SAINT-HILAIRE-DU-TOUVET : "La campagne est dans le déni de l'urgence climatique": le candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot s'est rendu jeudi sur le site d'un éboulement ayant enseveli une station d'un funiculaire en Isère afin de souligner les conséquences du changement climatique.
En décembre, la fonte des neiges et des pluies diluviennes ont provoqué un important détachement de roches de la montagne qui surplombe la station de funiculaire de Saint-Hilaire du Touvet, récemment rénovée.
"C'est toujours compliqué d'associer un phénomène météo au réchauffement climatique", a d'abord déclaré, prudent, Yannick Jadot. "Mais de la neige, puis le redoux, puis des pluies en hiver, ce n'est pas le fonctionnement normal".
Juché sur les gravats et les éboulis qui ont enseveli quasi intégralement la cabine du funiculaire et le hall de la station, et accompagné de ses anciens concurrents de la primaire écolo, le maire de Grenoble Eric Piolle et Delphine Batho, l'eurodéputé a déclaré: "Le changement climatique, il faut s'y attaquer avec détermination, mais comme il est aussi déjà là, il faut s'y adapter".
Or, "cette campagne est dans le déni de l'urgence climatique. Il n'y a pas un candidat qui est amené à dire comment nous allons respecter les accords de Paris", a-t-il regretté.
Interrogé sur Jean-Luc Mélenchon, qui propose la "planification écologique", Yannick Jadot a lancé: "Nous on protège partout et tout le temps, y compris la mer et les fonds marins". Une référence au développement massif d'éoliennes en mer prôné par l'Insoumis, qui va visiter vendredi la "première éolienne offshore de France" au large de Pornichet (Loire-Atlantique).
"Nous ferons du climat le coeur de notre projet", a insisté Yannick Jadot. "Il sera le seul à être cohérent avec la science, et sera une opportunité pour manger et respirer mieux, développer des emplois".
Alors que sa candidature, au milieu de bientôt cinq autres candidatures principales à gauche, ne dépasse pas pour l'heure 9% dans les sondages, il a assuré: "On est peut-être pas au coeur du débat politique, mais on est dans le vrai et à un moment les Français voudront entendre les écologistes sur le climat".
Il a ensuite visité la station de ski de Saint-Hilaire-du-Touvet, située à l'autre bout de la vertigineuse ligne du funiculaire, rencontrant son édile et des acteurs locaux.
"Nous faisons tous du ski mais c'est un déni de penser qu'il y aura de la neige tous les hivers. Les stations doivent repenser leur modèle économique", afin de développer des activités toute l'année et pas seulement le ski alpin, a estimé M. Jadot.