus bas" pour les consommateurs, relève M. Morlet-Lavidalie.

Des restes des mesures sur l'énergie

La France "a fait beaucoup plus usage d'outils de contrôle de prix, de prix de l'énergie, des loyers aussi, qui ont pu ralentir la transmission du choc d'inflation" lorsque les prix étaient au plus haut, dès 2022-2023, commente Fabien Bossy, chef économiste France chez Société Générale CIB.

Par exemple, le bouclier tarifaire sur le gaz et l'électricité mis en place dès fin 2021 et prolongé en 2024 a contribué à contenir la hausse des prix qui a plus fortement pénalisé les voisins.

"Loin d'être négligeable", la fin de ce bouclier tarifaire sur l'électricité prévue le 1er février - sans hausse de taxe faute de budget - devrait engendrer une baisse de 14% de la facture tricolore, grâce au recul des cours sur le marché, note Mathieu Plane, économiste à l'OFCE.

Une aubaine pour les ménages et la promesse de "quelques dixièmes de points d'inflation en moins du côté français, ce qui va certainement accentuer encore l'écart entre la France et ses partenaires européens", signale-t-il.