BAGDAD : Tôt vendredi, une grenade a explosé au siège du parti Taqadom, parti du président du parlement irakien Mohammed Al-Halboussi, à Bagdad. Des sources de police ont rapporté deux blessés parmi les gardes.
L'explosion a causé des dommages aux portes et aux fenêtres du bâtiment, selon la police. Aucun groupe n'a revendiqué la responsabilité de l'explosion ; aucun commentaire n'a été fait dans l'immédiat par M. AL-Halboussi ou le gouvernement irakien.
Selon la police, un attentat similaire a visé quelques heures plus tard le siège d'un autre parti sunnite à Bagdad, à savoir le parti Azm de Khamis Al-Khanjar, sans occasionner de dégâts importants.
Personne n'a revendiqué la responsabilité de la seconde attaque.
Le nouveau Parlement irakien vient d'être formé à l'issue des élections générales du 10 octobre qui ont donné le plus grand nombre de voix au religieux chiite populiste Moqtada Al-Sadr. C’est ce parlement qui a réélu M. Halboussi à la tête du Parlement pour un second mandat dimanche.
Les partis chiites proches de l'Iran et opposés à Al-Sadr ont contesté l'élection de M. Al-Halboussi.
Jeudi, la Cour suprême fédérale irakienne, la plus haute juridiction du pays, a provisoirement suspendu M. Halboussi, à la suite d’une plainte déposée par deux députés et alléguant que sa réélection représentait une violation de la constitution.
Cette décision aura une incidence sur le fonctionnement du Parlement, dont la principale mission consiste à élire le président du pays, qui nommera à son tour un Premier ministre chargé de former un nouveau gouvernement, à l'issue des élections d'octobre.
Toutefois, la Cour a précisé que la suspension du président du Parlement était sans incidence sur l'élection du nouveau président irakien, prévue dans un délai de 30 jours.
POINTS FORTS
La période qui a suivi les élections en Irak a été marquée par de fortes tensions, des violences et des allusions à des fraudes électorales.
Jeudi, trois personnes, dont deux enfants, ont été blessées dans des attaques à la roquette ciblant la zone verte de Bagdad. L'une des roquettes a visé une école et les deux autres ont explosé dans l'enceinte de l'ambassade américaine, selon des sources de sécurité irakiennes.
« Trois roquettes ont ciblé la zone verte », affirme sous couvert de l'anonymat un haut responsable irakien. « Deux d'entre elles ont atterri dans l'enceinte de l'ambassade américaine, et l'autre sur une école voisine, blessant une femme, une fille et un jeune garçon ».
Au cours des derniers mois, les intérêts et les troupes américains en Irak ont été visés par des dizaines d'attaques à la roquette ou au drone.
On accuse systématiquement les factions pro-iraniennes de ces attaques, rarement revendiquées.
Ces factions établies en Irak réclament le départ de toutes les forces américaines en poste dans le pays.
Jeudi, une autre source de sécurité préférant garder l'anonymat a assuré que l'attaque sur l'ambassade américaine n'avait fait ni blessés ni dégâts.
L'ambassade se situe à Bagdad, dans la zone verte hautement sécurisée, abritant également le parlement ainsi que d'autres institutions gouvernementales.
L'ambassade américaine a condamné l'attaque dans une déclaration sur Facebook, l'attribuant à « des groupes terroristes qui tentent de miner la sécurité, la souveraineté et les relations internationales de l'Irak ».
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.