PARIS : L'objectif du plan d'action qu'Emmanuel Macron dévoile vendredi pour lutter contre les séparatismes, principalement l'islam radical, est de combler «les trous dans la raquette" de l'arsenal législatif, a déclaré Marlène Schiappa, ministre déléguée en charge de la Citoyenneté.
«Ne nous fourvoyons pas, nous sommes très clairs sur le fait que la menace principale est celle de l'islamisme, de l'islam radical. Nous avons déjà un arsenal très complet pour lutter contre le terrorisme mais nous voulons remplir la zone grise, les trous dans la raquette», a déclaré Mme Schiappa au micro d'Europe 1.
Entre autres «séparatismes», la ministre a cité les «dérives sectaires» ou le «suprémacisme blanc», au nom duquel, a-t-elle dit, "un attentat a été déjoué récemment" en France.
Selon Marlène Schiappa, 240 lieux ont été fermés depuis 2017 en France «parce qu'ils représentaient des menaces» et «plus de 1.000 policiers supplémentaires» ont été affectés à la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI).
Mais, faute d'un arsenal législatif adéquat, l'État serait obligé, selon elle, de «ruser» pour obtenir la fermeture de ces lieux et «d'adopter un peu la stratégie du FBI vis-à-vis d'Al Capone», célèbre gangster américain des années 30 tombé pour fraude fiscale.
Emmanuel Macron doit prononcer vendredi matin aux Mureaux (Yvelines) un discours contre les «séparatismes», maintes fois reporté et très attendu à un an et demi d'une élection présidentielle qui pourrait se jouer sur les questions de la sécurité et de l'autorité de l'État.
L'exécutif prévoit de finaliser son projet de loi d'ici à la mi-octobre afin qu'il soit discuté au Parlement au premier semestre 2021.
Dans le viseur de l'État figurent notamment les clubs de sport, les écoles privées hors-contrat ou les associations de soutien scolaire, soupçonnés d'être des «bras armés de l'islamisme radical».
La ministre «souhaite» par ailleurs que soient interdits les certificats de virginité, parfois réclamés à des médecins avant un mariage religieux.
«Comme, il y a des années, la République a dit non et stop à l'excision, la République doit dire non et stop aux certificats de virginité", a-t-elle insisté, «on ne certifie pas la virginité d'une citoyenne dans la France, la République de 2020.»
La communauté internationale médicale réclame leur pénalisation mais des médecins de terrain y voient à l'opposé une manière de protéger les jeunes filles et insistent sur la faible ampleur du phénomène.