Les Maliens manifestent massivement contre les sanctions ouest-africaines

Le chef du gouvernement a remercié la Russie et la Chine pour s'être opposées mardi à l'adoption au Conseil de sécurité d'un texte soutenant les sanctions de la Cédéao contre le Mali. (Photo, AFP)
Le chef du gouvernement a remercié la Russie et la Chine pour s'être opposées mardi à l'adoption au Conseil de sécurité d'un texte soutenant les sanctions de la Cédéao contre le Mali. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 15 janvier 2022

Les Maliens manifestent massivement contre les sanctions ouest-africaines

  • Au cours d'un après-midi orchestré par la junte et ses soutiens, les participants, officiels et anonymes, ont entendu différents orateurs éreinter l'organisation des Etats ouest-africains Cédéao
  • Le nom du président Vladimir Poutine a été scandé pour exprimer le voeu, nourri par une partie de la population, d'une intervention russe

BAMAKO : Les Maliens ont répondu massivement vendredi à Bamako et à travers le pays à l'appel de la junte à manifester contre les sanctions ouest-africaines et à faire pièce aux pressions internationales qui ne faiblissent pas, ont constaté les correspondants de l'AFP.

"Aujourd'hui le monde entier voit où se trouve la légitimité populaire", a déclamé le Premier ministre de transition Choguel Kokalla Maïga devant des milliers de Maliens parés aux couleurs nationales vert, jaune et rouge et massés dans la capitale sur la place de l'Indépendance.

"Toute l'Afrique regarde le Mali aujourd'hui, dans une certaine mesure le destin de l'Afrique se joue au Mali aujourd'hui", a déclamé dans une harangue aux forts accents de patriotisme, de résistance et de panafricanisme ce vétéran de la politique intronisé par les militaires à la tête d'un gouvernement dit de transition.

Choguel Kokalla Maïga, qui avait troqué pour la circonstance son habituel boubou pour l'uniforme, a convoqué l'histoire de résistance au "colonisateur" français pour dire que "ce sont les enfants, fils et arrière-petits-fils de ces hommes-là qui sont à la tête de l'Etat aujourd'hui".

"Dieu et le peuple sont avec le gouvernement de transition (...) Tous ceux qui vont se mettre contre cette transition, Dieu ne les aidera pas, Dieu va leur barrer la route", a-t-il prédit.

Au cours d'un après-midi orchestré par la junte et ses soutiens, les participants, officiels et anonymes, ont entendu différents orateurs éreinter l'organisation des Etats ouest-africains Cédéao, exalter la souveraineté malienne, faire ovationner l'armée ou réclamer le désengagement de la France.

Le nom du président Vladimir Poutine a été scandé pour exprimer le voeu, nourri par une partie de la population, d'une intervention russe. Le chef du gouvernement a remercié la Russie et la Chine pour s'être opposées mardi à l'adoption au Conseil de sécurité d'un texte soutenant les sanctions de la Cédéao contre le Mali.

“Vive Assimi (Goïta), vive Choguel (Maïga)", s'enthousiasmait Abdoulaye Yanoga, chômeur de 27 ans en parlant dans le vacarme ambiant des chefs de la junte et du gouvernement, "nous les soutenons et nous avons compris que c’est la France qui est derrière (les organisations ouest-africaines) Cédéao et Uémoa, mais ces sanctions ne passeront pas ici".

Grosse affluence aussi à Tombouctou, sur la place Sankoré, devant la mosquée, ont indiqué plusieurs Tombouctiens à l'AFP.

Des images diffusées sur les réseaux sociaux ont montré une foule dense marchant et chantant derrière le drapeau national dans les rues de Kadiolo, frontalière de la Côte d’Ivoire. Scène analogue à Bougouni, également dans le sud.

Le gouvernement malien a lancé lundi, au lendemain des mesures de rétorsion "extrêmes" selon lui prises par la Cédéao, un appel "à une mobilisation générale sur toute l’étendue du territoire national".

Le colonel Assimi Goïta, porté à la tête du Mali par un premier coup d'Etat en août 2020 et investi président "de la transition" à la suite d'un second en mai 2021, a exhorté les Maliens à "défendre (leur) patrie".

Le Mali, déjà plongé dans une grave crise sécuritaire et politique depuis le déclenchement d'insurrections indépendantiste et djihadiste en 2012, fait face depuis dimanche à de lourdes sanctions de la Cédéao. Celles-ci punissent le projet des militaires de continuer à gouverner pendant plusieurs années, et l'engagement révoqué d'organiser en février 2022 des élections qui auraient ramené les civils à la tête du pays.

La fermeture des frontières de la Cédéao, l'embargo sur les échanges commerciaux (hors produits de première nécessité) et sur les transactions financières ainsi que le gel des avoirs maliens dans les banques ouest-africaines, menacent dangereusement l'économie d'un pays parmi les plus pauvres du monde, enclavé et éprouvé par les violences et la pandémie.

Les sanctions ont suscité un concert de réprobations au Mali. La Cédéao est accusée d'être un club dépassé de dirigeants coupés des populations, et l'instrument de l'étranger, dont la France, l'ancienne puissance coloniale engagée militairement au Sahel.

L'ONU au travail

"Nous savons les pressions, les chantages, les menaces qu'ils (les dirigeants de la Cédéao) subissent", a dit Choguel Kokalla Maïga sans spécifier de la part de qui.

Le colonel Goïta, a validé vendredi un "plan de risposte" gouvernemental aux sanctions ouest-africaines, ont indiqué ses services sur Facebook. Le plan a plusieurs composantes, diplomatiques ou économiques, disent-ils sans plus de précisions.

À la suite du chef de la junte, le Premier ministre a assuré que le Mali restait ouvert au "dialogue".

Aucune sortie de crise n'est discernable pour le moment. Des partenaires du Mali aussi importants que la France et les Etats-Unis ont apporté leur soutien aux sanctions ouest-africaines. Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a indiqué jeudi que l'UE allait prendre des dispositions "dans la même ligne" que la Cédéao.

La France et les Européens, engagés militairement contre les djihadistes , veulent rester au Mali, mais ne le feront "pas à n'importe quel prix", a dit le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.