Des marins étrangers victimes de travail forcé à bord de dangereux navires iraniens

Fortune, un pétrolier battant pavillon iranien, arrive à la raffinerie d’El Palito à Puerto Cabello, à Carabobo, au Venezuela, le 25 mai 2020. (Ministère vénézuélien du Pouvoir populaire pour la communication et l’information/AFP)
Fortune, un pétrolier battant pavillon iranien, arrive à la raffinerie d’El Palito à Puerto Cabello, à Carabobo, au Venezuela, le 25 mai 2020. (Ministère vénézuélien du Pouvoir populaire pour la communication et l’information/AFP)
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Publié le Samedi 15 janvier 2022

Des marins étrangers victimes de travail forcé à bord de dangereux navires iraniens

  • Le Washington Post a interrogé des dizaines de marins qui disent être envoyés en Iran, privés de nourriture et parfois contraints de transporter de la drogue et des marchandises interdites
  • La main-d’œuvre indienne est particulièrement attrayante pour les entreprises iraniennes qui ont du mal à recruter

LONDRES: Les entreprises maritimes iraniennes collaborent avec des sociétés de recrutement internationales pour forcer un grand nombre de marins indiens à venir travailleren Iran dans des conditions dangereuses, en contrepartie de salaires dérisoires ou carrément inexistants, rapporte le Washington Post.

Des milliers d’hommes indiens seraient attirés chaque année en Iran par des recruteurs qui leur promettent des salaires et de l’expérience sur des navires de renom, ou leur font mêmeparfois des propositions alléchantes dans d’autres pays du Moyen-Orient.

Le quotidien a interrogé des dizaines de marins qui disent être envoyés en Iran, privés de nourriture et parfois contraints de transporter de la drogue et des marchandises interdites.

Ashkay Kumar, un jeune homme de 24 ans, originaire de Delhi, déclare: «Ils prennent les marins pour cible et recourent à leurs services sans leur payer de salaire. Ce n’est qu’un très gros piège. Ils nous contraignent à travailler comme des esclaves.»

Ashwani Pandit, quant à lui, a dû s’endetter pour payer 2 600 dollars américains (1 dollar = 0,88 euro) à un recruteur afin d’obtenir un emploi à bord d’un navire qu’il pensait être à Dubaï.

Il a été très surpris de recevoir un billet d’avion et un visa pour l’Iran.

Il a découvert la supercherie en dernière minute, mais s’est vu refuser le remboursement. Il n’a eu d’autre choix que de se rendre en Iran, où il a travaillé pendant sept mois sur un petit cargo transportant de l’urée et du fer vers l’Irak.

«Mes amis travaillant sur des navires en Iran m’ont prévenu que les entreprises là-bas ne payent pas de salaires. Il m’est arrivé la même chose», précise-t-il.

Des dizaines d’autres affirment avoir payé des milliers de dollars à des recruteurs en contrepartie d’emplois et de visas, seulement pour découvrir qu’ils sont envoyés en Iran, plutôt que dans un pays plus prisé du Moyen-Orient.

M. Pandit a quitté l’Iran les mains vides en août 2020. En effet, son employeur a refusé de lui délivrer un visa de sortie avant qu’il ne signe un contrat où il accepte de ne recevoir aucune rémunération pour son travail.

Les Indiens représentent une part importante des travailleurs maritimes dans le monde. Environ 316 000 marins – soit 20% de la main-d’œuvre mondiale totale – sont originaires d’Inde.

La main-d’œuvre indienne est particulièrement attrayante pour les entreprises iraniennes qui ont du mal à recruter. Les sanctions paralysantes imposées au pays rendent le processus d’embauche plus difficile.

Andy Bowerman, directeur régional pour le Moyen-Orient et l’Asie du Sud au sein de l’association caritative Mission to Seafarers, explique au Washington Post: «Des liens étroits unissent l’Iran et l’Inde. C’est donc particulièrement attrayant en matière d’obtention de visas.»

«Beaucoup de gens désespérés accepteront un contrat, en sachant ou non qu’il comprend des risques», poursuit-il.

Beaucoup de personnes travaillant sur des navires iraniens risquent également d’être entraînées dans des événements géopolitiques bien au-delà de leur contrôle.

Jamil Akhtar, 29 ans, est un jeune homme originaire de Mumbai. Il faisait partie d’un groupe de marins qui ont travaillé sur des navires de contrebande de carburant et d’autres produits iraniens soumis à des restrictions en vertu des sanctions américaines.

Selon lui, son pétrolier, surpris en flagrant délit de transport de carburant iranien fin 2020, a été saisi par les autorités émiraties et est resté ancré au port pendant des mois.

Puis, en juillet, quatre personnes portant des lunettes et des masques noirs sont montées à bord du navire, munies de fusils. Elles ont menotté les membres de l’équipage, menaçant de tirer sur quiconque se déplacerait.

Les membres de l’équipage ont été tenus en otage pendant que le pétrolier naviguait vers Bandar Abbas, en Iran. Ils ont ensuite été libérés par l’ambassade indienne locale qui les a aidés à rentrer chez eux.

Selon les enquêteurs, le Corps des gardiens de la révolution islamique serait probablement à l’origine de l’enlèvement.

 

 Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.