Plus de la moitié des Européens touchés par Omicron d'ici 2 mois, selon l'OMS

Des gens font la queue devant une pharmacie pour recevoir des tests antigéniques Covid-19 le 10 janvier 2022 à Marseille, dans le sud de la France, alors que les cas de Covid-19 montent en flèche en Europe. (AFP)
Des gens font la queue devant une pharmacie pour recevoir des tests antigéniques Covid-19 le 10 janvier 2022 à Marseille, dans le sud de la France, alors que les cas de Covid-19 montent en flèche en Europe. (AFP)
Short Url
Publié le Mardi 11 janvier 2022

Plus de la moitié des Européens touchés par Omicron d'ici 2 mois, selon l'OMS

  • Le géant pharmaceutique Pfizer a indiqué lundi que son vaccin anti-Omicron devrait être prêt en mars
  • Un profond scepticisme et une opposition, parfois violente, aux vaccins, outils les plus efficaces contre la pandémie selon les expertes, règnent dans nombre de pays

COPENHAGUE : Plus de la moitié des Européens pourraient être touchés par le variant Omicron d'ici deux mois au vu du "raz de marée" actuel, a estimé mardi l'Organisation mondiale de la santé (OMS), deux ans pile après l'annonce du premier décès officiellement lié au coronavirus en Chine. 

"À ce rythme, l'Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME) prévoit que plus de 50% de la population de la région sera infectée par Omicron dans les six à huit prochaines semaines", a dit le directeur de l'OMS Europe, Hans Kluge, lors d'une conférence de presse.

Selon lui, ce variant du Covid-19 très contagieux présente des mutations "lui permettant d'adhérer plus facilement aux cellules humaines, et pouvant infecter même les personnes qui ont été préalablement infectées ou vaccinées".

Le géant pharmaceutique Pfizer a indiqué lundi que son vaccin anti-Omicron devrait être prêt en mars.

La pandémie a fait près de 5,5 millions de morts, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles, qui pourrait en réalité être deux à trois fois plus élevé, selon l'OMS.

Les premiers cas avaient été détectés fin 2019 en Chine, et le 11 janvier 2020, Pékin annonçait le premier mort officiellement recensé d'une pneumonie atypique, plus tard baptisée Covid-19, dans la ville de Wuhan (centre).

Confrontée à une multiplication des foyers de contaminations, la Chine a confiné plusieurs de ses méga-cités.

Lundi soir, Anyang, dans la province du Henan (centre), a ordonné à ses cinq millions d'habitants de rester chez eux, interdit la circulation des véhicules particuliers, fermé les commerces non essentiels et lancé une campagne de dépistage générale à cause d'Omicron, selon l'agence officielle Chine nouvelle.

La ville a enregistré 84 contaminations depuis samedi, dont au moins deux cas du variant, liés à des contaminations dans la métropole portuaire de Tianjin (nord). Cette ville limitrophe de Pékin a interdit dimanche à ses 14 millions d'habitants de sortir des limites municipales.

Anyang est la troisième ville à confiner sa population.

La Chine, qui a largement endigué l'épidémie début 2020 (à peine 100.000 cas officiellement recensés, dont 4.636 mortels), suit une politique "zéro Covid" s'appuyant sur des mesures radicales dès le dépistage de quelques cas.

Cette stratégie est menacée par une flambée à Xi'an (centre, 12 millions d'habitants), la plus grave depuis le printemps 2020, et l'apparition d'Omicron.

Les autorités sont sur le qui-vive à l'approche des Jeux olympiques d'hiver de Pékin (4 au 20 février). Le Henan est limitrophe de la province du Hebei, qui accueillera une partie des épreuves. 

Plusieurs cités font face à des restrictions sanitaires drastiques, mais en dehors d'Anyang et Xi'an, seule une autre ville du Henan, Yuzhou (1 million d'habitants), impose le confinement.

A Zhengzhou (13 millions d'habitants), capitale du Henan, une centaine de cas a été détectée. Ecoles, commerces non essentiels et transports publics ont été fermés.

A Shenzhen (sud, 12,6 millions d'habitants), aux portes de Hong Kong, une campagne de dépistage généralisée a été lancée après une poignée de cas. Des complexes résidentiels ont été confinés.

Hong Kong a également renforcé ses restrictions: crèches et écoles primaires sont fermées jusqu'à début février.

Le Japon voisin a prolongé mardi, jusqu'à fin février, les restrictions interdisant l'entrée de la plupart des ressortissants étrangers sur son sol, et va rouvrir des centres de vaccination de masse.

« Plutôt en colère »

Un profond scepticisme et une opposition, parfois violente, aux vaccins, outils les plus efficaces contre la pandémie selon les expertes, règnent dans nombre de pays.

Illustration en a été faite la semaine dernière, lorsque l'Australie a annulé le visa de la star du tennis serbe Novak Djokovic, non vacciné. Il a gagné un recours en justice lundi contre le gouvernement australien, mais le ressentiment contre lui monte dans le pays.

"J'imagine que certaines personnes doivent être plutôt en colère", a admis un fan de 22 ans, Harrison Denicolo, qui juge que M. Djokovic devrait être autorisé à participer à l'Open d'Australie - la décision reste en suspens.

En Italie, le Premier ministre Mario Draghi a exhorté ses citoyens à se faire vacciner. De nouvelles restrictions ont été instaurées lundi: les non vaccinés ne pourront plus accéder aux transports publics, restaurants, salles de sport, cinémas... "La plupart des problèmes qui se présentent à nous aujourd'hui viennent du fait que des personnes ne sont pas vaccinées", selon M. Draghi.

La Pologne, pays parmi les moins vaccinés d'Europe, a dépassé mardi les 100.000 morts dûs au coronavirus, d'après les autorités.

Quant au Premier ministre britannique Boris Johnson, il risque d'être visé par une enquête de police sur une garden party à Downing Street en mai 2020, en plein confinement.

Dans ce contexte de résurgence épidémique planétaire, les gouvernements sont à nouveau confrontés au choix délicat entre restrictions sanitaires et préservation de l'économie et du fonctionnement de la société en général.

La France a déclaré lundi que les règles anti-Covid allaient être allégées à l'école. La flambée actuelle (près de 270.000 cas quotidiens sur les sept derniers jours, 281 morts lundi), imputée à Omicron, a entraîné la fermeture de milliers de classes, inquiétant parents et enseignants.

A partir de mardi, les parents ne seront plus obligés de venir chercher leur enfant immédiatement pour faire un test anti-Covid s'il est cas contact.


L'Allemagne aux urnes, sous pression de l'extrême droite et de Trump

Le chancelier allemand Olaf Scholz, candidat principal à la chancellerie du parti social-démocrate allemand SPD, vote pour les élections générales dans un bureau de vote à Potsdam, dans l'est de l'Allemagne, le 23 février 2025. (Photo par RALF HIRSCHBERGER / AFP)
Le chancelier allemand Olaf Scholz, candidat principal à la chancellerie du parti social-démocrate allemand SPD, vote pour les élections générales dans un bureau de vote à Potsdam, dans l'est de l'Allemagne, le 23 février 2025. (Photo par RALF HIRSCHBERGER / AFP)
Short Url
  • Surveillé dans le monde entier, ce scrutin va doter la première puissance européenne d'un nouveau parlement afin d'affronter les défis qui ébranlent son modèle de prospérité et inquiètent la population.
  • Selon les sondages, l'extrême droite de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) peut espérer obtenir au moins 20 % des voix, soit deux fois plus qu'en 2021 et un résultat record.

BERLIN : Alors qu'elle est déstabilisée par les crises, l'Allemagne vote dimanche pour des élections législatives où l'opposition conservatrice part largement favorite après une campagne bousculée par le retour au pouvoir de Donald Trump et l'essor de l'extrême droite.

Surveillé dans le monde entier, ce scrutin va doter la première puissance européenne d'un nouveau parlement afin d'affronter les défis qui ébranlent son modèle de prospérité et inquiètent la population.

« Nous traversons une période très incertaine », constatait Daniel Hofmann, rencontré à la sortie d'un bureau de vote à Berlin.

Selon cet urbaniste de 62 ans, qui se dit préoccupé par la « sécurité européenne » sur fond de guerre en Ukraine, le pays a besoin d'un « changement, une transformation ».

Récession économique, menace de guerre commerciale avec Washington, remise en cause du lien transatlantique et du « parapluie » américain sur lequel comptait Berlin pour assurer sa sécurité : c'est le « destin » de l'Allemagne qui est en jeu, a déclaré samedi le chef de file des conservateurs Friedrich Merz.

Ce dernier semble très bien placé pour devenir le prochain chancelier et donner un coup de barre à droite dans le pays, après l'ère du social-démocrate Olaf Scholz. D'après les derniers sondages, il recueillerait environ 30 % des intentions de vote.

Visiblement détendu, souriant et serrant de nombreuses mains, le conservateur de 69 ans a voté à Arnsberg, dans sa commune du Haut-Sauerland, à l'ouest.

Son rival social-démocrate, visage plus fermé, a lui aussi glissé son bulletin dans l'urne, à Potsdam, à l'est de Berlin.

Les électeurs ont jusqu'à 18 heures (17 heures GMT) pour voter. Les premiers sondages sortie des urnes seront publiés dans la foulée.

Selon les sondages, l'extrême droite de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) peut espérer obtenir au moins 20 % des voix, soit deux fois plus qu'en 2021 et un résultat record.

Le parti anti-migrant et pro-russe a imposé ses thèmes de campagne, suite à plusieurs attaques et attentats meurtriers perpétrés par des étrangers sur le territoire allemand.

L'AfD a également bénéficié du soutien appuyé de l'entourage de Donald Trump pendant des semaines.

Son conseiller Elon Musk, l'homme le plus riche du monde, n'a cessé de promouvoir la tête de liste du parti allemand, Alice Weidel, sur sa plateforme X.

« AfD ! » a encore posté M. Musk dans la nuit de samedi à dimanche, accompagnant son message de drapeaux allemands.
Les élections législatives anticipées ont lieu la veille du troisième anniversaire de l'invasion russe en Ukraine, un événement particulièrement marquant en Allemagne.

Le conflit a mis fin à l'approvisionnement en gaz russe du pays, qui a accueilli plus d'un million d'Ukrainiens. La perspective d'une paix négociée « dans le dos » de Kiev et des Européens inquiète tout autant.

Interrogé sur ces élections allemandes, le président américain a répondu avec désinvolture qu'il souhaitait « bonne chance » à l'allié historique des États-Unis, qui ont leurs « propres problèmes ».

Le discours de son vice-président JD Vance à Munich, dans lequel il exhortait les partis traditionnels allemands à mettre fin à leur refus de gouverner avec l'extrême droite, a creusé un peu plus le fossé entre Washington et Berlin.

Friedrich Merz souhaite que l'Allemagne puisse « assumer un rôle de leader » en Europe.

Dans le système parlementaire allemand, il pourrait s'écouler des semaines, voire des mois, avant qu'un nouveau gouvernement ne soit constitué.

Pour former une coalition, le bloc mené par les conservateurs CDU/CSU devrait se tourner vers le parti social-démocrate (SPD), excluant ainsi toute alliance avec l'AfD, avec laquelle il a entretenu des relations tendues durant la campagne, notamment sur les questions d'immigration.

Les sondages lui attribuent 15 % des voix. Ce score serait son pire résultat depuis l'après-guerre et signerait probablement la fin de la carrière politique d'Olaf Scholz. Mais auparavant, le chancelier devra assurer la transition.

« J'espère que la formation du gouvernement sera achevée d'ici Pâques », soit le 20 avril, veut croire Friedrich Merz.

Un objectif difficile à atteindre si les deux partis qui ont dominé la politique allemande depuis 1945 sont contraints, faute de majorité de députés à eux deux, de devoir trouver un troisième partenaire.

La fragmentation au Parlement dépendra notamment des résultats de petits partis et de leur capacité ou non à franchir le seuil minimum de 5 % des suffrages pour entrer au Bundestag.


Sécurité européenne, Ukraine : réunion des ministres européens de la Défense lundi

Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
Short Url
  • Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien
  • Cette réunion des ministres de la Défense s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

PARIS : Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien et de renforcer la sécurité du Vieux continent, a-t-on appris dimanche auprès du ministère français des Armées.

Cette réunion, qui se tiendra dans l'après-midi à l'initiative de l'Estonie et de la France, rassemblera également les ministres de la Défense de Lituanie, de Lettonie, de Norvège, de Finlande, de Suède, du Danemark, des Pays-Bas, d'Allemagne, d'Italie, de Pologne et du Royaume-Uni, selon cette source.

À cette occasion, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, se rendra à Tallinn aux côtés de son homologue estonien Hanno Pevkur, après avoir participé aux célébrations de la fête nationale estonienne.

La France déploie environ 350 militaires en Estonie dans le cadre d'un bataillon multinational de l'OTAN.

Cette réunion des ministres de la Défense, trois ans jour pour jour après l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie, s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

La semaine passée, plusieurs chefs de gouvernement européens avaient été conviés à Paris par le président Emmanuel Macron. D'après un résumé obtenu de sources parlementaires, ils se seraient accordés sur la nécessité d'un « accord de paix durable s'appuyant sur des garanties de sécurité » pour Kiev, et auraient exprimé leur « disponibilité » à « augmenter leurs investissements » dans la défense.

Plusieurs pays membres avaient en revanche exprimé des réticences quant à l'envoi de troupes européennes en Ukraine, dans l'hypothèse d'un accord mettant fin aux hostilités.


Le ministre russe des Affaires étrangères effectue une visite en Turquie lundi

Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
Short Url
  • La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.
  • Le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

ISTAMBUL : Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, est attendu en Turquie lundi, jour du troisième anniversaire du déclenchement de l'invasion russe de l'Ukraine, ont annoncé dimanche des sources diplomatiques turques.

M. Lavrov doit s'entretenir à Ankara avec son homologue turc Hakan Fidan, ont indiqué ces mêmes sources, précisant que les deux hommes discuteraient notamment d'une solution au conflit ukrainien.

Dimanche, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a confirmé à l'agence Tass qu'une délégation menée par Sergueï Lavrov devait se rendre prochainement en Turquie pour y discuter d'« un large éventail de sujets ».

La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.

Mardi, en recevant son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

Toutefois, ces dernières semaines, Moscou et Washington ont entamé un dialogue direct, alors que les relations se réchauffent entre Donald Trump et Vladimir Poutine.

Mardi, Russes et Américains se sont rencontrés en Arabie saoudite pour entamer le rétablissement de leurs relations, une réunion dénoncée par Volodymyr Zelensky qui redoute un accord sur l'Ukraine à leur insu.

M. Lavrov, dont la dernière visite en Turquie remonte à octobre, doit se rendre dans la foulée en Iran, un allié de la Russie.

La Turquie, qui est parvenue à maintenir ses liens avec Moscou et Kiev, fournit des drones de combat aux Ukrainiens mais n'a pas participé aux sanctions occidentales contre la Russie.

Ankara défend parallèlement l'intégrité territoriale de l'Ukraine et réclame la restitution de la Crimée du Sud, occupée par la Russie depuis 2014, au nom de la protection de la minorité tatare turcophone de cette péninsule.