PARIS : La candidate socialiste à la présidentielle Anne Hidalgo a jugé dimanche que la nouvelle candidature de Christiane Taubira était "une mauvaise nouvelle" qui crée de "la confusion".
"C'est une candidature de plus, c'est une mauvaise nouvelle pour celle et ceux qui cherchent l'union de la gauche, qui cherchent à rassembler", a estimé sur BFMTV la maire de Paris, au lendemain de l'officialisation de la candidature de l'ex-ministre de la Justice Christiane Taubira, à moins de trois mois du scrutin.
"Chacun peut être candidat comme il l'entend" mais "arriver si tard avec une proposition qui ajoute une candidature, je crois que pas grand monde ne comprend aujourd'hui", a-t-elle critiqué.
De plus, "cela crée de la confusion. Chacun sera comptable de ses propositions, de son action, et ce sera projet contre projet", a-t-elle ajouté.
Présidentielle: Hidalgo juge Zemmour « disqualifié »
PARIS : Anne Hidalgo a affirmé dimanche avoir eu "plusieurs fois le sentiment qu'il valait mieux être un homme d'extrême droite négationniste qu'une femme de gauche social-démocrate" dans les médias, jugeant Eric Zemmour "disqualifié" pour la présidentielle.
Elle a aussi jugé "intéressante" la proposition du communiste Fabien Roussel de rendre inéligibles les personnes condamnées pour racisme ou incitation à la haine raciale.
Interrogée sur BFMTV sur les dernières déclarations du candidat d'extrême droite Eric Zemmour concernant l'inclusion à l'école des enfants handicapés, elle a nouveau dénoncé "l'horreur" de ces propos.
"Il est disqualifié pour moi depuis le début", a-t-elle expliqué, regrettant qu'il ait "son rond de serviette sur beaucoup de plateaux".
"J'ai eu plus d'une fois le sentiment qu'il valait mieux être un homme d'extrême droite négationniste, qu'on était mieux accueilli, que lorsqu'on était une femme de gauche social-démocrate", dans les medias, a-t-elle souligné.
Quand vous venez avec une parole raisonnable, on vous dit que vous êtes inaudible. Il faut quoi, tenir des propos à la Zemmour pour être audible?", a-t-elle demandé.
La candidate socialiste a estimé qu'un jour il faudra se poser la question de +qui peut être candidat à nos élections", et que même s'il y avait déjà des règles, "la piste qu'a ouverte Fabien Roussel", concernant l'inéligibilité des personnes condamnées pour racisme ou incitation à la haine raciale "est plutôt une piste assez intéressante".
Pour la maire de Paris, Eric Zemmour est une "construction". "C'est en partie une construction médiatique", puisqu'il "est issu de cet univers médiatique" et il est arrivé "à un moment de notre histoire où toute parole était possible pourvu qu'elle soit provocatrice, et pourvu qu'elle provoque le buzz et le clic".
"Vous vous rendez compte vers quoi on a dérivé, quand vous voyez la violence de la société", a-t-elle déploré, en évoquant notamment l'agression de journalistes de l'AFP samedi à Paris lors d'un rassemblement anti-pass vaccinal organisé par le mouvement Les Patriotes de Florian Philippot.
La candidate socialiste a également précisé que pour elle, "la page" de la primaire populaire, à laquelle va participer Mme Taubira, était "tournée", et que cette dernière n'aura "aucune incidence" sur la suite de la campagne, puisque Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot et elle-même "continueront", quelle qu'en soit l'issue.
"J'ai fait la proposition au mois de décembre de se retrouver pour qu'émerge une candidature commune, à tout le moins de ceux qui veulent gouverner ensemble, et bien sûr que mon adresse était plus particulièrement dirigée vers Yannick Jadot", a-t-elle expliqué.
Car selon elle, "s'il y a des recompositions à faire à gauche dans les années qui viennent, c'est beaucoup autour de ces familles politiques que sont la social-démocratie, les socialistes et les écologistes".
Mais elle réclamait "des débats" et regrette "que notamment Yannick Jadot n'ait pas souhaité s'engager dans cette démarche".
Pour elle, "ce que l'on appelle la Primaire populaire, en fait c'est sans débat, c'est une consultation qui va classer les gens, même malgré eux". "C'est un autre processus" qu'une primaire.
Elle affirme avoir "essayé de la faire évoluer" et que "beaucoup de ceux qui étaient à l'origine de cette idée, étaient près à faire bouger les conditions de cette primaire", mais que "malheureusement, ça n'a pas eu lieu".
Enfin elle a dit "espérer" que cette primaire ne soit pas une consultation faite "sur mesure" pour Christiane Taubira, car, "si même là les dés étaient pipés, alors ça serait à désespérer de la démocratie et des forces de gauche".